A contre temps

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  • Comment agit sur le temps, le toucher au plus près pour tenter de la suspendre?

La question du temps est une quête, insaisissable, à laquelle l’homme essaye de se rapprocher. Celui-ci peut tenter d’exprimer ce temps qui passe, mais sera éternellement dans l’impossibilité de le représenter en soi, ou de le contrôler, ce qui fait de lui une véritable fascination. L’homme aimerait qu’il soit matériel, palpable ET contrôlable :“Perdre du  temps”; “Le temps, c’est de l’argent”. On essaie d’ordonner nos journées en fonction de celui ci, avec une volonté de synchronisation : « être a l’heure ». Représenter le temps soulève une question essentielle: Qu’est ce qui fait que l’être humain a connaissance de ce temps ?  Celui-ci passe, et nous en prenons conscience en observant notre environnement s’altérer, en voyant notre reflet vieillir : le temps existe.

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Dans Still life, court

Dans  Still life, court, métrage, réalisé par Sam Taylor, la vidéo est accélérée, de manière à ce que nous puissions prendre conscience de l’altération des aliments qui se décomposent sous nos yeux. Celle ci ne fait que accélérer le processus qui, reste cependant bien réel.   Le reflet exprime pour moi au mieux ce concept, puisque l’homme se retrouve non seulement face au temps qui passe, mais aussi, face à sa propre altération, ce qui lui fait prendre conscience de la durée, lui fait ressentir au mieux la fascination, l’angoisse, la crainte. Roman Opalaka en prenant chaque jour, un portrait de lui, voit sur son visage le temps qui passe et montre l’Homme dénué face à ce temps et à la mort. Le miroir, aimé, ou maudit nous ramène constamment à notre propre espace temps. Il est amnésique, dans l’instant, ne peut garder de trace, mais les superstitions restent si fortes, qu’on ne peut dire que le miroir est vide. C’est l’image passé, le fantôme, image qu’on ne voit pas, mais dont on sent la présence.

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La clef des champs, Magritte

Magritte, dans La clé des champs  peint des brisures de verre qui gardent une emprunte du paysage. Réflexion sur le concept de l’image fantôme, qui garde en elle les fragments, les images captés auparavant et recherche du mystère, de la part invisible qui nous est dérobée.

 

 

 

 

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L’âme de couteau, Alain Fleischer

Part de mystère que nous retrouvons de même dans L’âme du couteau d’Alain fleischer. Image faisant référence à la fente, la serrure. Comme si nous regardions, à travers le miroir, quelque chose de secret, comme si nous avions accès à un autre monde, où le temps et l’espace n’est pas le notre.         Le temps fascine de même, puisqu’il il prend en compte un concept particulier qui est la mort. L’homme angoisse, la peur de vieillir viendrait de cette peur de l’inconnu, le mystère de la mort. Dans la culture occidental, pour que les choses soit réel, il faut les fixer, les figer dans le temps : nous réalisons des sculpture de marbre, de cuivre…La chose remplace le vide qui effraie. Nous retrouvons l’étymologie du mot «chose »qui vient de la racine latine « reste » signifiant « rien ». Dans la culture chinoise, le mot « chose » au contraire, signifie le mouvement. Ainsi, en Orient, on  accepte le temps. La mort n’est pas un arrêt, une fin, mais un passage pour le cycle de la vie. Le mouvement, est donc, lié au temps.

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Horse in Motion, Muybridge

Muybridge, dans The Horse un motion , fait l’expérience du découpage chronophotographique, en décomposant le mouvement. Mouvement et temps sont ainsi les deux concepts  fondamentaux de cette technique.   Le principe de ce projet est donc de proposer à un sujet de faire l’expérience d’un temps suspendu. Par les fragments de miroirs, lui enlever tout ces repères spacio-temporel, l’éloigner du réel pour le plonger dans un vertige où le temps n’est plus. Roger Caillois définit le jeux comme une activité libre par excellence qui se définit dans un temps et un espace. Il nous parle alors de L’Ilinx qui est un jeux portant sur l’attrait du vertige. A travers les jeux de vitesse, de tournis, nous perdons la maitrise du corps et des sensations, la perte de soi est ce« lâcher prise », qui vise à rompre avec la réalité.

