mai 2010

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Les Éditions volumiques occupaient l’une des 16 tables de MODE : DEMO, exposition de la conférence LIFT10, Genève, 5-7 mai 2010. (photo JLB)

Étienne Mineur, graphiste, directeur artistique et professeur, associé à Bertrand Duplat, designer, viennent de fonder Les Éditions volumiques, une maison d’édition « dédiée au livre en papier considéré comme une nouvelle plateforme informatique », qui a déjà à son actif une série de réalisations expérimentales où le livre se voit augmenté par des écrans mobiles, par des mouvements électro-magnétiques, par des modèles d’interactivité ordinairement réservés aux écrans d’ordinateurs. Cette initiative intervient au moment où se pose avec une acuité sans précédent le devenir du livre et de la lecture. Elle constitue une contribution qui, pour avoir des fondements théoriques, repose d’emblée sur des prototypes et vise de prochaines commercialisations.

Pour en savoir plus :
http://www.volumique.com/fr/
http://www.my-os.net/blog/index.php?2010/05/27/1489-les-editions-volumiques-se-devoilent

(i)Pawn utilise de petites figurines reconnues par l’écran du iPhone où on les déplace. (Éditions volumiques)

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Transcom 1 est une pièce que Céleste Boursier-Mougenot (Nice, 1961) a produite pour La Maison Rouge (http://www.lamaisonrouge.org/spip.php?article157). Cette installation consiste en un vaste espace obscur, dont les murs sont une alternance de grands miroirs et d’écrans, occupé en son centre par deux grands ballons blancs gonflés à l’hélium et soumis au souffle de plusieurs ventilateurs placés au sol. Chacun des ballons porte deux petites caméras reliées sans fil à des vidéoprojecteurs. Il n’y a pas d’autre lumière que celle émise par ces projecteurs. On comprend donc que les ballons ne seront véritablement éclairés que par les images d’eux-mêmes projetées sur eux, dans une manière d’effet Larsen (feedback et auto-amplification) lumineux. Quant aux sons, ils proviennent de la transduction de ces images par le jeu d’un dispositif électronique et numérique. C’est donc au spectacle d’un quasi organisme autonome, consommant l’énergie mécanique du vent et l’énergie électrique de la lumière, que le spectateur est confronté, cette dépense étant, à mon sens, à la source de l’effet hypnotique auquel il est confronté. JLB

Céleste Boursier-Mougenot, Transcom 1, Maison Rouge, Paris, 19 février – 16 mai 2010. (vidéo 2mn 16s par JLB)

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http://www.tate.org.uk/research/publications/tate-papers/12/from-over-to-sub-exposure-the-anamnesis-of-les-immateriaux


Les Immatériaux, les deux catalogues (Album et Inventaire, Épreuves d’écriture), Centre Pompidou, 1985. Cliché ©Tate

Le site Tate Papers a mis en ligne un long texte de Antony Hudek (Research Fellow at Camberwell College of Arts, London) sur Les Immatériaux (Centre Pompidou, 1985) : « From Over- to Sub-Exposure: The Anamnesis of Les Immatériaux ». Ce chercheur a fait une longue enquête sur cette exposition liée au nom de Jean-François Lyotard, que nous avons déjà évoquée à plusieurs reprises ici :

26 nov. 2007 : http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=252

26 nov. 2007 : http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=253 — « Les Immatériaux et la question des nouveaux médias numériques »

12 fév. 2009 : http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=861 — « Une émission de radio sur Les Immatériaux »

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Intervention de Mercedes Bunz, conférence LIFT10, Centre international de conférences, Genève, 5 mai 2010. (photo JLB)

Les conférences LIFT se présentent ainsi :

Lift est une série de conférences qui explore les implications économiques et sociales des nouvelles technologies en Europe et dans le monde. Chaque conférence offre la possibilité de comprendre les effets de l’innovation sur la société, et de transformer le changement en opportunité.

Site de LIFT : http://liftconference.com/lift10

Un aperçu du contenu de LIFT10, Genève, 5-7 mai 2010, dans l’émission de Xavier de la Porte, « Place de la toile », sur France culture : « Retour sur LIFT10 » le 14 mai 2010

Invités :
Jamais Cascio, futuriste, Institute For The Futur
Olivier Glassey, sociologue, université de Lausanne
Mercedes Bunz, journaliste au Guardian
Basile Zimmermann, sinologue, université de Genève
Yeon-ho Oh, fondateur et directeur du site d’informations coréen OhMyNews

Télécharger cette émission en mp3 : http://www.arpla.fr/canal20/adnm/wp-mp3/LIFT10-GENEVE.mp3

Un entretien avec Mercedes Bunz par le groupe IDN d’EnsadLab : http://idn.ensad.fr/?p=1043

Le catalogue de l’exposition MODE : DEMO dans LIFT10 : http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=2331

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Arts des nouveaux médias. Préparation du séminaire du 11 mai 2010. Anne Zeitz

Texte

« Je voudrais suggérer ici une autre manière d’avancer vers une nouvelle économie des relations de pouvoir, qui soit à la fois plus empirique, plus directement reliée à notre situation présente, et qui implique davantage de rapports entre la théorie et la pratique. Ce nouveau mode d’investigation consiste à prendre les formes de résistance aux différents types de pouvoir comme point de départ. Ou, pour utiliser une autre métaphore, il consiste à utiliser cette résistance comme un catalyseur chimique qui permet de mettre en évidence les relations de pouvoir, de voir où elles s’inscrivent, de découvrir leurs points d’application et les méthodes qu’elles utilisent. Plutôt que d’analyser le pouvoir du point de vue de sa rationalité interne, il s’agit d’analyser les relations du pouvoir à travers l’affrontement des stratégies. »
Michel Foucault, « Le sujet et le pouvoir », in Dits et écrits II, Paris, Gallimard, 2001

Films


The Conversation
, Francis Ford Coppola, 1974


Enemy of the State
, Tony Scott, 1998

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James Auger et Jimmy Loizeau sont des designers très prospectifs et anticonformistes. Ils ont collaboré sur divers projets depuis 2000. James Auger enseigne dans le secteur Design Interactions du Royal College of Art à Londres, depuis 2005. Jimmy Loizeau enseigne au BA Design, Goldsmiths College, Londres, depuis 2004. L’un et l’autre ont été diplômés en Design Products du Royal College of Art en 2001.

