Artistes

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Sur proposition de Christa Blümlinger, professeure en études de cinéma (Université Paris 8) et Corinne Diserens, commissaire d’exposition, LE BAL invite au mois de mai le cinéaste et artiste berlinois Harun Farocki autour de trois interventions exceptionnelles « hors les murs », en coopération avec Sciences Po, l’Université Paris 8, l’Ensad et la Fémis.

Mardi 10 mai – 18H30
Énsad / Amphithéâtre Rodin, 31 rue d’Ulm, 75005
Le défi de l’animation numérique – à propos de Serious Games

Séminaire animé par Jean-Louis Boissier, Université Paris 8 (Esthétique des nouveaux médias) et Christa Blümlinger Université Paris 8 (codirectrice du groupe de recherche Théâtres de la Mémoire, Paris 8/Paris 3/Paris 1).
Harun Farocki parle lors de cette intervention de ses installations Serious Games, exposées récemment dans le cadre de la Biennale d’art de São Paolo, où il s’agit d’évaluer les formes des jeux vidéos utilisées par les armées modernes.

http://www.le-bal.fr/fr/mh/trois-jours-avec-harun-farocki/
http://www.farocki-film.de/

Enregistrement vidéo de la conférence d’Harun Farocki

1/3. Présentation de la séance par Jean-Louis Boissier et Christa Blümlinger. Présentation par Harun Farocki du cycle de films Serious Games composé de quatre courts métrages faits en 2009 et 2010. L’idée générale: aux USA, on utilise presque les mêmes images numériques dans des scénarios traitant de l’Afghanistan et de l’Irak pour préparer les soldats à la guerre et pour soigner les soldats traumatisés par ces guerres… Projection de Watson is done. Serious game 1.* Générique de fin:  Soldiers of the US Marine Corps training with Virtual Battle Space 2. Recognition of Combatants. Improvised Explosive Devices in the Battle Simulation Center of the Marine Air Ground Task Force Training Command. Marine Corps Air Ground Combat Center Twenty nine Palms, California… Puis projection d’un extrait de Three Dead. Serious Game 2.
*Harun Farocki, à propos de Watson is Down : «En automne 2009, nous avons filmé une foreuse au « Marine Corps base 29 Psalms » en Californie. Quatre marines sont assis côte à côte, l’équivalent de l’équipage d’un char. Ils ont des ordinateurs devant eux avec lesquels ils pilotent leurs propres véhicules et regardent les autres dans leur unité d’entraînement par le biais d’un « ordinateur-animation-paysage.»

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2/3. Projection de Immersion. Serious Games 3. Film d’un workshop d’entraînement aux méthodes de traitements post-traumatiques qui s’adresseront aux vétérans de guerres américains. L’idée est de leur donner à revivre à l’aide de simulateurs de jeux, les scènes de guerres qui les ont affectés.» Filmé le 26 et 7 janvier 2009. Générique de fin: «Workshop for US Air Force Psychologists at Fort Lewis, Madigan Army Medical Center, Tacoma, Washington, USA. Virtual Reality Exposure for PTSD (Post Traumatic Stress Disorder with the participation of Albert Rizzo, Phd Research Professor, School of Gerontology & Department of Psychiatry and Behavior Health Research Scientist. University of Southern California, Institute for Creation Technology, Los Angeles, California. Kenu Holloway, PhF, Clinical Psychologist Defence Centers of Excellence for Psychological Health and Traumatic Brain Injury, National Center for TeleHealth and Technology, Tacoma….
Projection de A Sun with no Shadow. Serious Games 4. Intertitres: The Sun above this computer landscape moves like the real sun above the real Afghanistan. These images are intended to prepare for the war. The computer landscape depicts real details. Hills and valleys, roads and vegetation are derived from cartographic data. An instructor places explosive devices (IED = Improvised Explosive Device). An instructor places enemies, badly armed enemies in asymmetric wars. These images are intended to follow up the war. They are used for therapeutic purposes. The mood of the light can be freely selected. The light of the traumatic experience (Bagdad end of the day). Images intended for awaken memories. Memories of the horrors of the war – of ambushes and snipers. The follow-up images – resemble those that prepare for war. But the follow-up images have no shadows. The system for remembering is a little cheaper that the one for training. But both systems use asymmetrical images. Générique de fin: Filmed in October 2009. Soldiers of the US Marine Corps training with Virtual Battle Space 2. Recognition of Combatants. Improvised Explosive Devices in the Battle Simulation Center of the Marine Air Ground Task Force Training Command. Marine Corps Air Ground Combat Center Twenty nine Palms, California. Psychologists of the US Airforce and a workshop for trauma therapy Virtual Reality Exposure for PTSD int the Madigan  Army Medical Center, Fort Lewis…
Seront ensuite commentées par Harun Farocki des images des installations vidéo Serious Games dans le musée de Bregenz en Autriche et à la Biennale d’art de Sao Paolo, dans une galerie à Barcelone.