Concept que nous retrouvons dans l’ouvrage de Christine Buci-Gluksmann, Spirales du temps . Le passage faisant référence à Pascal Dombis, avec les abstracts nous parle de cette perte de contrôle, de cette sensation étrange et vertigineuse :

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Abstract, Pascal Dombis

Spirale de spirales, cercles de cercles, décentrement du tout : Au début, des lignes verticales comme un rideau, et puis lentement, ou très vite si vous actionnez le dispositif interactif de la vidéo (une corde), un monde de courbes noires ou multicolores défilent, se nouent et envahissent les écrans .Tantôt droites, tantôt ailes de papillons, les lignes prolifèrent dans une asymétrie voulue, légèrement vertigineuse. Et c’est bien ce sentiment de vertige et de démesure qui vous saisit le long de l’immense mur (30 mètres) de lignes du premier étage.”

 

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Carousel mirror, Carsten Höller

Carsten Höller dans Carousel mirror  réalise un carrousel, fait entièrement de miroir. C’est le lieu d’une expérience renversante. Il brouille les frontières entre réalité et fiction, trouble nos sens : le miroir redouble le vertige.

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Y, Carsten Höller

 

 

Il réalise de même, une installation : Y , fait d’une succession d’arceaux, munis d’ampoules de lumière. Nous retrouvons la mise en abime, présente dans notre structure, par les miroirs se reflétant les uns aux autres. L’espace se prolonge et la déperdition des sensations opère, le spectateur est désorienté.

Tant de vie, temps d’une mort.

« Tant de vie, temps d’une mort. »

VIDEO

intention theorique

Pour ce cours, j’ai choisis de fonder mon projet sur un format vidéo (je trouve qu’il est plus facile de faire intervenir une émotion car la vidéo est un format mouvant). Par l’intermédiaire de ce travail, j’ai voulu mettre en avant deux temps antithétiques c’est-à-dire, un premier temps qui mettrait en avant des scènes de la vie de tous les jours (dans un cadre purement esthétique, lié à la beauté de différents pays, de sa population), donnant ainsi aux spectateurs l’envie de voyager dans ces différents pays car ce qu’il voit à l’écran, ce sont des vidéos que l’on pourrait qualifier de « touristiques ».
Le deuxième temps est plus complexe car il montre une autre facette de notre monde qui n’apparaît très souvent que lorsque l’on s’y attend le moins. J’entends par là ce qui se réfère aux catastrophes naturelles, les accidents de voitures, les attentats, etc… En conséquence, mon but aura été de rapprocher ces deux temps complètement différents en une seule vidéo. Le spectateur pourrait éventuellement prendre conscience que la vie n’est pas parfaitement contrôlable par l’individu et donne donc lieu à une part de hasard (bien que cette problématique reste complexe dans le sens ou ce sujet peut faire preuve de débat).

L’idée de montrer plusieurs vidéos dans une seule vidéo (multiplicité) est de faire en sorte de donner un choix de regard vers le voyage qui intéresse le spectateur. Chacun va regarder ce qu’il apprécie le plus, que ce soit parce qu’une couleur a retenu son attention, ou parce qu’il préfère un pays à un autre. Dans tous les cas, j’ai voulu donner à cette vidéo une impression de catalogue de voyage et les différentes musiques qui appuient ces vidéos, complètent l’idée de voyage, de découverte…(Grâce à des musiques traditionnelles).

Il y a 12 vidéos simultanées qui montrent à voir, 10 secondes de présentation de villes de jour (de différents pays), 10 secondes de sa population, et 10 secondes de ces mêmes villes de nuit. Ainsi, chaque vidéo représente 1 heure et donc les 10 premières secondes (villes de jour) représentent 12 heures et les 10 dernières secondes représentent 12 heures également. Nous avons donc une journée entière (24 heures) qui passe en 20 secondes.

