Archive for the ‘Cinéma des tubes’ Category

PEER-TO-PEER

Vendredi, décembre 5th, 2014

PEER-TO-PEER
(journées thématiques)

Palais de Tokyo, samedi 13 décembre, 14h – 00h
Niveau -1 / Le Point Perché et salle 37

PEER-TO-PEER s’articule autour de l’exploration du nouveau monde créé par le réseau, par l’idée que la compréhension de notre monde va passer par sa duplication intégrale sous forme de données.

Conférences : Le Point Perché
14h00 – Abraham Poincheval
15h00 – Eva et Franco Mattes par Margherita Balzerani
16h00 – Eric Sadin
17h00 – Benjamin Gaulon, alias Recyclism
18h00 – Emilie Brout & Maxime Marion

Performance : Salle 37
19h30 – Nicolas Maigret – The Pirate Cinema

Musique live : Le Point Perché
21h00 – Méryll Ampe

Thoma Cazals. Cycle de conférences Post-production #01

Dimanche, octobre 14th, 2012

Thoma Cazals
Cycle de conférences Post-production #01
Lundi 15 octobre. 18h à 20h
Université Paris 8
Salle A1172

The Transmigration of Donovan Lynch

In The Tube With Carla

Des films privés aux films partagés

Lundi, février 22nd, 2010

horspiste_youtubefoundfootage

Youtube Found Footage lors du Festival Hors Pistes 2010 au Centre Pompidou ce dimanche 21 février 2010 à 17h. Petite Salle – entrée libre.

Sur les sites de vidéos partagées tels que YouTube, Dailymotion etc., les vidéos fabriquées à la maison et échangées librement deviennent des objets domestiques servant à la mise en relation entre individus. Elles s’échangent, se prolongent, se poursuivent sous forme de réponses, de commentaires, de parodies, de retour à l’envoyeur. Réalisées dans des espaces domestiques, avec une très grande économie de moyens, grâce à une caméra grand public ou la webcam de l’ordinateur, ce sont des films de chambre, diffusés vers d’autres chambres.

Tout se joue lors de la publication : plus le film sera diffusé et échangé, plus il prendra une valeur (symbolique) sur les réseaux. Le film culte aujourd’hui se visualise des millions de fois sur différents sites Internet. Il se partage et se transmet comme une rumeur, un buzz. D’une durée de quelques minutes, il s’apparente aux images projetées des lanternes magiques, il échappe à notre perception. Le suspense se prolonge par la répétition : on cherche à le revoir, comme une hallucination temporelle.

Les sites de partage de vidéos en ligne cherchent à capter l’attention du spectateur en proposant des images associées les unes aux autres (avec des tags, des étiquettes, des méta-données). Moins qu’une saturation de films, il s’agit d’une concentration, d’un agglutinement d’images associées par mots clés les unes aux autres. Publier un film dans ces conditions c’est le soumettre au grand jeu des associations et des mots-clés. L’ensemble forme un réseau de films ayant entre eux de multiples connivences. Dans ce jeu d’influence, le film à succès dépendra de son pouvoir mimétique sur les autres.

Lors de la Soirée « Youtube Foundfootage »  organisée pendant le festival « Hors Pistes » 2010 au Centre Pompidou, différentes équipes (de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris, de l’Université Paris 8 et de l’Université Paris 1) réalisent un montage vidéo et sonore en direct à partir de séquences mixées en direct sur Internet. Il s’agissait de mettre en relation deux vidéos, diffusées en écran partagé. Le choix des films s’est porté vers une sélection de films tournés, montés, édités maison avec un ordinateur, une webcam et une connexion internet. Le temps d’une soirée, les films faits à la maison passent d’un cadre de diffusion intimiste à un grand écran. Exhibés dans la salle de cinéma, ils changent de statut.

