mai 2011

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Exemple à suivre. Utilisant un vidéoprojecteur portable, le photographe Cpak Ming fait apparaître le visage de Ai Weiwei — détenu pour raisons politiques en Chine depuis le 3 avril 2011 —, avec la phrase Who’s afraid of Ai Weiwei, dans des lieux les plus divers à Hong Kong. Si cette inscription dans le paysage urbain est éphémère, elle se photographie et se diffuse dans cet autre espace public, autrement structuré et connecté, qu’est le Web. Et en particulier sur FaceBook :
http://www.facebook.com/photo.php?fbid=10150163936576850&set=a.10150160387736850.298065.528556849&type=1&theater

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Chris Marker, Passengers, 2008-2010, courtesy the artist and Peter Blum Gallery, New York.

And after seeing this exhibition, I can confess to having photographed—with my cell phone—a couple women standing in a crowd and waiting for the train. Some might dismiss such images as purely voyeuristic, and there is an undeniable boldness in what Marker has done: taking photographs of women on the train, who often are not even aware that they are being photographed, and displaying those images in a New York art gallery and accompanying book. The sleeping woman on the Métro, perhaps coming back from a long day at the office, may have never noticed Marker at all sitting across from her.
John Fitzgerald, sur le site : http://www.chrismarker.org/2011/04/passengers/


Chris Marker, Coréennes, Paris, Seuil, 1955.

À propos de l’exposition à New York, Peter Blum Gallery, de photographies de Chris Marker rassemblées sous le titre de Passengers (http://peterblumgallery.com/exhibitions/2011/passengers) : On sait à quel point, depuis son livre Coréennes en 1955, Marker s’attache aux visages (de femmes), dans sa photographie comme dans son cinéma.  Sa poétique relationnelle s’inscrit désormais dans un dispositif qui devient le vrai sujet : saisir, mettre en mémoire une beauté fugitive, l’émotion qui émane de la fabrication technico-scopique. On avait noté, il y a maintenant deux ans, les photographies prises dans la manifestation du 1er mai à Paris, publiées par Poptronics : http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=1371. Depuis, j’ai croisé deux fois C.M. dans Paris. Une fois, dans la librairie Fnac des Halles, en septembre 2009, il achetait un livre de Nicolas Bouvier et portait — cela ne pouvait pas passer inaperçu – des lunettes noires-caméra comme ça :

Puis, le 5 octobre 2010 à 10h, dans le RER ligne B, depuis Chatelet-Les Halles, où nous sommes montés, jusqu’à Luxembourg, où nous sommes descendus. Le train était bondé et je me trouvais collé à lui, avec mon iPhone en position vidéo. Je ne publie pas cette vidéo, seulement un photogramme, comme preuve des regards échangés (et enregistrés). Ici encore, il était équipé de ces lunettes et je me suis dit qu’il captait des images de gens. L’exposition de New-York provient probablement de ce dispositif par lequel, comme le 1er mai 2009, le maître extrait des photographies de prises de vues vidéo. En couleurs désormais. JLB


Vidéo-photo par JLB, 5 octobre 2010, 10h, RER B entre Les Halles et Luxembourg.

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Sur proposition de Christa Blümlinger, professeure en études de cinéma (Université Paris 8) et Corinne Diserens, commissaire d’exposition, LE BAL invite au mois de mai le cinéaste et artiste berlinois Harun Farocki autour de trois interventions exceptionnelles « hors les murs », en coopération avec Sciences Po, l’Université Paris 8, l’Ensad et la Fémis.

Mardi 10 mai – 18H30
Énsad / Amphithéâtre Rodin, 31 rue d’Ulm, 75005
Le défi de l’animation numérique – à propos de Serious Games

Séminaire animé par Jean-Louis Boissier, Université Paris 8 (Esthétique des nouveaux médias) et Christa Blümlinger Université Paris 8 (codirectrice du groupe de recherche Théâtres de la Mémoire, Paris 8/Paris 3/Paris 1).
Harun Farocki parle lors de cette intervention de ses installations Serious Games, exposées récemment dans le cadre de la Biennale d’art de São Paolo, où il s’agit d’évaluer les formes des jeux vidéos utilisées par les armées modernes.

http://www.le-bal.fr/fr/mh/trois-jours-avec-harun-farocki/
http://www.farocki-film.de/