Maintenant, pour créer chez le spectateur un effet d’attente, plusieurs choses sont mises à disposition. La bombe et son décompte fait comprendre qu’un temps hors de celui des 24 heures, est en train de s’écouler. Le spectateur sera soit attiré par la multiplicité des vidéos et de la musique qui appuiera l’effet de voyage, ou alors, il sera attiré par la bombe, son décompte et surtout par le « bip » qui s’entend tout aussi bien que les musiques. Cela créer une rupture de rythme et empêche que l’on se focalise intégralement sur la musicalité.
La transition que se fait entre le passage d’un temps quotidien et joyeux à un temps chaotique, se fait notamment par la disparition de la couleur et du mouvement puisqu’à un temps déterminé, les vidéos vont peu à peu se transformer en des multiples images en noir et blanc. Le temps du voyage est donc figé, terminé, laissant place à des vidéos qui nous montrent toutes sortes de catastrophes et la musique qui appuie ce sujet est moins rythmé car elle permet de ne plus se focaliser sur la musicalité mais sur ce que l’on entend en fond, c’est-à-dire la voix des médias, de la télévision, des pompiers, des appels au secours ou à la manifestation.

Bien que cette vidéo mette en scène une confrontation de deux temps différents, celui d’une vie au sein d’un pays, puis une mort, il y a tout de même un temps linéaire qui est celui de la narration. Il serait en effet incohérent d’inverser les deux car l’on se retrouverait dans une situation d’incompréhension et plusieurs questions se soulèveraient, comme pourquoi la mort se situerait avant la vie ?… Donc bien qu’il y ait 2 temps différents, il y en a une qui n’est visible à l’œil et qui n’apparait qu’au cours d’une éventuelle réflexion, le temps de narration. Le titre « Tant de vie, temps d’une mort » est un jeu de mot voulant dire que chaque individus, lorsque nous sommes vivant, voient les choses différemment, ressentent des émotions qui sont subjectives d’une personne à l’autre selon ce qu’on a vécu. Chaque personne a une vie différente selon ce que l’on a vécu au cours de notre vie, d’où le « tant de vie… ».
Toutefois, face à la mort, nous sommes passifs puisque nous ne sommes plus libres de nos mouvements, notre corps est inanimé et nous ne pouvons plus le contrôler, et par conséquent, il n’y a qu’une seule mort, celui ou notre corps ne nous répond plus et donc « temps d’une mort »

reference

Quelques références outre les textes de cours, qui m’ont aidé à approfondir mon projet :
– Nam June Paik « The more, the better ». (vidéo multiple).
http://www.youtube.com/watch?v=7F2nqPNrAsc
– Bill viola « The reflecting pool » (image figée).
http://www.youtube.com/watch?v=D_urrt8X0l8
– Weegee (photographie de personnes mortes).

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processus de creation video
et enfin la vidéo récapitulatif de ce que j’ai pu faire durant mon projet pour arriver à l’étape finale

La Tache Rouge

EncabezadoConsiderationT

La pensée philosophique et scientifique fait ressortir la complexité du temps, en notant que, d’abord, le temps apparaît comme un système d’ordre de relations (simultanéité, succession, avant et après, la continuité ou la discontinuité) des relations métriques (intervalles moments, temps, durées) et topologique (linéarité, circularité, la taille, l’orientation, finie ou infinie), relie aux dimensions temporelles: passé, présent et future, qui sont liées aux notions de réversibilité et irréversibilité.

La relativité d’Einstein a apporté un nouveau concept d’espace-temps au XXème siècle, il définit le temps comme quatrième dimension, transformant ainsi l’espace de trois dimensions en quatre dimensions. Selon cette nouvelle théorie d’Einstein chaque point de l’espace arrive à posséder un temps personnel, disparaître ainsi la notion de temps absolu. Avec ces idées, Einstein est venu à la conclusion logique que le temps ne s’écoule pas, et donc le passé, le présent et le futur n’existent pas en tant que tel, retournent à un concept aussi vieux comment le temps imaginaire  dans lequel Platon croyait.