L’équipe de l’Université Paris 8 en Master Art contemporain et Nouveaux Médias se compose d’Amélie Daullé, Edouard Sufrin, Marc Yu-Chieh Chan, Paolo Cirio, Fernanda Tafner, Tiago Fazito, Hugo De Oliveira, Daniel Varotto, Chia-Yi Chen, Leonard Gemardt-Ruiz. Ils mettent en scène cet étrange jeu de mouvement et de circulations, opérant des sauts, des recoupements et des associations d’un film privé à un autre. L’innocence d’un regard d’enfant (For Julia Nunes et MRirian ) se voit troublée par des images sensationnelles, extraordinaires, ou à l’esthétique trash au fil d’un montage croisant certaines des vidéos stars de Youtube, comme Leave Britney Alone! , Dramatic Look ou le perturbant Angry German Kid , ou encore le spectaculaire et grinçant Crazy Preacher Girl (vidéo sur la manipulation d’une enfant par des fanatiques religieux). Le montage s’achève après quelques portraits de célébrités des réseaux figurant dans l’épisode Youtube Stars de South Park, dont le destin se résumerait au refrain chanté dans le clip YouTube Killed The TV Star pour finir par la chute d’une  longue file d’ordinateurs dans Domino PCs: The Real Thing: 86 PCs in a row!.

Dispositif d’attention et cinéma réactionnel

Jeudi, décembre 3rd, 2009

smithson

Robert Smithson, Museum of the Void, 1969.

Robert Smithson dans A Cinematic Atopia (1) imagine une salle de cinéma transformée en un vaisseau immobile souterrain où l’espèce humaine vient s’oublier dans la contemplation d’un monde de substitution. Il souhaite construire une salle de cinéma dans une caverne ou une mine abandonnée, filmer l’opération de construction et projeter ce seul film dans la caverne. Robert Smithson dans son essai Entropy And the New Monuments compare la salle de cinéma à une machine à conditionner les esprits. “Le confinement du corps à l’intérieur de ces boîtes obscures conditionne indirectement l’esprit. Même l’endroit où l’on achète son billet s’appelle box-office”(2). Selon Smithson, les spectateurs feraient “un trou dans leur propre vie.”(3) Il explique que le cinéma nous détache de nous-même en nous inventant un destin pareil à celui du narrateur de l’Invention de Morel, le roman de Bioy Casarès qui coule ses derniers jours au sein d’un univers intégralement filmique et dont le corps s’en va peu à peu en lambeaux.

Or malgré les critiques des salles de cinéma émises par Smithson, le cinématographe  permet de par son dispositif, de proposer au spectateur un espace de concentration, ou de perception pendant un certain temps. Cet espace qui peut être considéré comme une perte de temps peut aussi être un moyen de se retrouver seul, seul face au film parmis d’autres téléspectateurs. Dans La fin de la solitude, William Deresiewicz émet l’hypothèse qu’Internet suscite une connexion permanente et une impossible solitude (ou isolement). L’internaute est incité à manifester sa présence en réagissant face aux multiples signaux qui émanent de ses terminaux. On ne compte plus le nombre de messages écrits et oraux qu’il reçoit et envoie chaque jour. Il devient un être hypercommuniquant dont le comportement serait à rapprocher des insectes membracides d’Amazonie (4).

membracites

Le “demi-diable Centrotus cornutus in copula…(photo P.Falatico)

Comme l’explique William Deresiewicz  si l’appareil photo et la caméra suscitent un culte de la célébrité, l’ordinateur et la numérisation ont lancé le culte de la connexion généralisée des choses et des êtres, “la grande terreur contemporaine serait d’être anonyme. […] Nous ne vivons que dans notre relation aux autres, et la solitude ou l’idée de solitude disparait progressivement de nos vies.”

(1) Robert Smithson. “A cinematic atopia.” Artforum, v. 10, no. 1 (September 1971), p. 53-55.

(2) “The physical confinement of the dark box-like room indirectly conditions the mind. Even the place where you buy your ticket is called a “box-office.”Robert Smithson, Entropy And The New Monuments. http://www.robertsmithson.com/essays/entropy_and.htm

(3) “To spend time in a movie house is to make a “hole” in one’s life.” Robert Smithson, Entropy And The New Monuments.

(4)  Danièle Boone explique que les membracides, insectes qui font vibrer les plantes et qui se servent de leurs excroissances pour percevoir les messages, “échangent sans cesse des signaux avec les autres individus en permanent interaction avec son milieu, mais la multitude des signaux échangés à des distance variables produit aussi une rumeur ambiante dont le signal pourrait être brouillé ou se brouiller.”

