Dispositifs

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Julien Prévieux, What Shall We Do Next ?, vidéo avec rétroprojecteur. (Photo JLB)
L’exposition de Julien Prévieux, Dimensions in Modern Management, à la Galerie Jousse Entreprise (http://www.jousse-entreprise.com/julien-previeux), 28 mai 2011-28 juillet 2011, montre aussi Anomalies construites, un film où il est question du travail non rémunéré qu’organise le Web : « On ne savait même plus qu’on travaillait quand on travaillait. »
http://www.previeux.net/


Exemple à suivre. Utilisant un vidéoprojecteur portable, le photographe Cpak Ming fait apparaître le visage de Ai Weiwei — détenu pour raisons politiques en Chine depuis le 3 avril 2011 —, avec la phrase Who’s afraid of Ai Weiwei, dans des lieux les plus divers à Hong Kong. Si cette inscription dans le paysage urbain est éphémère, elle se photographie et se diffuse dans cet autre espace public, autrement structuré et connecté, qu’est le Web. Et en particulier sur FaceBook :
http://www.facebook.com/photo.php?fbid=10150163936576850&set=a.10150160387736850.298065.528556849&type=1&theater

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Chris Marker, Passengers, 2008-2010, courtesy the artist and Peter Blum Gallery, New York.

And after seeing this exhibition, I can confess to having photographed—with my cell phone—a couple women standing in a crowd and waiting for the train. Some might dismiss such images as purely voyeuristic, and there is an undeniable boldness in what Marker has done: taking photographs of women on the train, who often are not even aware that they are being photographed, and displaying those images in a New York art gallery and accompanying book. The sleeping woman on the Métro, perhaps coming back from a long day at the office, may have never noticed Marker at all sitting across from her.
John Fitzgerald, sur le site : http://www.chrismarker.org/2011/04/passengers/


Chris Marker, Coréennes, Paris, Seuil, 1955.

À propos de l’exposition à New York, Peter Blum Gallery, de photographies de Chris Marker rassemblées sous le titre de Passengers (http://peterblumgallery.com/exhibitions/2011/passengers) : On sait à quel point, depuis son livre Coréennes en 1955, Marker s’attache aux visages (de femmes), dans sa photographie comme dans son cinéma.  Sa poétique relationnelle s’inscrit désormais dans un dispositif qui devient le vrai sujet : saisir, mettre en mémoire une beauté fugitive, l’émotion qui émane de la fabrication technico-scopique. On avait noté, il y a maintenant deux ans, les photographies prises dans la manifestation du 1er mai à Paris, publiées par Poptronics : http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=1371. Depuis, j’ai croisé deux fois C.M. dans Paris. Une fois, dans la librairie Fnac des Halles, en septembre 2009, il achetait un livre de Nicolas Bouvier et portait — cela ne pouvait pas passer inaperçu – des lunettes noires-caméra comme ça :

Puis, le 5 octobre 2010 à 10h, dans le RER ligne B, depuis Chatelet-Les Halles, où nous sommes montés, jusqu’à Luxembourg, où nous sommes descendus. Le train était bondé et je me trouvais collé à lui, avec mon iPhone en position vidéo. Je ne publie pas cette vidéo, seulement un photogramme, comme preuve des regards échangés (et enregistrés). Ici encore, il était équipé de ces lunettes et je me suis dit qu’il captait des images de gens. L’exposition de New-York provient probablement de ce dispositif par lequel, comme le 1er mai 2009, le maître extrait des photographies de prises de vues vidéo. En couleurs désormais. JLB


Vidéo-photo par JLB, 5 octobre 2010, 10h, RER B entre Les Halles et Luxembourg.

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Copie d’écran de FragMental Storm.


Exonemo, FragMental Storm for iPhone, 2000-2009.

FragMental Storm – Web « Cut-up » Browser/Web »幻覚 »ブラウザ
by Exonemo
キーワードからWebを検索し、見つかったページの画像とテキストをリアルタイムコラージュするソフトウェア。2000年PC用に発表されたものの iPhone移植バージョン。

FragMental Storm is a software that searches web with any keyword and makes collage with the result images and texts in realtime.
This iPhone version is translated from the PC version released in 2000.
The iPhone version has additional features as follows:
iPod Sync
Starts shuffle play from your iPod library and search with the artist and track names. Music and screen images are synchronized (for iPhoe OS 3.0 and above.)
Location Sync
Tracks your movement and synchronizes with addresses found from your GPS location data.
And… Flickr and Twitter searches are added. Enjoy cut-up browsing with brand new « FMS ».
*attention : This software does not guarantee any correct result. To enjoy flashy screen effects and combination of the rondomness of web searches, we recommend this software not for everybody but for people who realize that point.