D’après la théorie d’Einstein ont peut penser que l’avenir est constamment transformé dans le passé avec le présent que pour une durée d’un instant fugace. Tout ce qu’ont fait en ce moment se déplace rapidement dans le passé, ce qui signifie que nous continuons d’aller dans le temps.

Le temps a toujours eu une place dans l’art. Le temps et l’art sont des concepts ont peu dire mystérieux qui sont interprétés différemment selon les individus. L’art et le temps peuvent être des choses très personnelles, et les deux peuvent sembler intangible à la fois. Voir le temps à travers les yeux d’un artiste peut être à la fois instructif et qui fait réfléchir, car il diffère grandement de voir le temps à travers les yeux d’un physicien, ou philosophe.

Je vous présente le projet de « La tache rouge », que j’essai d’inscrire dans le contexte de la temporalité, tout le projet sors du questionnement de la possibilité de la séparation du temps passe – présent – future, et sa projection de simultanéité dans l’espace, ainsi comme le temps régulateur de la vie et la société.

Dans le texte « Le temps pris » de Christine Macel, j’ai trouvé quelques indices qui de certaine manière ont orientés mon travail. Un de ces indices est quand elle cite « … La réalité de l’impermanence des choses et de leur continuelle mutation…»(1) ; La mutation du temps, ce temps qui change et se modifie dans l’espace, mais cette mutation peut être imperceptible a l’œil nu, et permet de poser des nouvelles questions telles que comment percevoir ce temps qui change de vitesse, soit en arrière ou en avant? La réponse a cette question peu venir de l’évolution de la technologie, et de l’utilisation d’instruments qui nous permettent de faire des méditions plus précis.

Dans une échelle technique plus réduit que c’elle qu’utilisent les scientifiques, les cameras de vidéos peuvent enregistrer un processus. Les images consécutives sont traitées par des logiciels spécialisés qui nous permettent de montrer dans un même espace la multiplicité temporaire.

Autre phrase extrait du texte de Christine Macel qui a pu influencer mon travaille est quand elle cite Norbert Elias et sont travaille qui a permit de montrer « … Que le temps est un processus de civilisation et d’autorégulation… »(2). Un de ces systèmes de autorégulation dans le temps peuvent être référencé aux système juridique et ses lois, lois créé par l’homme comme système de civilisation, contrôle, répression, émancipation, régulation, etc., et qui évoluent en même temps que nos sociétés.

Ces lois en général dictée par des groupes réduits qui représentent la population, font un grand débat avant, pendant et durant sont application, et qui peuvent avoir une certaine teinte rouge comme le sang versé pour son approbation et mise en place ; ont peu citer la loi du droit a l’avortement ou plus radicalement la loi de la peine de mort dans certains pays, ces lois inscrits dans le temps décrivent un réalité social qui change constamment, ce changement que seul est possible grâce a l’évolution ou non de nôtre sociétés dans le temps.

ConsiderationP

Pour aborder le projet qui parle de la multiplicité du temps : « passé – présent – future », et le temps comme processus « d’autorégulation social », j’ai filme avec 3 cameras l’écoulement de l’encre rouge sur un support en papier imprime avec un article de la Constitution de la République Bolivariana de Venezuela, en Espagnol et traduit en pied de page en Français, cet article inclus le terme de « L’inviolabilité » qui pose aussi une question : Es que le temps est Inviolable ?

J’ai dispose 3 cameras avec de angles différents, une dirigée vers le gouttière qui régule la sorti de l’encre, cette partie de l’installation représente « le passe », une deuxième dirigé vers l’extrémité du tuyau plastique ou sors l’encre, cette partie représente « le présent », et finalement une dirigé vers les feuilles imprimes ou tombe l’encre et se produit « La tache rouge », cette partie représente « le futur » et en même temps le concept « d’autorégulation social ». Les trois cameras ont filmées le processus en même temps, une manière pour moi de décrire la multiplicité temporal. Des situations qui se produisent dans un même espace a échèles temporels différents.

J’ai créé une installation qui fais référence au milieu médical en choisissent une poche pour perfusion contenant Chlorure de Sodium mélangé avec l’encre acrylique rouge connecté a un système de perfusion avec un goute a goute, qui me permettais de contrôler le débit de la sortie de l’encre par le tuyau.