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3/3. Questions et débat.
Reprise de trois questions:
1. «Il y avait une chose qui m’avait frappé entre le simulateur de guerre et les images de thérapie, c’est le point de vue: pour les simulateurs, c’est un point de vue en arrière du véhicule blindé sur fond blanc, alors que le point de vue est subjectif pour les simulateurs thérapeutiques. Quel est votre avis sur cette différence de point de vue?»
2. «Quel est le sens de ces objets, de ces formes prédéterminées qu’on vient poser sur le paysage? Je me demandais si c’était ce genre de «brique»inamovible ou inchangeable qui ferait qu’il s’agit d’images asymétriques? Est-ce que c’est une nécessité des modélisations numériques d’avoir des briques inadaptables ou au contraire, peut-on envisager des simulations qui seraient faites de briques plus fines ou utilisées différemment? Est-qu’il y a une articulation entre le caractère prédéterminé des objets qui constituent l’univers simulé et une incontournable asymétrie des images virtuelles? »
3. «Je voudrais revenir sur la remarque précédente à propos des mondes intelligents et au mode de la préparation à la guerre. Ce qui m’a choquée, c’est que les insurgés qui sont dans le niveau du jeu sont des PNJ, des personnages de non-joueurs visiblement. […] Est-ce que les soldats peuvent prendre la place des insurgés pour pouvoir jouer réellement leur rôle et avoir une réelle intelligence de ce qui se passe?»



L’écrivain de Twitter. Le meilleur sans doute à ce jour : https://twitter.com/#!/regisjauffret

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Ai Weiwei, Fairytale Dormitory, 2007, Documenta 12. Chaque chambre de toile comprend 10 lits. (Photo JLB)
12 avril 2011. L’agence de presse chinoise officielle Xinhua rapporte plusieurs rumeurs contre Ai Weiwei. On l’accuse de plagiat à propos du projet Conte de Fée produit à la Documenta de 2007. Il s’agissait de faire venir à Kassel 1001 citoyens chinois. Xinhua suggère que l’idée aurait été volée à un professeur de l’Académie des Beaux Arts de Xi’an. Le journal anglais Guardian a demandé à ce professeur, Yue Luqing, son avis sur Ai Weiwei et sur ce « plagiat ». « J’espère qu’il est sain et sauf, où qu’il soit », a-t-il répondu. « Je sais qu’il n’était pas en bonne santé. J’ai prêté attention à ce qu’il a fait toutes ces années, et je m’identifie à lui ». Il a déclaré en outre : « j’aimerais clarifier un fait : je n’ai jamais dit que Ai Weiwei avait plagié mon travail. Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de le poursuivre, et je n’en ai pas l’intention. Dans le monde des arts, on constate parfois des collisions d’idées ».

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Londres, Tate Modern.

Alors que protestations et pétitions se multiplient dans le monde après l’arrestation de Ai Weiwei, un texte de l’Agence Chine nouvelle (de l’État chinois), repris par le site china.org.cn (site officiel), tente de troubler ces soutiens en déclarant, précisément : « l’enquête de la police intensifie les controverses autour de l’artiste Ai Weiwei ».

Voici ce texte édifiant quant aux procédés, adaptés aux nouveaux médias, qu’emploie la propagande :