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Les Éditions volumiques occupaient l’une des 16 tables de MODE : DEMO, exposition de la conférence LIFT10, Genève, 5-7 mai 2010. (photo JLB)

Étienne Mineur, graphiste, directeur artistique et professeur, associé à Bertrand Duplat, designer, viennent de fonder Les Éditions volumiques, une maison d’édition « dédiée au livre en papier considéré comme une nouvelle plateforme informatique », qui a déjà à son actif une série de réalisations expérimentales où le livre se voit augmenté par des écrans mobiles, par des mouvements électro-magnétiques, par des modèles d’interactivité ordinairement réservés aux écrans d’ordinateurs. Cette initiative intervient au moment où se pose avec une acuité sans précédent le devenir du livre et de la lecture. Elle constitue une contribution qui, pour avoir des fondements théoriques, repose d’emblée sur des prototypes et vise de prochaines commercialisations.

Pour en savoir plus :
http://www.volumique.com/fr/
http://www.my-os.net/blog/index.php?2010/05/27/1489-les-editions-volumiques-se-devoilent

(i)Pawn utilise de petites figurines reconnues par l’écran du iPhone où on les déplace. (Éditions volumiques)

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Transcom 1 est une pièce que Céleste Boursier-Mougenot (Nice, 1961) a produite pour La Maison Rouge (http://www.lamaisonrouge.org/spip.php?article157). Cette installation consiste en un vaste espace obscur, dont les murs sont une alternance de grands miroirs et d’écrans, occupé en son centre par deux grands ballons blancs gonflés à l’hélium et soumis au souffle de plusieurs ventilateurs placés au sol. Chacun des ballons porte deux petites caméras reliées sans fil à des vidéoprojecteurs. Il n’y a pas d’autre lumière que celle émise par ces projecteurs. On comprend donc que les ballons ne seront véritablement éclairés que par les images d’eux-mêmes projetées sur eux, dans une manière d’effet Larsen (feedback et auto-amplification) lumineux. Quant aux sons, ils proviennent de la transduction de ces images par le jeu d’un dispositif électronique et numérique. C’est donc au spectacle d’un quasi organisme autonome, consommant l’énergie mécanique du vent et l’énergie électrique de la lumière, que le spectateur est confronté, cette dépense étant, à mon sens, à la source de l’effet hypnotique auquel il est confronté. JLB

Céleste Boursier-Mougenot, Transcom 1, Maison Rouge, Paris, 19 février – 16 mai 2010. (vidéo 2mn 16s par JLB)

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Arts des nouveaux médias. Préparation du séminaire du 11 mai 2010. Anne Zeitz

Texte

« Je voudrais suggérer ici une autre manière d’avancer vers une nouvelle économie des relations de pouvoir, qui soit à la fois plus empirique, plus directement reliée à notre situation présente, et qui implique davantage de rapports entre la théorie et la pratique. Ce nouveau mode d’investigation consiste à prendre les formes de résistance aux différents types de pouvoir comme point de départ. Ou, pour utiliser une autre métaphore, il consiste à utiliser cette résistance comme un catalyseur chimique qui permet de mettre en évidence les relations de pouvoir, de voir où elles s’inscrivent, de découvrir leurs points d’application et les méthodes qu’elles utilisent. Plutôt que d’analyser le pouvoir du point de vue de sa rationalité interne, il s’agit d’analyser les relations du pouvoir à travers l’affrontement des stratégies. »
Michel Foucault, « Le sujet et le pouvoir », in Dits et écrits II, Paris, Gallimard, 2001

Films


The Conversation
, Francis Ford Coppola, 1974


Enemy of the State
, Tony Scott, 1998

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James Auger et Jimmy Loizeau sont des designers très prospectifs et anticonformistes. Ils ont collaboré sur divers projets depuis 2000. James Auger enseigne dans le secteur Design Interactions du Royal College of Art à Londres, depuis 2005. Jimmy Loizeau enseigne au BA Design, Goldsmiths College, Londres, depuis 2004. L’un et l’autre ont été diplômés en Design Products du Royal College of Art en 2001.