Cory Arcangel

Mardi, décembre 1st, 2009


Cory Arcangel, Drei Klavierstücke, op.11, 2009.
Voir aussi son blog

“Selons vous, quelle est la place du folklore et des arts et des traditions populaires dans l’art contemporain ?
Les deux se transmettent des “informations” à l’autre, mais cela marche surtout dans un sens : l’art contemporain ou savant (high) est influencé par le vernaculaire, il l’a toujours été et j’imagine qu’il en sera éternellement ainsi.”

Propos de Jeremy Deller, artiste, recueillis par Jean-Marie Gallais et Nadège Lecuyer,a vril 2009. In Insiders, exposition Arc en rêve centre d’architecture + CAPC Musée d’Art Contemporain. Entrepôt, Bordeaux, 09.10.2009 > 07.02.2010.

Mobile Tube

Mardi, juin 10th, 2008

   Mobile Tube est un projet collectif impliquant des étudiants en master arts plastiques de l’université Paris 8 d’après une mise en scène de Gwenola Wagon.

Le projet sera visible in situ le samedi 14 et le dimanche 15 de 16h à 18h pendant le festival Pocketfilms qui se déroulera au Centre Pompidou.

Equipe de réalisation : Gabriel Ariyanayagam, Caroline Bergoin, Christel Beriot, Gary Burgi, Cristhian Galeano, Claudia Gomez, Dominique Gonin-Peysson, Margot Jayle, Burçay Karakus, Tom Kronheim, Vesna Lhoumeau, Claire Maes, Benoît Maincent, Azzedine Mellouk, Danaé Papaïoannou, Christina Reyes, Sandra Suarez, Shang Lin Wu, Shui-Jou Wu, Tong Zhao.
Mobile Tube prend la forme d’une collection de vidéos dont une version est consultable depuis un appareil mobile autour de la Place Beaubourg.
Chaque vidéo présente la trace d’un parcours, d’un événement ou d’une performance s’étant déroulée sur la place. Les histoires peuvent se découvrir en suivant un trajet ou en restant immobile dans un emplacement cartographié.Les vidéos sont des invitations à suivre : un trajet mystérieux, une correspondance amoureuse, les pulsions refoulées d’une jeune fille au court d’un trajet, une performance orchestrée par les indications dictées par téléphone, une simulation d’attentat terroriste, des miracles opérés par une vierge inconnue, les habitants d’une cité visitant pour la première fois les collections du musée d’art moderne, les pérégrinations d’une caméra volée par un pickpocket, les mouvements vertigineux d’un téléphone portable jusqu’à sa chute finale, les descriptions d’autres places à Istanbul, Bruxelles, Genève et Séoul chuchotées à l’oreille, etc.

Des Films vus du ciel

Lundi, mai 12th, 2008

filmsvusduciel

Dans Google Earth, en cherchant les vidéos localisées de la ville de Wigan, on trouve les vidéos d’un morceau de guitare, des films de famille, des danseurs amateurs, des chanteurs euphoriques, des clients ivres en fin de soirées et une série de vidéos burlesques, dont « You Know Who You Are », « The Funiest Vidéo Ever 2 », « Scary Movie », « Guy Gets Killed by Gorilla ». Ces vidéos sont toutes réalisées par un seul adolescent de 14 ans nommé Peter aka Deniably Correct. Il s’enregistre et diffuse toutes ses mises en scènes dans sa maison de banlieue. Peter recouvre les quartiers de Wigan de ces élucubrations qui jaillissent de toute la ville. Il dépose les films tournés chez lui dans sa ville et sur sa ville. Les films localisés sur la carte satellite soulignerait le : « Je suis ici » ou «J’étais là », comme une marque posée sur le monde. L’atlas devient un immense espace de projection où de nombreux utilisateurs diffusent leurs films et transforment la Terre en une salle de cinéma mondiale où l’on peut voir une quantité exponentielle de vidéos suivant leurs coordonnées géographiques.