Chine : l’enquête de la police intensifie les controverses autour de l’artiste Ai Weiwei
L’artiste d’avant-garde Ai Weiwei, âgé de 54 ans, a toujours fait l’objet des controverses, non seulement dans le milieu artistique mais également aux yeux du grand public.
Ai Weiwei, dont le père était un poète moderne chinois d’une grande influence et aussi un révolutionnaire communiste proéminent, a suscité un grand débat après que la police de Beijing a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête sur lui pour des crimes économiques.
Bien que la police n’ait pas révélé les détails, plusieurs accusations contre Ai Weiwei ont paru sur internet quelques heures après l’annonce de l’enquête par la police.
Ces déclarations, postées par des individus sur internet, accusent l’artiste de fraude fiscale, de plagiat et de monopolisation des fonds et des ressources dans le milieu des arts.
Aucune de ces déclarations n’a cependant été étudiée de façon indépendante.
Il a en particulier été accusé d’avoir volé l’idée d’un professeur pour avoir invité 1001 citoyens chinois à constituer une « exposition vivante » à la 12e Documenta de Kassel, en Allemagne en 2007.
« Bien que ce cas de plagiat soit largement reconnu chez les artistes, personne n’ose le dire à voix haute, parce que Ai Weiwei, grâce à son influence, est considéré comme incontestable dans le milieu des arts », a expliqué un écrivain renommé chinois Wang Shuo, dans son blog.
Le cas de Ai Weiwei n’est pas unique en Chine, un pays qui a déjà un système juridique moderne et qui traite un grand nombre de cas criminels par jour, a noté le Global Times, un journal affilié au Quotidien du Peuple.
Les oeuvres de Ai Weiwei, qui incluent la sculpture, la photographie, la performance artistique et l’architecture, ont été exposées dans plusieurs pays étrangers. Il a été nommé comme conseiller pour la conception du Stade national de Beijing, connu sous le nom de Nid d’oiseau, pour les Jeux Olympiques 2008.
Cependant, des artistes chinois qualifient souvent les oeuvres de Ai comme très médiocres. Certains le considèrent comme un « artiste amateur », dont les travaux ne font que « ressembler à des objets d’art ». Nombre d’entre eux pensent que Ai est loin de connaître le niveau de respect accordé à son père Ai Qing.
Ai Qing est un intellectuel gauchiste ayant fait des études en France. Il a été jeté en prison pour s’être opposé au parti au pouvoir à l’époque, le Kuomintang, dans les années 1930. Ai Qing a écrit un grand nombre de poèmes patriotiques pendant la guerre avant la fondation de la République populaire de Chine en 1949.
Les médias ont donné le titre de « fils rebelle de Ai Qing » à Ai Weiwei, parce que le fils Ai a des points de vue sur l’art très différents de ceux de son père et aussi parce qu’il a un style de vie excentrique.
Des amis et des proches de Ai Weiwei sont également embarrassés par son comportement fantaisiste.
L’artiste est devenu actif dans les affaires publiques ces dernières années. Il a été exposé de plus en plus aux médias ces deux dernières années et ses critiques contre le gouvernement sont devenues de plus en plus ouvertes et exagérées. Jusqu’à présent, les autorités n’ont pas précisé si les commentaires radicaux de Ai Weiwei allaient à l’encontre de la loi.
Agence de presse Xinhua     2011/04/10

http://french.china.org.cn/news/txt/2011-04/10/content_22322643.htm

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Résumé et prolongements.

Dimanche 3 avril , Ai Weiwei (艾未未), artiste, architecte, designer, artiste du Web et de Twitter est arrêté à l’aéroport de pékin alors qu’il compte se rendre à Hong Kong. Son domicile et son atelier sont perquisitionnés. La police ne communique pas le motif de cette arrestation.

Lundi 4 avril 2011. La France demande la libération de l’artiste. Selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères : « Nous sommes préoccupés par le sort de l’artiste militant Ai Weiwei, et nous suivons sa situation, ainsi que celle de ses proches, avec la plus grande attention. Nous espérons qu’il sera libéré au plus tôt ». L’Allemagne, les États-Unis, Taïwan font de même.
Dimanche 3 avril, toute référence à l’interpellation d’Ai Weiwei a été « harmonisée », selon le mot ironique qui désigne la censure, sur la plateforme Sina, principal portail sur le Web chinois, qui compte des dizaines de millions d’inscrits. Lorsque les télévisions étrangères diffusées en Chine évoquent la disparition de l’artiste, l’écran devient noir, comme à chaque fois qu’un sujet sensible concernant de près ou de loin la politique de Pékin est traité.

