Esthétique de la dépense énergétique : Céleste Boursier-Mougenot

Transcom 1 est une pièce que Céleste Boursier-Mougenot (Nice, 1961) a produite pour La Maison Rouge (http://www.lamaisonrouge.org/spip.php?article157). Cette installation consiste en un vaste espace obscur, dont les murs sont une alternance de grands miroirs et d’écrans, occupé en son centre par deux grands ballons blancs gonflés à l’hélium et soumis au souffle de plusieurs ventilateurs placés au sol. Chacun des ballons porte deux petites caméras reliées sans fil à des vidéoprojecteurs. Il n’y a pas d’autre lumière que celle émise par ces projecteurs. On comprend donc que les ballons ne seront véritablement éclairés que par les images d’eux-mêmes projetées sur eux, dans une manière d’effet Larsen (feedback et auto-amplification) lumineux. Quant aux sons, ils proviennent de la transduction de ces images par le jeu d’un dispositif électronique et numérique. C’est donc au spectacle d’un quasi organisme autonome, consommant l’énergie mécanique du vent et l’énergie électrique de la lumière, que le spectateur est confronté, cette dépense étant, à mon sens, à la source de l’effet hypnotique auquel il est confronté. JLB

Céleste Boursier-Mougenot, Transcom 1, Maison Rouge, Paris, 19 février – 16 mai 2010. (vidéo 2mn 16s par JLB)

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