Au cours du déroulement de l’installation, j’ai fais régulièrement le changement des feuilles avec le texte  de la constitution aux quelles j’ai substitué le mot qui précède le mot « Inviolabilité », avec ce changement je fais référence a l’évolution des lois et comment le contexte social peu changer ça perception dans le temps ; quelque chose qui il y a 100 ans pouvait amener a la mort ou en prison aujourd’hui peuvent être banalisées.

Le résultât de l’installation est un vidéo dans le quelle apparaît simultanément les vidéos de 3 cameras. L’écran est divisé en trois parties, dans le quadrant superior droit la vidéo montre « le Passé », dans le quadrant superior gauche la vidéo montre « le Présent », et dans la moitié inférieur la vidéo montre « le Future », les trois vidéos sont rassemblées en un seul.

La lecture des vidéos est montré de droit a gauche en sens contraire aux aiguilles de l’horloge comme un clin d’œil a la réversibilité du temps, malgré que  ce concept n’est pas l’objet final de mon projet il ouvre les portes a de nouvelles questions.

L’installation était filme par chaque camera pendant 1 heure, le résultât final après l’édition est de 5 minutes. Autre résultât qui c’est généré en même temps  pendant le processus sont 6 feuilles tachées de rouges qui témoignent l’évolution du projet.

ConsiderationFJe fini avec ce texte de Lucy Cantwell, qui parle du moyen audiovisuel comme moyen utilise par les artistes pour parler du temps :

« Les Levine a écrit en 1976 que le seul moyen qui pourrait négocier de manière adéquate avec le temps était la télévision, parce que le spectateur était en mesure de comprendre l’expérience perceptuelle telle qu’elle s’est déroulée dans le temps, plutôt que d’être forcé à intellectualiser le temps cristallisé, comme il l’a vu dans d’autres objets d’art. Je pense que ce manque un grand nombre de facettes de la façon dont nous percevons le temps, cependant. Peintres et sculpteurs aussi divers que Andy Warhol, Chuck Close, Pablo Picasso, Robert Smithson et Felix Gonzalez-Torres ont tous réussi à créer des œuvres qui sont perçus comme partie intégrante de temps car ils sont comme des objets d’art en soi-même, œuvres utilisées pour rendre le spectateur conscient du temps utilisé, de manière à élargir notre appréciation des pièces elles-mêmes.»(3).

Avec le projet de « La tache rouge » je ne peu pas répondre de manière certaine aux questions posées, car il existe toujours des zones d’ombres a éclaircir et définir par la science et par la pensé philosophique. Le projet m’a permit de faire une approche diffèrent au concept du temps pendant tout le processus de création, le résultât (le vidéo) m’a permit de comprendre la multiplicité du temps et comme il est réfracté, comprimé, et contenus dans un seul instant.

« Chaque moment est informé par les précédentes, et anticipe celles à suivre. »(4) E.H. Gombrich.

ConsiderationBi

(1) et (2)  « Le temps pris », Christine Macel, folio 9-10, éditions monografik – éditions du     Centre Pompidou.

(3) « Art and time », Lucy Cantwell, 2011. http://www.artwrit.com/article/art-and-time/

(4) « Time and Narrative », James Elkins, Chapitre 42, Frozen narratives, The moment and the instant, 1992.

ConsiderationI

La Tache Rouge / Schéma 01 / ©Arsenio REYES : 2013

La Tache Rouge / Schéma 01 / ©Arsenio REYES : 2013

La Tache Rouge / Schéma 02 / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / Schéma 02 / ©Arsenio REYES / 2013

 

"La tache rouge" / Arsenio Reyes / 2013

« La Tache Rouge » / ©Arsenio Reyes / 2013

La Tache Rouge / Arsenio REYES : 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES : 2013

La Tache Rouge / Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

© Arsenio REYES / La Tache Rouge / 2013

© Arsenio REYES / La Tache Rouge / 2013

 

© Arsenio REYES / La Tache Rouge / 2013

© Arsenio REYES / La Tache Rouge / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / © Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / © Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

La Tache Rouge / ©Arsenio REYES / 2013

ConsiderationV

 

 

 

 

Spiral Melting

Le temps comme matériau

Spiral melting

Pourquoi la spirale ?

