Ivan Illich

22ééImage de prévisualisation YouTube Ivan Illich, Un certain regard, 19 mars 1972.

«C’est sorti de l’école, ou en dehors, que tout le monde apprend à vivre, apprend à parler, à penser, à aimer, à sentir, à jouer, à jurer, à se débrouiller, à travailler.»

«La façon dont on conçoit la production industrielle crée un monde des choses, dont on ne voit plus que l’apparence extérieure ; quant aux écoles, elles imposent à leurs élèves de vivre dans un domaine artificiel, où les objets sont retirés du milieu quotidien dans lequel Ils ont leur sens véritable.»

«Bref, on nous décourage d’apprendre, et toutes ces inventions de l’industrie étouffent l’esprit inventif de l’ensemble de la société et ne servent finalement que la personne soi-disant compétente qui garde jalousement son savoir particulier.»
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Ivan Illich, Une société sans école (en), Seuil, 1971 (Deschooling Society).

Cycle de conférence de l’Institut d’Etudes Avancées de Nantes : « Pourquoi penser avec Ivan Illich? », par Thierry Paquot.

«[…] Pourquoi ne pas concevoir dès aujourd’hui un matériel plus simple et constitué de telle sorte que l’on en puisse comprendre les principes de fonctionnement?»

«Les services d’échange des compétences devront donc permettre la réunion de personnes, dont l’une est désireuse de transmettre, et l’autre de recevoir une connaissance spécifique.»

« À quoi peut bien servir la formation d’un diplômé d’université, sinon à le mettre au service des riches de ce monde ? Il aura beau proclamer sa solidarité avec le Tiers monde, sorti de son université américaine notre diplômé (ou diplômée) n’en a pas moins bénéficié d’une éducation dont le coût représente cinq fois le revenu moyen, non pas d’une année mais d’une vie entière, au sein de la moitié déshéritée de l’humanité.»

« s’instruire, enseigner appartient à des hommes qui savent qu’ils sont nés libres et qu’ils n’ont pas pour acquérir cette liberté à avoir recours à un traitement approprié. »

« plus un être humain ”consomme” d’éducation, plus il fait fructifier son avoir et s’élève dans la hiérarchie des capitalistes de la connaissance.»

« Éduquer pour une société de consommation revient à former des consommateurs »

« Les objectifs que paraissent servir les institutions sont continuellement bafoués par les résultats. Le programme contre la pauvreté produit un nombre considérable de pauvres, la guerre en Asie multiplie les Vietcongs, l’aide technique conduit à un sous-développement accru, les centres de contrôle des naissances font augmenter le taux de survie et contribuent à l’explosion démographique, les écoles produisent sans cesse plus de laissés-pour-compte et, si l’on parvient à diminuer quelque source de pollution, c’est généralement au profit d’une autre. »

« Or ce que qui sont capables de faire la démonstration d’un savoir particulier seraient beaucoup plus nombreux si nous faisions confiance à des êtres qui ne soient pas nécessairement des enseignants de métier. »

« Il faut construire cet accès la réalité […] L’accès à la réalité constitue l’alternative fondamentale en matière d’éducation face à un système d’enseignement qui ne propose que d’en parler. »

« Pour qu’un homme puisse grandir, ce dont il a besoin c’est du libre accès aux choses, aux lieux, aux méthodes, aux événements, aux documents. Il a besoin de voir, de toucher, de manipuler, je dirais volontiers de saisir tout ce qui l’entoure dans un milieu qui ne soit pas dépourvu de sens. »

«  Ce que l’on a appris vous est souvent venu comme par aventure, et ce que l’on a voulu consciemment apprendre n’a que peu de rapport avec un programme d’enseignement. Ainsi l’enfant a appris dès son plus jeune âge le langage, sans qu’il lui fût enseigné. »

« C’est sorti de l’école, ou en dehors, que tout le monde apprend à vivre, apprend à parler, à penser, à aimer, à sentir, à jouer, à jurer, à se débrouiller, à travailler. »