Langage

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Vendredi 20 janvier 2017, 15h. Galerie Ygrec, Les Grands Voisins, Avenue Denfert-Rochereau, Paris 14e. Pour l’exposition Haunted by Algorythms, mise en place de Papyrus rudiments, quatre papyrus sur leur console, deux ampoules blanches, un clipboard suspendu comportant 12 calques imprimés des signes trouvés dans ces plantes avec l’application #ubiquité.

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Mardi 5 juillet 2016, 13h30, mercredi 6 juillet 2016, 13h30, Zürich. De l’artiste Jorinde Voigt, née en 1977 à Francfort, professeur à Berlin, une œuvre produite pour Manifesta 11 : Stress und Freiheit. Selon le principe « Joint Venture » de la manifestation (http://m11.manifesta.org/fr/art-artistes/concept-curatorial), l’artiste s’associe à un autre producteur. Ici, le fabricant Melchior Bürgin des bateaux de courses Stämpfli. Référence est faite à Rousseau, à son idée de la liberté vécue dans sa barque de l’Île de Saint-Pierre du lac de Bienne, à travers ce qu’en dit Peter Sloterdijk dans son livre Stress und Freiheit, 2011. Au Löwenbraükunst, le bateau qui date de 1920 donne sa longueur à la série de dessins, tentative de figuration d’un état de sensations, de sentiments, d’idées. Dans l’atelier Stämpfli, Seestrasse (http://www.staempfli-boats.ch), au bord du lac au sud de la ville, ce sont des dessins préparatoires, dont une barque dorée.

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Mercredi 6 juillet 2016, 11h30, Zürich. Integral Ruedi Baur Zürich (http://jlggb.net/blog/?p=5711), avec sa typographie et sa signalétique noir sur blanc, intervient par une œuvre à part entière dans Manifesta 11. Un ensemble omniprésent de personnages en pictogrammes, identifiables quant à leur position sociale, professionnelle, culturelle, habitent la ville. Ils se réfèrent à l’incontournable code d’information visuelle ISOTYPE, produit dans les années trente par le sociologue autrichien Otto Neurath et par le graphiste allemand Gerd Arntz dans une intention à la fois universelle et critique. À la Wasserkirche — qui fut longtemps une bibliothèque —, le principe de « Joint Venture » de la manifestation semble apparaître dans une conjonction sur la pierre : une impression soigneusement collée et un blason historique en haut-relief.

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Université Paris 8 Vincennes à Saint-Denis, lundi 8 juin — samedi 20 juin 2015. Dans l’exposition Vincennes imprime son cinéma, projection du film Clipboard Vincennes ’70s.

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Clipboard Vincennes ’70s
Conception et réalisation : Jean-Louis Boissier et Liliane Terrier
De la série Les Vigilambules
http://www.vigilambule.net/blog/
Dispositifs-performances de Jean-Louis Boissier, 2011-2015
Site Vincennes ’70s
http://www.rvdv.net/vincennes/

12 extraits de textes de présentation de cours du département Cinéma et du département Arts plastiques du Centre universitaire expérimental de Vincennes, 1970-1971 et 1977-1978

Les textes sont découverts, au cours de leur lecture en marchant par
Anahita Hekmat
Tugce Oklay
Miki Okubo
Anne Zeitz
doctorantes en Arts à l’Université Paris 8

Le trajet, dans le bois de Vincennes le 6 juin 2015, correspond à l’emplacement du bassin carré qui se trouvait au centre de l’université

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Du 11 au 14 juin 2015, dans l’exposition Des histoires d’art et d’interactivité au Musée des arts et métiers. Dans sa version originale, Mémoire de crayons, 1995-2001, une collection de 1024 crayons, une base de données pour ne pas les classer mais pour retrouver leurs histoires qui sont des fragments de celles de l’auteur. Photo ©jlb