Voir leur site : http://www.auger-loizeau.com/

Leur pièce Mousetrap coffee table robot a été exposée dans MODE : DEMO, Lift/Head, Genève, mai 2010. Un iris métallique motorisé et équipé d’un capteur infrarouge s’ouvre au milieu de la table. Les miettes de nourriture laissées sur la table attirent la souris qui peut monter par un pied creux de la table. La souris peut être prise par l’iris et tomber dans la cellule de carburant microbial qui va générer l’énergie nécessaire au fonctionnement du moteur de cet iris et de son capteur.

Plus de documentation : http://www.materialbeliefs.com/prototypes/cder.php


James Auger et Jimmy Loizeau, Mousetrap coffee table robot, de la série Carnivorous Domestic Entertainment Robots, 2009. (vidéo et photo JLB)

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Dans la catégorie distraction — on pourrait dire passe-temps — d’AppStore, une nouveauté (gratuite) qui rencontre beaucoup de succès. Mrzyk & Moriceau sont apparu il y a plus de dix ans dans la sphère de l’art contemporain, avec des dessins, des dessins muraux, des clips, etc. Sans se soumettre à la validation d’une étiquette artistique, mais en alliant virtuosité du trait et montages détonants, ils semblent aujourd’hui ouvrir la voie à un genre artistique spécifique aux écrans portables, individuels, interactifs, connectés, en réseau… Jouant de la surprise et du plaisir de la réussite renouvelée, empruntant la formule du cadavre exquis des surréalistes, le dispositif de Have fun with one finger only! s’inscrit parfaitement dans l’écran tactile et dans les codes de comportement et de manipulation désormais mis en place par le iPhone. On nommera, provisoirement, ce « format » : « micro-récit en contexte pour mobile ».

Have fun with one finger only! Drawings by Mrzyk & Moriceau/Sounds by Mr. Oizo/Opening by Sébastien Tellier/http://app.recordmakers.com/

Voir aussi le site de la galerie Air de Paris : http://www.airdeparis.com/artists.htm

L’œuvre de Petra Mrzyk et Jean-François Moriceau propose un regard décalé sur le monde réel autant que sur la pratique du dessin lui-même. Ce travail à quatre mains, qu’ils développent depuis 1998, traduit un processus intuitif qui ne semble répondre qu’à une logique de la prolifération dans un univers en expansion permanente. Ils trouvent leur inspiration dans le réel des images : icônes du cinéma et de la télévision, logos et publicité, images de science-fiction, de bande-dessinée, et même du monde de l’art. Mais bien que leurs dessins soient précis, ceux-ci n’ont aucun rapport avec un travail d’illustration. Réalisé au trait noir, le dessin se déploie de manière prolifique pour nous entraîner dans un univers exubérant et chaotique. Mrzyk et Moriceau projettent un monde étrange, proche de l’esprit surréaliste, tant en faisant subir des torsions aux personnages et aux choses figurées que par le contexte dans lequel ils les représentent.

Petra Mrzyk est né en 1973, il vit à Paris ; Jean-François Moriceau est né en 1974, il vit à Paris.
Extrait de la notice que consacre le site du MAMCO (Genève) au duo d’artistes.

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Dan Graham, Performer/Audience/Mirror, 1975, 23 minutes (cf. http://www.ubu.com/film/graham_performer.html)

Dan Graham écrit :

« Through the use of the mirror the audience is able to instantaneously perceive itself as a public mass (as a unity), offsetting its definition by the performer (‘s discourse). The audience sees itself reflected by the mirror instantly while the performer’s comments are slightly delayed. First, a person in the audience sees himself ‘objectively’ (‘subjectively’) perceived by himself, next he hears himself described ‘objectively’ (‘subjectively’) in terms of the performer’s perception. »

A performer faces a seated audience. Behind the performer, covering the back wall (parallel to the frontal view of the seated audience), is a mirror reflecting the audience.

PROCEDURE:

Stage 1: The performer looks in the general direction of the audience. He begins a continuous description of the external movements and the attitudes he believes are signified y this behavior for about 5 minutes. The audience hears the performer and sees a mirrorview reverse to the performer’s view.

Stage 2: The performer continues facing he audience. Looking directly at them, he continuously describes their external behavior for bout 5 minutes.