Tout d’abord, j’ai choisi de travailler sur la spirale. La spirale est une forme que je trouve très attrayante par son délicat enroulement. Elle est tout à fait adaptée à la décoration, une décoration qui se veut élégante et plutôt féminine. Elle peut représenter de nombreuses choses, le temps, l’infini. Je l’ai notamment utilisé pour représenter le rêve lors d’un de mes cours intitulé « Sur les traces de l’inconscient dans l’œuvre ». En effet la spirale peut être abstraction comme pour représenter l’inconscient, le rêve, le temps ou bien figuration pour représenter le cycle de la vie, la nature éternelle, la coquille d’un escargot ou d’un coquillage.

Ce qui m’a donné cette envie de choisir comme thème de représentation du temps la spirale c’est le texte Les spirales du temps: de l’immémorial à l’éphémère de Christine Buci-Glucksmann. Après l’avoir lu, je suis restée indifférente. Cependant après avoir fait des recherches sur les œuvres qu’elle citait, sur les artistes qu’elle évoquait j’ai eu ce déclic, la spirale comme représentation du temps est une évidence.

Par exemple, The spiral Jetty, une spirale tournant dans le sens inverses des aiguilles d’une montre vivant dans le temps puisque qu’elle a été crée sur le Grand Lac salée de l’Utah auparavant asséché puis submergés par l’eau ce qui efface petit à petit ses couleurs. Elle reste néanmoins toujours présente et visible ce qui témoigne également du passage de cet artiste qui s’est laissé rattraper par le cour du temps qui lui ôta la vie trop jeune. De nombreux artistes lui ont rendu hommage et notamment Tacita Dean qui réalisa un enregistrement mêlant fiction et réalité sur sa recherche de la célèbre Spiral Jetty. De plus dans les expositions de Pascal Dombis, comme géométries irrationnelle ou encore image flux, avec ses lignes, ses courbes colorés ou noir et blanc m’ont donnés cette idée de mêler lignes, spirale, couleurs, noir et blanc.

Cependant l’idée n’était pas tout à fait aboutit. Comment représenter cette spirale ? Puis je suis allée voir des vidéo sur youtube « Melting crayon art » qui signifie « l’art de faire fondre des pastels », et là une idée m’est apparue, réaliser ce processus qui demande un temps de préparation et un temps de réalisation auquel va s’ajouter le temps qu’évoque déjà la spirale puis le temps des trois vidéos qui seront ensuite réalisées.

Contexte théorique et historique

Avec ce travail j’ai réalisé deux vidéos sur Adobe After Effects.

Une de 4 secondes et l’autre de 25 secondes, quant à l’originale de 05:28. Ce qui va me permettre de comparer ces 3 temporalités. 

Dans la vidéo initiale on voit le processus s’effectuer en temps réel, le présent. Cependant si on la regarde aujourd’hui finalement ce temps « présent » ne l’est plus, puisque cette vidéos est une vidéo du passé démontrant un temps présent. D’ailleurs on voit que les pastels mettent un certain temps a fondre et les couleurs à apparaître.

Pour la première vidéo, c’est un temps très court, qui raccourcis la vidéo, passant de 05:28 à uniquement 4 secondes. La vidéo est alors accéléré rendant le processus de création ultra rapide alors qu’en réalité il ne l’est pas. Les gestes sont tellement accéléré que l’on a à peine le temps de percevoir les geste, on voit seulement les couleurs apparaitre de façon harmonieuse et linéaire. D’ailleurs dans cette vidéo c’est une linéarité temporelle qui s’effectue puisque le sèche cheveux commence à faire fondre les pastel de gauche à droite mais cependant je reviens parfois en arrière ce qui casse cette linéarité et nous ramène aux « passé » comme le ferais une spirale.