Mémoire de crayons, 1995-2001

Installation interactive avec collection de 1024 crayons
Deux tables de 80 x 240 cm
Fichier numérique FileMaker, interface graphique sur iMac
Conception et réalisation : Jean-Louis Boissier
En confrontant une table vitrine contenant 1024 crayons — soit 32 cases de 32 crayons — et une table portant un ordinateur où se consulte une base de données, il s’agit de susciter une réflexion sur la mémoire attachée aux objets et sur la capacité du langage à rendre compte d’une collection d’objets authentiques et singuliers. Cette installation, produite en 1995 à partir d’une collection entreprise dix ans auparavant, provient des fiches sur ordinateur auxquelles chaque crayon a donné lieu. Sa fiche comporte à la fois sa description et un court récit de son origine et des circonstances de son entrée dans la collection.
Le visiteur, situé entre les deux tables, qui s’attache à l’un quelconque des crayons, peut en décrire les caractéristiques objectives en tapant des mots dans les rubriques de la base de données. Si cette description est juste, la fiche correspondante est trouvée. Elle confirme la désignation et affiche alors l’histoire du crayon. Chaque crayon présente à la fois des signes manifestes de son identité et recèle une histoire dont on ne devine rien. À chaque crayon est pourtant attachée une mémoire dont l’auteur est provisoirement le garant. Chaque crayon apparaît comme présence évidente et à la fois mystérieuse, transparente et à la fois opaque. Plus généralement, Mémoire de crayons montre qu’une base de données concrète, descriptive, permet d’échapper aux classifications normatives et permet, autrement dit, les rangements aléatoires et désordres quelconques.
L’histoire du crayon à mine de synthèse est étroitement liée à celle de la Révolution française. C’est pour faire face au blocus qui prive le pays de la mine de graphite provenant d’Angleterre que la Convention demande au peintre et inventeur Nicolas-Jacques Conté de mettre au point un instrument d’écriture propre à être distribué massivement, ce qu’il conduira rapidement. Au demeurant, Conté est porteur d’une mission consistant à inventer dans tous les domaines techniques et il est impliqué en première ligne dans la fondation du Conservatoire des arts et métiers. Le crayon Conté deviendra rapidement, à travers le monde, une puissante industrie porteuse de valeurs culturelles démocratiques.
Présentations : version 1, Credac/Ivry, 1995 ; version 2, Centre Pompidou, 2001

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[Photos JLB]
Samedi 6 décembre 2014, 17h, centre d’art (et de recherche) Bétonsalon, esplanade Pierre Vidal-Naquet, Paris 13e. Pour The Pale Fox, Camille Henrot a d’abord fait construire une salle-boîte, peinte en bleu vidéo, avec une moquette de la même couleur. Elle a dessiné des étagères en aluminium. Il y a une musique d’ambiance par Joakim Bouaziz, avec parfois des quintes de toux. Après, ça se complique. Il y a, par elle, des dessins et des calligraphies à l’encre de Chine, des sculptures en bronze ou en terre cuite, qui se réfèrent à ce qu’on a nommé Arts premiers, etc. Il y a des objets empruntés au Muséum d’histoire naturelle. Il y a un bric-à-brac d’objets collectés sur eBay, d’images trouvées, des collections de revues scientifiques ou de vulgarisation géographique, des paquets de journaux, etc. Il est question de l’évolution de la connaissance à l’époque du tsunami de données. Plus clairement, de la collecte, de la collection, de l’accumulation, de la classification, de la naturalisation. On avait aimé son film Grosse fatigue à la Biennale de Venise de 2013, et, en 2012, à galerie Rosascape, son herbier, comme au Palais de Tokyo, ses fleurs vivantes, etc. C’est une artiste intéressante, elle fait travailler pas mal de jeunes personnes, y compris ici pour dire les mots que son exposition nécessite. La brochure de 24 pages A4 distribuée aux visiteurs fournit elle aussi des lumières et reproduit la page 54 de La Pensée sauvage de Claude Lévi-Strauss, Plon, 1962, chapitre II, « La logique des classifications totémiques » :

De tels propos sous la plume d’un homme de science, suffiraient à montrer s’il en était besoin que le savoir théorique n’est pas incompatible avec le sentiment, que la connaissance peut être à la fois objective et subjective, enfin que les rapports concrets entre l’homme et les êtres vivants colorent parfois de leurs nuances affectives (elles-mêmes émanation de cette identification primitive, où Rousseau a vu profondément la condition solidaire de toutes pensée et de toute société) l’univers entier de la connaissance scientifique, surtout dans des civilisations dont la science est intégralement « naturelle ». Mais si la taxinomie et l’amitié tendre peuvent faire bon ménage dans la conscience du zoologiste, il n’y a pas lieu d’invoquer des principes séparés, pour expliquer la rencontre de ces deux attitudes dans la pensée des peuples dits primitifs.