Stage 3: The performer faces the mirror (his back being turned to the audience). For about 5 minutes he continuously describes his front body’s gestures and the attitudes it may signify. He is free to move about, to change his distance relative to the mirror, in order to better see aspects of his body’s movements. When he sees and describes his front, the audience, inversely, sees his back (and their front). The performer is facing the same direction as the audience, seeing the same mirror-view. The audience can not see (the position of) the performer’s eyes.

Stage 4: The performer remains turned, facing the mirror. For about 5 minutes he observes and continuously describes the audience who he can see mirror-reversed from Stage 2 (their right and left now being the same as his). He freely moves about relative to the mirror in order to view different aspects of the audience’s behavior. His change of position produces a changing visual perspective which is correspondingly reflected in the description. The audience’s view remains fixed; they are not (conventionally) free to move from their seats in relation to the mirror covering the front staging area.

NOTES
Sur Dan Graham, la performance, l’« esthétique de la relation » et le « temps réel », voir deux articles précédents de ce blog AdNM :
http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=985
http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=1193

Deux exemples de la postérité de cette performance historique de Dan Graham :

Walker Art Center (Minneapolis, États Unis), 12 mars 2009.
Choreographers Olive Bieringa and Otto Ramstad (aka the Body Cartography Project) are known for combining dance, video, and public space. Join them for a movement-based tour of the work of Dan Graham, whose art shares a similar sensibility.

Performer/Audience/Remake sample part 1 from Adad Hannah on Vimeo.
This is an excerpt from a 22-minute video consisting of twelve two minute shots of people performing tableaux vivants of a performance titled Performer/Audience/Mirror originally performed by American artist Dan Graham in 1975. My version was produced in 2008 and is called Performer/Audience/Remake.

Un texte de référence par Thierry de Duve :

Extrait du texte de Thierry de Duve, « Dan Graham et la critique de l’autonomie artistique », in Dan Graham, Pavilions, Kunsthalle Bern, 12 März – 17 April 1983, pp. 45-73.

3. Performer/Audience Mirror 1977

« Un performer fait face un public assis. Derrière le performer, couvrant le mur du fond (et parallèle à la vue frontale du public assis), se trouve un miroir réfléchissant le public. »

Il existe une version « améliorée » de Performer/Audience Sequence, dans laquelle un grand miroir a été placé derrière le performer, face au public. Sa fonction, comme celle du miroir latéral dans Present Continuous Past(s), est avant tout de permettre au public la production et l’enregistrement d’un maintenant de référence qui est l’idée d’un point de départ historique, l’impératif qui prescrit à chacun la responsabilité de faire l’histoire, c’est-à-dire d’en juger.

La performance comporte quatre phases qui peuvent se répéter, d’une durée approximative de cinq minutes chacune. Les deux premières sont identiques à ce qui se passe dans Performer/Audience Sequence : face au public, le performer se décrit lui-même, puis décrit le public. Les deux dernières sont la répétition des deux premières, à ceci près que le performer s’est retourné vers le miroir. Il peut donc se décrire en se voyant; et lorsqu’il décrit le public, il décrit en fait son image virtuelle inversée latéralement. Parmi bien d’autres aspects qui distinguent cette performance de Performer/Audience Sequence, il y a ceux-ci sur lesquels Dan Graham insiste: «Grâce à l’usage d’un miroir, le public est capable de se percevoir instantanément comme faisant corps, publiquement (comme une unité), compensant sa définition par le performer. Ceci lui donne dans la performance un pouvoir équivalent à celui du performer.» Si l’on ajoute à cela que dans les deux dernières phases «le performer est tourné dans la même direction que le public, regardant la même vue dans le miroir», on se rend compte que l’allégorie politique de Performer/Audience Sequence, est nettement déplacée. Le performer y était comme un député en campagne électorale. Tourné dans la même direction que le public, il apparaît plus encore légitimé dans ce rôle, comme s’il avait été délégué par le groupe pour être son porte-parole. De plus, le public dispose maintenant d’une surface de projection où l’image de soi que lui réverbère le performer peut être comparée à son propre imaginaire. L’allégorie se fait utopique: si les médias renvoyaient immédiatement à la masse l’image qu’elle a d’elle-même, le contrôle démocratique serait moins incertain, l’homéostasie moins coûteuse, le pouvoir plus légitime et plus transparent. A une allégorie pessimiste succède une allégorie optimiste qui place l’autonomie au bout de l’homéostasie.

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