Dans son blog très suivi – et souvent censuré – il diffuse de petits films et délivre des commentaires acerbes sur la classe politique. Ce blog a été récemment fermé. Pendant longtemps, pour diffuser ses messages contestataires, Ai Weiwei a été protégé par le statut de son père — Ai Qing, célèbre poète, membre du Parti communiste, envoyé néanmoins en camps de travail avant d’être réhabilité — et par sa notoriété internationale. Il a participé à l’équipe qui a conçu le stade olympique de Pékin, le « Nid d’oiseau » (Herzog et De Meuron). Il a été invité en 2007 à la Documenta de Kassel, expose en 2011 à la Tate Modern de Londres, et prépare une exposition pour le Jeu de Paume à Paris. En juin 2009, Ai Weiwei, lance une enquête et une campagne pour dénoncer sur les écoles mal construites, à l’origine de la mort d’un très grand nombre d’élèves lors du tremblement de terre du Sichuan en 2008, qui a tué plus de 87 000 personnes. S’étant rendu à Chengdu pour témoigner au procès de Tan Zuoren, un militant des droits de l’homme qui a entrepris comme lui de répertorier sur un blog les victimes des écoles, il est frappé par la police et, quelques semaines plus tard, lors de son séjour à Munich pour une exposition, il doit subir une opération du crâne qu’il met médiatiquement en scène.

En Chine, les 30 000 cyberpoliciers ne sont pas assez nombreux, ni assez calés pour faire régner un tel ordre sur le Net. Leur « grand pare-feu » censé protéger la Toile, est sans cesse attaqué. Un mode d’emploi pour le contourner est disponible sur Wikipedia. Ai Weiwei se sert également de Twitter, bien que le site de microblogging américain soit bloqué en Chine. Il déclare : « Les médias traditionnels n’ont pas changé ou peu, mais avec Internet il n’est plus possible de tout cacher. C’est un outil d’une incroyable puissance. »

记得元旦时与艾未未对话,我还明确地认为,像艾未未冉云飞这样不党不群的单干户,当局不太好下手,所以应该比较安全;如今 看来,北非事态改变了这一态势,有人要提前动手,以免再出现一个乃至更多个刘晓波。可是,没有刘晓波们就万事大吉了吗?15h11, le 4 avril

Je me rappelle avoir parlé avec Ai Weiwei durant le réveillon du Nouvel An. Je disais que les autorités auraient des difficultés à appréhender des personnes telles que Ai Weiwei et Ran Yunfei, qui agissent individuellement et ne sont rattachés à aucun parti. Ils sont en sécurité. Aujourd’hui, les évènements en Afrique du Nord ont tout changé. Il faut agir rapidement, afin de prévenir l’émergence d’un nouveau Liu Xiaobo. Toutefois, suffit-il d’éliminer les sympathisants de Liu Xiaobo pour affirmer que tout est au mieux ?
Mo Zhixu, écrivain et critique, dans un tweet du 4 avril à 15h11.

Jeudi 7 avril 2011, peu après minuit, mercredi, l’agence de presse officielle chinoise Xinhua diffuse un court communiqué indiquant que l’artiste Ai Weiwei, détenu depuis dimanche, est suspecté de « crimes économiques ». Xinhua ne donne pas plus de détails mais la protection dont jouissait jusqu’à présent l’artiste semble bien terminée.

Rédigé d’après divers articles et notamment ceux de Pierre Haski, Rue89 et La Chine aujourd’hui : http://www.rue89.com/chinatown/2011/04/07/lartiste-chinois-ai-weiwei-accuse-de-crimes-economiques-198894

Pour notre compréhension, voici l’éditorial publié par le journal chinois (pro-gouvernemental) Global Times le 6 avril 2011, à propos de l’arrestation de Ai Weiwei :