Pour la seconde vidéo, c’est un temps raccourcis également mais prenant malgré tout le temps de montrer ce qui se crée et les gestes effectués. On a aussi une impression d’accélération raccourcie paradoxale grâce à ce fondu entre les images qui rallonge une vidéo initialement largement accélérée. On a aussi une impression d’hypnose face aux mouvements étranges de la vidéo qui formeraient presque une spirale hélicoïde.

Dans ces vidéos malgré leur différences, elles sont toutes liées par la création d’un travail naissant. On a cette évolution que je voulais retrouver, voir quelque chose naître et se développer au contraire de la viéos « Still life » de Sam Taylor-Wood (2001) vu en cour ou on voyait un temps de détérioration par la corbeille de fruits pourrissant avec le temps

 

Dans ce travail il y a la spirale qui est déjà elle même un phénomène cyclique dans le temps auquel on ajoute ce temps de fonte de pastel, qui nous donne une vidéo où l’on va changer deux fois la temporalité. On y retrouve une sorte de mise en abîme du temps, crée de différentes manières.On a aussi un travail qui s’exécute et se consume a chaque seconde de film qui passe. Paradoxalement au fait que la « spirale étant par nature infinie »1

Processus

 

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Coller la spirale et les pastels

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Faire fondre les pastels au sèche cheveux

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Résultat

 

1Christine Buci-Glucksmann, Les spirales du temps: de l'immémorial à l'éphémère

DA SILVA Christelle

 

L’œuvre du peintre Franck Febrer imprimée et animée

« Toute œuvre d’art est objet de perception,
celle-ci instaure un rapport au temps particulier. » Kant (1)

A. L’œuvre de toute une vie d’artiste

« On ne devient pas créateur, c’est une grâce qui m’a été offerte, car j’ai eu l’immense privilège (…) de posséder en moi le don de pouvoir restituer dans un langage plastique qui n’appartient qu’à moi, des images profondément enfouies dans mon subconscient et qui refont surface, transcendées. Ce vécu qui resurgit nourrit mon inspiration et si les œuvres qui en résultent sont parfois dédicacées aux gens que j’aime, elles ne sont en aucun cas porteuses de messages et ne font que me raconter, avec mes angoisses, mes amours, ainsi que mes fantasmes. (…) J’ai bâti mon œuvre à ma façon, pour moi-même et non pour les autres. (…) Mes toiles racontent ma vie et sont comme un petit morceau de moi-même. » Ainsi s’exprimait Franck Febrer.

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D’après Rosette, sa femme le temps lui échappait, il lui fallait faire, vivre et non pas dormir, car pour Franck dormir ce n’était pas vivre. Il peignait comme il aimait à dire de manière éjaculatoire, il concevait sa peinture lors de ses moments de réflexion puis très rapidement sur la toile, le tableau prenait forme.

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Cette peinture fut son oxygène, sa respiration entreprise dés l’âge de 13 ans, elle rythma son existence jusqu’à la fin de sa vie. Grâce aux 63 années de vie commune avec Rosette, Franck Febrer laisse une œuvre considérable. J’ai entrepris en collaboration avec sa femme, le photographe des peintures, le marchand d’art, le photograveur et l’imprimeur de retranscrire au fil des pages de ce livre d’art, l’histoire de toute une vie de peintre.

Je vais tenter ici de vous retracer le temps qui s’est écoulé, lors de la conception et l’impression de cet ouvrage. Puis celui qu’il a fallu pour réaliser un vidéo du livre, cette fois-ci animé, dans le cadre de mon projet concernant le cours « Le temps comme matériau ».

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B. 1. Conception graphique du livre imprimé

Au mois de juillet 2013, le marchand d’art du peintre Franck Febrer me commande la réalisation d’un ouvrage-catalogue autour de l’œuvre de l’artiste. L’impression de ce livre sera l’occasion de retracer le temps, qu’il a fallu au peintre décédé en février 2013, pour accomplir durant soixante-dix années, son travail pictural. Autour de la parution de cet ouvrage aura lieu une exposition-rétrospective à l’occasion de laquelle seront vendues une grande partie des toiles et des dessins du maître.