Enregistrement vidéo de la conférence d’Harun Farocki

1/3. Présentation de la séance par Jean-Louis Boissier et Christa Blümlinger. Présentation par Harun Farocki du cycle de films Serious Games composé de quatre courts métrages faits en 2009 et 2010. L’idée générale: aux USA, on utilise presque les mêmes images numériques dans des scénarios traitant de l’Afghanistan et de l’Irak pour préparer les soldats à la guerre et pour soigner les soldats traumatisés par ces guerres… Projection de Watson is done. Serious game 1.* Générique de fin:  Soldiers of the US Marine Corps training with Virtual Battle Space 2. Recognition of Combatants. Improvised Explosive Devices in the Battle Simulation Center of the Marine Air Ground Task Force Training Command. Marine Corps Air Ground Combat Center Twenty nine Palms, California… Puis projection d’un extrait de Three Dead. Serious Game 2.
*Harun Farocki, à propos de Watson is Down : «En automne 2009, nous avons filmé une foreuse au « Marine Corps base 29 Psalms » en Californie. Quatre marines sont assis côte à côte, l’équivalent de l’équipage d’un char. Ils ont des ordinateurs devant eux avec lesquels ils pilotent leurs propres véhicules et regardent les autres dans leur unité d’entraînement par le biais d’un « ordinateur-animation-paysage.»

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2/3. Projection de Immersion. Serious Games 3. Film d’un workshop d’entraînement aux méthodes de traitements post-traumatiques qui s’adresseront aux vétérans de guerres américains. L’idée est de leur donner à revivre à l’aide de simulateurs de jeux, les scènes de guerres qui les ont affectés.» Filmé le 26 et 7 janvier 2009. Générique de fin: «Workshop for US Air Force Psychologists at Fort Lewis, Madigan Army Medical Center, Tacoma, Washington, USA. Virtual Reality Exposure for PTSD (Post Traumatic Stress Disorder with the participation of Albert Rizzo, Phd Research Professor, School of Gerontology & Department of Psychiatry and Behavior Health Research Scientist. University of Southern California, Institute for Creation Technology, Los Angeles, California. Kenu Holloway, PhF, Clinical Psychologist Defence Centers of Excellence for Psychological Health and Traumatic Brain Injury, National Center for TeleHealth and Technology, Tacoma….
Projection de A Sun with no Shadow. Serious Games 4. Intertitres: The Sun above this computer landscape moves like the real sun above the real Afghanistan. These images are intended to prepare for the war. The computer landscape depicts real details. Hills and valleys, roads and vegetation are derived from cartographic data. An instructor places explosive devices (IED = Improvised Explosive Device). An instructor places enemies, badly armed enemies in asymmetric wars. These images are intended to follow up the war. They are used for therapeutic purposes. The mood of the light can be freely selected. The light of the traumatic experience (Bagdad end of the day). Images intended for awaken memories. Memories of the horrors of the war – of ambushes and snipers. The follow-up images – resemble those that prepare for war. But the follow-up images have no shadows. The system for remembering is a little cheaper that the one for training. But both systems use asymmetrical images. Générique de fin: Filmed in October 2009. Soldiers of the US Marine Corps training with Virtual Battle Space 2. Recognition of Combatants. Improvised Explosive Devices in the Battle Simulation Center of the Marine Air Ground Task Force Training Command. Marine Corps Air Ground Combat Center Twenty nine Palms, California. Psychologists of the US Airforce and a workshop for trauma therapy Virtual Reality Exposure for PTSD int the Madigan  Army Medical Center, Fort Lewis…
Seront ensuite commentées par Harun Farocki des images des installations vidéo Serious Games dans le musée de Bregenz en Autriche et à la Biennale d’art de Sao Paolo, dans une galerie à Barcelone.

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3/3. Questions et débat.
Reprise de trois questions:
1. «Il y avait une chose qui m’avait frappé entre le simulateur de guerre et les images de thérapie, c’est le point de vue: pour les simulateurs, c’est un point de vue en arrière du véhicule blindé sur fond blanc, alors que le point de vue est subjectif pour les simulateurs thérapeutiques. Quel est votre avis sur cette différence de point de vue?»
2. «Quel est le sens de ces objets, de ces formes prédéterminées qu’on vient poser sur le paysage? Je me demandais si c’était ce genre de «brique»inamovible ou inchangeable qui ferait qu’il s’agit d’images asymétriques? Est-ce que c’est une nécessité des modélisations numériques d’avoir des briques inadaptables ou au contraire, peut-on envisager des simulations qui seraient faites de briques plus fines ou utilisées différemment? Est-qu’il y a une articulation entre le caractère prédéterminé des objets qui constituent l’univers simulé et une incontournable asymétrie des images virtuelles? »
3. «Je voudrais revenir sur la remarque précédente à propos des mondes intelligents et au mode de la préparation à la guerre. Ce qui m’a choquée, c’est que les insurgés qui sont dans le niveau du jeu sont des PNJ, des personnages de non-joueurs visiblement. […] Est-ce que les soldats peuvent prendre la place des insurgés pour pouvoir jouer réellement leur rôle et avoir une réelle intelligence de ce qui se passe?»