Law will not concede before maverick (« La loi ne cédera pas devant un franc-tireur »)
Source: Global Times [08:27 April 06 2011]
Ai Weiwei, known as an avant-garde artist, was said to have been detained recently. Some Western governments and human rights institutions soon called for the immediate release of Ai Weiwei, claiming it to be China’s « human rights deterioration » while regarding Ai Weiwei as « China’s human rights fighter. »
It is reckless collision against China’s basic political framework and ignorance of China’s judicial sovereignty to exaggerate a specific case in China and attack China with fierce comments before finding out the truth. The West’s behavior aims at disrupting the attention of Chinese society and attempts to modify the value system of the Chinese people.
Ai Weiwei is an activist. As a maverick of Chinese society, he likes « surprising speech » and « surprising behavior. » He also likes to do something ambiguous in law. On April 1, he went to Taiwan via Hong Kong. But it was reported his departure procedures were incomplete.
Ai Weiwei likes to do something « others dare not do. » He has been close to the red line of Chinese law. Objectively speaking, Chinese society does not have much experience in dealing with such persons. However, as long as Ai Weiwei continuously marches forward, he will inevitably touch the red line one day.
In such a populous country as China, it is normal to have several people like Ai Weiwei. But it is also normal to control their behaviors by law. In China, it is impossible to have no persons like Ai Weiwei or no « red line » for them in law.
The West ignored the complexity of China’s running judicial environment and the characteristics of Ai Weiwei’s individual behavior. They simply described it as China’s « human rights suppression. »
« Human rights » have really become the paint of Western politicians and the media, with which they are wiping off the fact in this world.
« Human rights » are seen as incompatible things with China’s great economic and social progress by the West. It is really a big joke. Chinese livelihood is developing, the public opinion no longer follows the same pattern all the time and « social justice » has been widely discussed. Can these be denied? The experience of Ai Weiwei and other mavericks cannot be placed on the same scale as China’s human rights development and progress.
Ai Weiwei chooses to have a different attitude from ordinary people toward law. However, the law will not concede before « mavericks » just because of the Western media’s criticism.
Ai Weiwei will be judged by history, but he will pay a price for his special choice, which is the same in any society. China as a whole is progressing and no one has power to make a nation try to adapt to his personal likes and dislikes, which is different from whether rights of the minority are respected.
http://en.huanqiu.com/opinion/editorial/2011-04/641187.html

Pour mémoire :


Copie d’écran faite à Pékin le dimanche 25 octobre 2009.



(Photos JLB)
On pouvait malgré tout, ici à l’Apple Store de Pékin, (dans la circonstance, par l’intermédiaire du blog du Monde), trouver cette photo pour l’inclure incognito dans l’album iPhoto en démonstration, le 26 octobre 2009.

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Vidéo : 11mn 38s.
Voir : http://www.youtube.com/user/TEDtalksDirector

Lundi 4 avril 2011


Ai Weiwei (dr)

http://chine.aujourdhuilemonde.com/la-france-demande-la-liberation-dai-weiwei
La France demande la libération de l’artiste Ai Weiwei, selon Bernard Valero, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
« Nous sommes préoccupés par le sort de l’artiste militant, Ai Weiwei, et nous suivons sa situation, ainsi que celle de ses proches, avec la plus grande attention. Nous espérons qu’il sera libéré au plus tôt ».
L’artiste a été arreté dimanche alors qu’il comptait se rendre à Hong Kong. Son domicile et son atelier ont été perquisitionnés. La police n’a pas encore communiqué le motif de cette arrestation.
Lorsque les télévisions étrangères diffusées en Chine évoquent la disparition de l’artiste, l’écran devient noir, comme à chaque fois qu’un sujet sensible concernant de près ou de loin la politique de Pékin est traité.


Voir sur ce blog AdNM : http://www.arpla.fr/canal20/adnm/?p=1464

Voir Frontline : http://www.youtube.com/watch?v=tFDtMVlJCHI&hd=1


艾未未专题纪录片(Ai Weiwei, Without Fear or Favor). Documentaire de la BBC : http://www.youtube.com/watch?v=gcRodOfu_s8

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Piero Gilardi, galerie Sémiose, Paris, 9 octobre 2009. (photo JLB)


Piero Gilardi, Macchina per discorrere (Machine pour discourir, de la série Macchine per il futuro, sa première exposition), 1963, bois et matériel électrique, collection de l’artiste (il avait 21 ans). Exposition Leçon de choses, au CCC (Centre de Création Contemporaine) de Tours, où Piero Gilardi a proposé, du 26 juin au 07 novembre 2010, des éléments d’une rétrospective de près de 50 ans. (photo et vidéo 9s par JLB)
Iktaalik (2010), installation interactive inédite (co-produite avec le CCC) qui traite des interrelations entre l’homme et le monde animal. (vidéo 40s par JLB)


Deux ans après sa première exposition personnelle, « Machines pour le futur » en 1963, Piero Gilardi réalise ses premières pièces en mousse polyuréthane, les « tapis-nature ». Une pièce récente à la galerie Sémiose, Paris, en octobre 2009. (photo JLB)