filmsvusduciel_wigan
Le classement par localité permet de repérer et d’apporter une certaine logique. En agençant ainsi les films on leur donne une échelle de lisibilité et de points de vues. Cette échelle de la vision permet aussi de rendre compte de deux modes de représentation du réel opposés. L’un est une représentation du réel du territoire prise par un satellite (la carte satellite) et l’autre est une représentation du réel filmée par et avec ses habitants (les terriens). L’un, figé, sert de support aux images en mouvement.
Si le fond de la carte satellite utilisée par Google Earth pourrait être une réponse à la question : « A quoi ressemblerait la terre en notre absence ? »* Les vidéos localisées et ajoutées à cette carte semblent répondre à cette autre question : « A quoi ressemblerait la terre en notre présence ? »
A moins que nous partions tous précipitement sur une autre planète et que nous laissions le message « Voici quelques images vidéos de nos activités sur cette Terre ».
filmsvusduciel

* Jean Baudrillard écrit un monde en l’absence de l’homme dans Pourquoi tout n’a-t-il pas déjà disparu ?, Editions de L’Herne, Paris, 2007.

Tutoriel

Jeudi, janvier 17th, 2008

Le tutoriel a été inventé dans un premier temps dans le milieu de l’informatique, en particulier pour s’initier à divers logiciels et aux fonctions de ces derniers. […] On peut faire correspondre cette apparition à la démocratisation des magazines spécialisés en informatique, probablement pas sous le nom de tutorial mais avec une démarche identique ; décrire pas à pas comment effectuer une intervention/action sur quelque chose. Avec l’explosion d’Internet tout le monde à la possibilité de réaliser un “tuto” (diminutif de tutoriel). En effet, lorsque que le support n’était que papier, seuls quelques spécialistes étaient appelés pour l’élaboration d’un numéro de magazine.[…] On trouve donc des tuto pour des : astuces pour jeux vidéo, utiliser un logiciel, techniques de cascade/combat, fabrication d’objets divers(avions en papier, meuble…), pas de danse, bidouille/modification/améliorationde produits génériques (console de jeux, téléphone…), recettes de cuisine, rouler un joint, figures de finger board (mini skateboard qu’on manipule avec les doigts) et bien d’autres !!!

Dans certaines circonstances, le tutoriel peut trouver un autre public que celui pour lequel il a été conçu ainsi dans les vidéos de retouche photographique, un personnage subit une transformation radicale, amaigrissement, maquillage, transformation en zombi… Ce sont des réalisations qui par leur spécificité leur fait passer la barrière du publique dédié, et dans cet esprit, certains ont bien compris la popularité que l’on peut obtenir grâce à ce type de vidéos. Ils ont mis l’accent sur l’aspect spectaculaire (vitesse accélérée, musique…) pour que leur vidéo et leur nom soient largement diffusés. Citons la très célèbre publicité Dove qui est née du principe du tutorial avec une de ses parodies.

Ces textes sont des extraits de l’article Le Tuto écrit par Styve Nirlot.

Un certain mode de tournage

Mercredi, décembre 12th, 2007

Most Viewed. Audimat et clic.

Lundi, décembre 10th, 2007

Pour être notée, la vidéo doit être regardée jusqu’au bout. L’une des vidéos les plus vues est guitar consultée 33.387.369. Plus de trente trois millions de fois un guitariste a été regardé en train d’accomplir avec virtuosité son adaptation du Canon de Pachelbel. Les vidéos du groupe Smosh comme Smosh – Ian’s Birthday comptent des millions de visiteurs.
Le plus vu de tous les temps, de toutes les décennies. Nombre de vidéos envoyées caractèrisent ce que peut être une culture du résultat, une esthétique des quotas où chacun peut voter. Ce qui rappelle les jeux de cirque et les combats de gladiateur. Les spectateurs décident et élisent ce qui est nécessaire d’être vu. Le sort des vidéos se voterait par la quantité de clics. Plus une vidéo sera vue, plus elle sera notée et commentée, plus elle aura de chances d’être encore plus visible, encore mieux notée et encore plus commentée. Et ainsi de suite…
Par exemple, Talking Cat d’une durée de 37 secondes, ajoutée : il y a 1 an
vues 5.562.810 fois.

Et que deviennent les vidéos les moins vues et les moins appréciées ? Existe-t-il un classement pour les plus oubliées de toutes les vidéos ?