À partir d’octobre 2011, EnsadLab met en place le programme de recherche EMeRI = écrans mobiles et récit interactif

Analyse et création expérimentale de nouvelles formes de récit spécifiques aux écrans numériques mobiles

Contenu et objectifs :
Comment, avec l’essor récent et massif des écrans-ordinateurs portables, concevoir de nouvelles formes de récit qui intègrent les effets de la localisation, de la manipulation et de l’interconnexion de ces écrans.
La question du récit, si elle est traitée dans la perspective des nouveaux supports et particulièrement des écrans mobiles, tente d’être actualisée par une approche interdisciplinaire et transdisciplinaire : technologies du numérique, de l’interface homme-machine, de l’image et de la communication, esthétique, philosophie, histoire de l’art, littérature, linguistique, sémiologie, psychologie, ethnologie, anthropologie, sociologie, sciences politiques, etc.
Le programme EMeRI envisage une recherche qui est pratique, expérimentale et créative, mais qui a aussi une vocation documentaire et analytique affirmée et donc explicitement théorique.
La recherche expérimentale et pluridisciplinaire est appuyée sur des projets et des contextes concrets.
Avec la notion de récit interactif, il s’agit de développer une étude théorique, esthétique et technologique tournée vers les formes, les procédures et les dispositifs propres aux écrans mobiles. Cette notion peut être rapprochée de ce qu’il est convenu de nommer récit non linéaire ou à accès variable. Ces recherches porteront donc simultanément sur les modalités de mise en œuvre de la relation au spectateur, de la relation performative du spectateur à la proposition. Impliquant notamment la vidéo, le texte et le son, travaillant sur l’invention d’applications et d’interfaces spécifiques, pertinentes et signifiantes, les travaux seront conduits dans une optique expérimentale visant à la production de prototypes qui seront eux-mêmes développés dans le cadre de coopérations et d’usages spécifiques.

Axes d’investigation et d’expérimentation :
« L’écran comme livre »
Le modèle dominant de la lecture sur écran, notamment du fait de la mobilité des supports, est nettement aujourd’hui celui du livre, à commencer par son principe de reliure et de feuilletage. Il croise des acquis du Web et des formes mises en place dans les années 90 pour les CD-ROM. Il met au premier plan l’interface tactile et une nouvelle gestuelle de consultation qui tend à se normaliser. Il s’inscrit dans une logique du portable et du local qui est désormais tributaire du téléchargement et de l’interconnexion aux réseaux.
« L’écran comme carte »
L’écran mobile semble prolonger la distinction historique entre deux logiques de structuration et de publication, et donc de lecture, celle du livre et celle de la carte. Le modèle cartographique est notamment soutenu par les techniques de localisation et de suivi de la mobilité désormais inscrites dans les écrans.
« L’écran comme message »
Héritier de la télégraphie et et la téléphonie, l’écran mobile ne peut être envisagé en dehors de sa fonction d’échange de messages et de son inclusion dans les réseaux. Il est une manière de « carte postale », de roman épistolaire, d’autoportrait et de journal intime, de tableau d’affichage public, le terminal par excellence des réseaux sociaux.
« L’écran comme écran »
En gagnant en autonomie et en mobilité, en devenant résolument personnel, l’écran peut conserver sa fonction d’écran, c’est-à-dire d’affichage, voire de projection, qu’il hérite du cinéma et de la vidéo, tout en prolongeant la fonction de consultation interactive qu’il a acquise avec l’ordinateur. Dans le sillage du cinéma et du « multimédia », cette hybridation porte un renouvellement des formes d’écriture et de récit fondé sur le mouvement effectif de la manipulation autant que sur l’inscription active du déplacement et du contexte.

Interdisciplinarité et formation à la recherche :
Sur le thème « Nouvelles formes du récit », le programme EMeRI envisage, au sein d’EnsadLab, un séminaire interdisciplinaire, à raison d’une séance par mois, en coopération avec d’autres laboratoires de recherches artistiques et formations universitaires.

Professeur ENSAD :
Jean-Louis BOISSIER.
Experts et professeurs associés:
Dominique CUNIN, Daniel SCIBOZ, Andrea URLBERGER, Gwenola WAGON
Partenaires :

Université Paris 8, UFR Arts et Philosophie, École doctorale EDESTA, équipe de recherche Esthétique des nouveaux médias.
École nationale supérieure d’architecture de Toulouse.
Haute école d’art et de design – Genève, Master Media-Design.
Tokyo University of the Arts (Tokyo Geijutsu Daigaku), Graduate School of Film and New Media.
Institut IAMAS, Gifu, Japon.
California University Santa Barbara, Department of Art, Media Arts and Technology (MAT).

Durée et période de réalisation :
Trois ans à partir de 2011-2012.

Nombre places d’étudiants chercheurs à pourvoir en 2011-2012 :
3 places disponibles.

Complément d’information sur le contenu du programme:
http://www.ensad.fr/spip.php?article140
http://fdm.ensad.fr

Appel à candidatures (avant le 23 mai 2011) :

http://www.ensad.fr/spip.php?article459

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L’écrivain de Twitter. Le meilleur sans doute à ce jour : https://twitter.com/#!/regisjauffret

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