Notice du CCC de Tours : Né en 1942 à Turin, Piero Gilardi vit et travaille à Turin. Il fut dans les années 60 l’un des membres fondateurs de l’Arte Povera et l’inventeur des célèbres « tapis-nature », échantillons de nature artificielle en mousse polyuréthane. Il explore au cours des années 70 d’autres voies qui le guident rapidement vers un art plus relationnel : menant des expériences d’art thérapie et de créativité collective, au Nicaragua ou en Afrique, il s’investit parallèlement dans le militantisme social et politique. Depuis les années 80, son œuvre s’oriente vers le Bio Art et les nouvelles technologies. En 2008, il crée à Turin le Parc d’Art Vivant (PAV), qui concrétise sa conception d’un art profondément engagé dans la vie, ouvert à la compréhension du vivant dans toute sa complexité et diversité.

Notice du Mamco de Genève : http://www.mamco.ch/artistes_fichiers/G/gilardi.html

Ce qu’on sait moins, c’est que Piero Gilardi était avec Andy Warhol à la Factory de New York au milieu des années 60*, qu’il était parmi les jeunes gens qui ont accompagné Harald Szeemann au moment de Quand les attitudes deviennent forme en 1969 à la Kunsthalle de Bern, qu’il fut l’un des fondateurs et principaux animateurs, dans les années 90, de l’Association Ars Technica (Paris-Turin) avec Claude Faure et Piotr Kowalski. Il exposa en 1991 à la galerie Di Meo, à Paris, l’installation interactive Inverosimile, « vignes dansantes », créée à Sienne en 1990, et dont on verra une nouvelle version à la Biennale de Lyon en 2003.


Piero Gilardi, Inverosimile, 1990 (dr)

En 1992 il produisit spécialement pour la Biennale des arts interactifs Artifices, que nous organisions à Saint-Denis, l’installation participative Nord vs. Sud (voir le catalogue Artifices 2 en ligne : http://www.ciren.org/artifice/artifices_2/gilardi.html).


Piero Gilardi, Nord vs. Sud, Artifices 2, 1992 (photo JLB)
Plus récemment, ses œuvres ont été incluses dans la rétrospective From Zero to Infinity: Arte Povera 1962–1972 à la Tate Gallery de Londres en 2001, aussi bien que, la même année, dans Les Années pop, au Centre Pompidou (alors qu’Arte Povera et Pop Art sont ordinairement opposés).


Piero Gilardi
Not for Sale – A la recherche de l’art relationnel 1982-2000
Préface d’Eric Troncy.
Traduit de l’italien par Fulvia Airoldi Namer.
Les Presses du réel, 2003
édition française, 15 x 21 cm, 224 pages, 12 €
ISBN : 978-2-84066-079-8/EAN : 9782840660798

Extrait de la présentation du livre aux Presses du réel :
Ce livre réunit des textes des vingts dernières années. Conduite au plan social, comme esthétique et philosophique, cette réflexion vise à préciser la place de l’individu dans la communauté contemporaine. L’engagement sans concession de Piero Gilardi en faveur du resserrement des liens entre l’art et la vie, vont le pousser à l’action sur le terrain de l’expérimentation collective : des formes du théâtre politique et anthropologique, aux ateliers psychiatriques.


NOTE * Voir la série des photos par Billy Name dans le très beau catalogue Andy Warhol du Moderna Museet de Stockholm, février-mars 1968 (composé uniquement de citations de Warhol et de nombreuses photographies). (collection JLB)


Richard Avedon, portrait de Viva (Janet Susan Mary Hoffmann) qui est avec Piero Gilardi dans la photo ci-dessus.
La chaîne des hyperliens (relationnels) pourrait s’étendre très loin et dans diverses directions : Michel Auder, Cindy Sherman, etc.

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Niklas Roy, My Little Piece of Privacy, installation interactive, 2010.

Niklas Roy (http://www.niklasroy.com/, né en 1974, il vit et travaille à Berlin) a créé, ces dernières années, de nombreuses installations interactives. My Little Piece of Privacy, qu’il a installée (en octobre 2010) à la fenêtre de son atelier, est très convaincante. Il s’agit d’un rideau motorisé, ou robotisé, qui accompagne les piétons qui passent devant lui. Sa vivacité associée à une très grande simplicité, la relation qu’elle instaure entre intérieur et extérieur, entre expérimentateur inventif et public « ordinaire », font que cette proposition retient l’attention dans la discussion sur la pertinence des œuvres interactives. D’innombrables expériences ont été basées sur la présence et le comportement du spectateur. Elles souffrent généralement d’une instrumentalisation du public, d’un « mode d’emploi » obscur ou bien vide de sens. Ici, le caractère à la fois direct et surprenant de l’interaction, qui se passe de toute interface, instaure une poétique humoristique particulièrement réussie.