Voir leur site : http://www.auger-loizeau.com/

Leur pièce Mousetrap coffee table robot a été exposée dans MODE : DEMO, Lift/Head, Genève, mai 2010. Un iris métallique motorisé et équipé d’un capteur infrarouge s’ouvre au milieu de la table. Les miettes de nourriture laissées sur la table attirent la souris qui peut monter par un pied creux de la table. La souris peut être prise par l’iris et tomber dans la cellule de carburant microbial qui va générer l’énergie nécessaire au fonctionnement du moteur de cet iris et de son capteur.

Plus de documentation : http://www.materialbeliefs.com/prototypes/cder.php


James Auger et Jimmy Loizeau, Mousetrap coffee table robot, de la série Carnivorous Domestic Entertainment Robots, 2009. (vidéo et photo JLB)

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Mobilizing, outil de création d’applications pour écrans mobiles (EnsadLab et projet Mobilisable)
. Genève, Centre international de conférences, 5-7 mai 2010, dans le cadre des conférences LIFT10 et à l’initiative de la HEAD (Haute école d’art et de design) Genève. (photo JLB)


Catalogue MODE : DEMO/HEAD-Genève, mai 2010

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« MODE : DEMO, création et conversation »

Lift10 inscrit son programme de conférences et de débats sous l’enseigne du « connected people ». L’exposition MODE : DEMO prend aussi cette question au sérieux. La création s’y trouve entraînée par les technologies innovantes, mais elle leur résiste aussi, les décale, les met en perspective, en propose une expérience plutôt qu’un commentaire ou une illustration. Si l’exposition assume son rôle de divertissement, elle apporte, avec son ton propre, sa contribution à l’examen de la situation, ses propositions. Elle aurait pu n’être qu’un Art Show. En jouant la démo, elle contourne la difficulté de faire exister la création en dehors des lieux et des circonstances qui lui sont ordinairement dédiées.

Les propositions, si elles relèvent globalement d’un « design relationnel », si elles parviennent à révéler la poésie propre à de nouvelles procédures technologiques, tracent un territoire de recherche où l’expérimentation associe artistes et public. La démonstration englobe leurs différents états : prototypes, projets conceptuels, expérimentations en cours ou réalisation abouties. Elle constitue une sorte de supplément qui peut être perçu à la fois comme une mise à distance ironique et comme un acte d’échange direct, de « connexion » vivante. MODE : DEMO est une manifestation intensive, qui, fait remarquable, mobilise la présence de tous ses auteurs pour un art renouvelé de la conversation.

Une table est le lieu de chacune des démonstrations. Elle supporte un ordinateur qui en est comme la console de pilotage, un vidéoprojecteur, des enceintes, des webcams, des objets, si la proposition en comporte. C’est donc ce dispositif, radicalement unifié, qui met en forme la performance partagée entre auteurs et visiteurs. Par le biais de la capture vidéo et de son affichage sur grand écran, il articule l’alternance de deux versions du «mode-démo» : l’événement conversationnel live ou le déroulement explicatif automatisé.

Un tel passage assumé et mis en scène de la monstration à la démonstration, assorti de l’assemblage en forme d’exposition d’un ensemble de démonstrations, est une tentative de dépassement du «demo or die», l’assujettissement à la démo qu’observait déjà, en 1997, Peter Lunenfeld au Media Lab du MIT (où il se substituait au «publish or perish») et, plus généralement, dans les arts et le design des nouveaux médias. À un titre ou à un autre et dans des registres très divers, toutes les pièces de MODE : DEMO sont interactives, qu’elles invitent modestement à la consultation et à la conversation, qu’elles soient de véritables instruments ou qu’elles impliquent tout un jeu de manipulations. En ce sens elles induisent l’autodémonstration, par leurs destinataires mêmes.

Dans démontrer, le préfixe marque une intensification, un achèvement du montrer. Mais on est porté aussi à l’entendre comme dans démonter ou déconstruire. Il y a une affinité entre art et démonstration. Si la démonstration fait appel à la logique, son pouvoir troublant est aussi de donner à saisir autrement que par un raisonnement articulé, c’est-à-dire par une intuition vécue. Elle est un apprentissage qui, de proche en proche, nous porte vers là où nous désirons aller.

NOTE
Peter Lunenfeld is a professor in the Design | Media Arts department at UCLA. Peter Lunenfeld , Snap to Grid: A User’s Guide to Digital Arts, Media, and Cultures, MIT Press, 2000 : «the demo has become an intrinsic part of artistic practice.»

Texte de Jean-Louis Boissier, commissaire délégué. Mai 2010


Le dispositif unique retenu pour les 16 pièces de MODE : DEMO. Ici employé par Nicolas Field pour son installation Think Thirce v.3, 2008-2010. (photo JLB)

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