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Vendredi 31 octobre 2014, 12h30, Kunsthalle de Saint-Gall. L’exposition The Darknet — From Memes to Onionland. An Exploration est expliquée par Giovanni Carmine, directeur de la Kunsthalle, à un groupe d’étudiants et enseignants en art venus du Valais. Activiste, conceptuelle, intéressante. Il y est question du Deep Web, la part cachée — comme dans un iceberg — du web. On est ici devant la pièce de xhacker02, Artwork by Anonymous, prêtée par xhacker02, un post produit par un anonyme et acheté par un anonyme.
Heath Bunting, Status Project, 2004-2014, détail, comment une personne peut être créée par interventions sur le monde virtuel.
Aram Bartholl, Forgot YourPassword?, 2013, Courtesy: the artist; DAM Gallery, Berlin, comment on se perd à chercher ses mots de passe dans une immense collection éditée en volumes.
!Mediengruppe Bitnik, Random Darknet Shopper, 2014, comment des acquisitions sur le Net, qui viendront s’inscrire dans les vitrines, sont gérées aléatoirement par un ordinateur lui-même placé sur la cimaise.
Droits réservés. Photos JLB.
Site : http://www.kunsthallesanktgallen.ch/en/home.html

Article cité de : © 2012 Le Huffington Post SAS. Tous droits réservés. 31/01/2012

 

Baudelaire était un enfant de la presse. Il avait 15 ans en 1836, quand les premiers quotidiens de grand format et à grand tirage virent le jour, La Presse d’Émile de Girardin et Le Siècle d’Armand Dutacq. Sur quatre pages serrées, avec un roman-feuilleton au rez-de-chaussée de la première, ils déroulaient les nouvelles de Paris, du pays et de l’étranger, la chronique judiciaire, les faits divers, les cours de la Bourse, tandis que des publicités pour une loterie ou une pommade couvraient la dernière page. Ce fut une révolution technique et morale aussi brutale, aussi troublante que, depuis lors, l’avènement de la radio, de la télévision, etc.
Quelques années plus tard, ayant atteint l’âge adulte, Baudelaire songea sérieusement à se suicider. À ses amis qui lui demandaient pourquoi, il donnait comme explication la nouvelle presse quotidienne : « Les journaux à grand format me rendent la vie insupportable », leur répétait-il. Les gazettes, comme on disait, provoquaient en lui l’envie de fuir vers « un monde où elles n’ont pas encore fait leur apparition ». Anywhere out of the world : là où il n’y aurait pas eu de journaux.
Comme si un jeune homme ou une jeune fille d’aujourd’hui parlait de se tuer à cause du monde numérique, Web 2.0, Facebook ou Twitter, l’équivalent contemporain des « journaux à grand format » pour Baudelaire, notre Presse et notre Siècle.
Que leur reprochait-il de si grave, au point de vouloir mourir ? Le journal, c’était le symbole même du monde moderne, c’est-à-dire de la décadence spirituelle. Il signifiait la disparition de la poésie, la substitution de l’utile au beau, de la technique à l’art, le culte de la matière, l’abolition de toute transcendance : « Tout journal, de la première ligne à la dernière, n’est qu’un tissu d’horreurs. Guerres, crimes, vols, impudicités, tortures, crimes des princes, crimes des nations, crimes des particuliers, une ivresse d’atrocité universelle. »Et pourtant, Baudelaire vécut de la presse. Il qualifiait Sainte-Beuve de « poète-journaliste », sous prétexte que celui-ci était passé des Poésies de Joseph Delorme à la chronique des Lundis, mais lui-même l’a été bien davantage, « poète-journaliste », apprenant son métier dans les « petits journaux », ces feuilles littéraires et satiriques d’avant-garde qui disparaissaient aussi vite qu’elles avaient éclos, mais aussi cherchant à placer ses poèmes en vers ou en prose, ses Salons, ses essais, dans les journaux à grand format, et y parvenant parfois.
L’inventeur de la « modernité » a été scandalisé par la presse : elle l’a fasciné et il l’a détestée, mais il n’eut jamais de cesse qu’il y publiât. Il découpait dans le presse et il collectionnait les articles qui illustraient la stupidité de ses contemporains, mais il ne pouvait pas se passer des journaux, des petits et des grands, de les lire, d’y écrire.
Qu’aurait-il pensé de notre internet ? Pas grand bien, sans doute. Il nous dirait, comme il l’écrivait des journaux : « Et c’est de ce dégoûtant apéritif que l’homme civilisé accompagne son repas de chaque matin. » Et si ce n’était que le matin ! Mais il n’en reconnaîtrait pas moins une fonction indispensable et irremplaçable aux blogs, tous ces « petits journaux » d’aujourd’hui, capables de reprendre, de corriger, de dénoncer les approximations des médias de masse : « Toutes les fois qu’une grosse bêtise, une monstrueuse hypocrisie, une de celles que notre siècle produit avec une inépuisable abondance se dresse devant moi, tout de suite je comprends l’utilité du « petit journal ». » Il rappelait cela dans une lettre à un « petit journal » où il protestait contre les idées reçues, la doxa du jour.
Le « petit journal » taquinait le « journal à grand format » ; les blogs, les tweets, les réseaux sont nos petits journaux. Sans eux, on aurait parfois envie de disparaître. N’importe où hors du monde numérique.