Document vidéo de l’artiste.

NOTE. Niklas Roy est aussi l’auteur d’une version purement mécanique du jeu vidéo historique Pong : Pongmekanic. Site : http://www.cyberniklas.de/pongmechanik/index.html


Niklas Roy, Pongmekanic, 2003-2004. Photo Andy Küchenmeister.

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Actualité : l’exposition de David Hockney « Fleurs fraîches » à la Fondation Pierre Bergé-Yves-Saint-Laurent, Paris. Dessins sur iPhone et iPad, du 20 octobre 2010 au 30 janvier 2011.

EXTRAIT DU DOSSIER DE PRESSE :

La Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent présente les nouvelles créations numériques de David Hockney à travers trois supports : iPhone, iPad et projections numériques. L’exposition respecte le concept original voulu par l’artiste : des images lumineuses et colorées sur support écran. Les images initiales ayant été créées pour être envoyées par email à des amis, Hockney enverra ponctuellement de nouvelles « fleurs fraîches » à la Fondation pendant toute la durée de l’événement.
Hockney a commencé à travailler avec l’iPhone en 2008, et sa découverte des diverses applications, « Brushes » notamment, lui a permis de produire des œuvres d’une extraordinaire diversité. Depuis, il a créé des centaines d’images, parmi lesquelles plantes, autoportraits, paysages et natures mortes, mais c’est dans la représentation éblouissante de fleurs et de plantes coupées, thème de cette exposition, qu’il a poussé le plus loin son exploration des possibilités techniques du medium. Hockney crée ses images avec ses pouces et ses doigts directement sur l’écran de l’appareil en modifiant les teintes et en superposant des traits de pinceau de différentes largeurs et épaisseurs. Une animation permettra aux visiteurs de suivre le processus de création d’une ou plusieurs « fleurs fraîches » du début à la fin. Un diaporama de 8 à 10 minutes sous forme de triptyque, réalisé par l’artiste, sera projeté sur un grand écran flottant.

Trois peintures de David Hockney sur iPhone (application Brushes), 2009.

The New York Review of Books
Volume 56, Number 16 · October 22, 2009
David Hockney’s iPhone Passion
Un article de l’historien d’art Lawrence Weschler
(Director of the New York Institute for the Humanities at New York University. He published True to Life: Twenty-five Years of Conversations with David Hockney.)

EXTRAITS

« Over the past six months, Hockney has fashioned literally hundreds, probably over a thousand, such images, often sending out four or five a day to a group of about a dozen friends, and not really caring what happens to them after that. »

« Increasingly, over the past several months, it is the summer dawn, rising over the seabay outside his bedroom window, that has been capturing Hockney’s attention. « I’ve always wanted to be able to paint the dawn, » Hockney explains.
After all, what clearer, more luminous light are we ever afforded? Especially here where the light comes rising over the sea, just the opposite of my old California haunts. But in the old days one never could, because, of course, ordinarily it would be too dark to see the paints; or else, if you turned on a light so as to be able to see them, you’d lose the subtle gathering tones of the coming sun. But with an iPhone, I don’t even have to get out of bed, I just reach for the device, turn it on, start mixing and matching the colors, laying in the evolving scene.
He has now accomplished dozens of such sequential studies, sending them out in real time, so that his friends in America wake to their own account of the Bridlington dawn—two, five, sometimes as many as eight successive versions, sent out minutes apart, one after the next. è

« Hockney, who has carried small notebooks in his pockets since his student days, along with pencils, crayons, pastel sticks, ink pens, and watercolor bottles—and smudged clean-up rags—is used to working small, but he delights in the simplicity of this new medium:
It’s always there in my pocket, there’s no thrashing about, scrambling for the right color. One can set to work immediately, there’s this wonderful impromptu quality, this freshness, to the activity; and when it’s over, best of all, there’s no mess, no clean-up. You just turn off the machine. Or, even better, you hit Send, and your little cohort of friends around the world gets to experience a similar immediacy. There’s something, finally, very intimate about the whole process.

Le slide show qui accompagne l’article (dr) :

À propos de l’application Brushes, voir : http://brusheapp.com

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