Antoine Compagnon
Professeur au Collège de France, chaire de Littérature française moderne et contemporaine

Sur la lecture, lire : « Ma machine à relire », http://www.huffingtonpost.fr/antoine-compagnon/ma-machine-a-relire_b_1260175.html

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L’œuvre de Fabien Giraud Le La Mort est coproduite par Rosascape (Paris, square de Maubeuge, Paris 9e) et Forde (Genève). Elle est composée de quinze livres imprimés en linotypie. « Chaque ouvrage est coupé en son milieu par un second livre contenant le script d’une conversation entre Fabien Giraud et Vincent Normand. À la fois commentaire et origine des œuvres, ce dialogue, intitulé Metaxu, est le point central de l’exposition ». Voir les livres ici. Si le long texte original (la conversation sous forme de vidéo dure 107 mn) est la matière de la proposition, cette matière est présente aussi dans des caractères en plomb, et dans les barres de plomb fondu de certains paragraphes, dans les rubans de papier, chutes des rognures des aplats de couleurs du livre imprimés par un procédé numérique. (Photos JLB, 3 déc. 2011)

Texte de la page photographiée :
Très vite, la courbure du verre s’accentue, et toute une série de foyers optiques se développe entre l’œil et l’objet de son regard. Le microscope, comme il s’invente au milieu du XVIIe siècle avec le savant hollandais Antoni van Leeuwenhoek, est doté d’un dispositif à vis pour la mise au point. Le microscope révèle alors que la surface d’un objet n’est pas sa correspondance à l’échelle de sa forme globale, mais qu’il abrite en lui-même, dans l’ombre de sa matière, une infinité de mondes et de vies insoupçonnées jusqu’alors. La chair du monde se fendille et se creuse. Tout un univers profond, dans les crevasses et les pores, remonte à la surface des formes. Et seules la limite de la courbure des lentilles, la netteté de son grain de verre et la précision d’un pas de vis semblent pouvoir arrêter cette avancée dans les strates infimes du monde. C’est alors, pour l’homme étourdi du XVIIe siècle commençant, l’ouverture à deux démesures de la vision. L’une amenée par le télescope et le décentrement du monde, l’autre, par le microscope et la profondeur infinie de la matière. Une sphère éclate au contact du sol quand une boule de verre tombe de toute la hauteur d’une table. Une sphère éclate également quand, avec un petit objet dur et pointu, on applique sur elle une force qui, par pression concentrée en un point unique, vient à en éventrer la membrane. Il faut voir le double geste de Galilée et de Leeuwenhoek comme une équivalente brisure. Ils ouvrent le savoir à la dé-mesure, au sens véritable et complet d’une défaite de la mesure.

Le texte intégral du livre est disponible en pdf ici. C’est une Histoire, fort intéressante, attachée aux inventions techniques.

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问个好吧。On peut traduire : Demandez un droit. Ceci est le contenu du premier tweet que l’on reçoit (depuis 13 heures maintenant) de @aiww (艾未未  Ai Weiwei) après son interruption il y a 125 jours, au moment où il annonçait l’investissement de son atelier par la police et son arrestation à l’aéroport.

https://twitter.com/aiww/status/99520065950597120
https://twitter.com/#!/aiww

Ai Weiwei a 94 435 abonnés qui le suivent sur Twitter.

Le 7 août, Ai Weiwei a posté ces deux photos :

On sait maintenant que sa détention a été une torture morale très grave.

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