B. 2. Réalisation de l’ouvrage

Je commence par dessiner des croquis de la mise en page que je soumet à mon commanditaire, ensemble nous définissons le nombre de photographies des toiles et des dessins qui apparaitront dans le livre. Je décide en fonction de ces premiers plans graphiques, du nombre de pages, de la quantité exacte des textes qu’il faudra écrire et de l’anatomie des caractères typographiques.

Nous décidons de ne pas faire une ouvrage qui retrace de manière chronologique, le travail de Franck Febrer, mais au contraire nous privilégions la série. Comme le précise Umberto Eco dans son livre (1) « La série fait plaisir à l’usager, parce qu’elle récompense ses capacités prévisionnelles, ce dernier est heureux de se découvrir capable de deviner ce qui se passera et tout aussi bien, parce qu’il goûte le retour de l’attendu. »

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Je dessine l’architecture de l’ouvrage, en considérant l’un des éléments essentiel à cette production, le temps qu’il me faudra pour réaliser chaque partie du livre. Cet ouvrage doit être imprimé pour l’exposition qui aura lieu au mois d’octobre 2013. Je dispose donc de quatre-vingt-dix jours, pour me mettre à l’ouvrage en collaborant avec le marchand du peintre.

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B. 3. Impression du livre

La conception et la réalisation du livre est achevée, à présent, c’est à l’imprimeur d’entrer en scène. Je lui livre le document mis en page, avec toutes les reproductions des peintures et les dessins de Franck Febrer. C’est à l’artisan de l’impression et du brochage, de confectionner le catalogue d’exposition, il a dix jours pour agir, le temps est compté, le compte à rebours lancé.

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C. 1. Conception du livre animé

Cent jours se sont écoulés, depuis les premières esquisses de l’ouvrage qui est à présent imprimé. Je décide alors dans le cadre de mon cours « Le temps comme matériau » de faire le montage d’une vidéo du livre de Franck Febrer, cette fois ci, l’ouvrage sera animé.

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Je reproduis chaque page du livre dans un format plus petit. De la même manière, je place sur les pages au format réduit, une quinzaine de peintures de l’artiste, ces peintures qui seront les premiers moments de mon film court. J’imprime et découpe les cent cinquante sept pages miniaturisées.

Christine Buci-Gluksmann parle dans son ouvrage (2) à propos de l’image-flux issues des nouvelles technologies « Plane et pourtant feuilletée, elle n’est plus une image d’un réel préexistant : elle produit du réel ; et chaque image peut se glisser sous ou sur une autre image dans une surimpression à l’infini. »

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C. 2. Conception de la vidéo

Les premières séquences du film court (deux minutes trente sept secondes) seront les peintures de l’artiste.

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Les autres images qui se succéderont les unes après les autres, celles des pages du livre imprimé.

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Je filme ma main en train de bouger sur une feuille blanche avec un crayon rose. J’ai, en effet, choisi cette partie du corps de l’artiste qui lui servit pour peindre et dessiner durant soixante-dix années. Ma main qui me permis de faire les premières esquisses, la réalisation sur ordinateur de l’ouvrage, puis la découpe de toutes les pages miniaturisées. Cet élément qui tel un ruban rappellera au spectateur, comme l’écrit Christine Buci-Gluksmann (2) « Entre l’immémorial et l’éphémère, il y a donc le travail du temps humain, celui de l’art. »

Chaque page sera recouverte par la séquence filmée de ma main. Elle s’animera avec mon crayon, ensemble ils seront le ruban qui accomplit différentes actions sur chacune des images fixes du livre animé.

(1) Le temps de l’art, Umberto Eco.

(2) Les spirales du temps : de l’immémorial à l’éphémère, Christine Buci-Gluksmann.

Condition

 

Une démarche

J’avais envie de créer quelque chose de subtile, qui serait fait d’un matériau inhabituel, voire « dérangeant » pour le spectateur. Je souhaitais que ma production plastique ne dévoile pas toutes ses « clés » au premier abord, telle une évidence mais qu’elle permette au spectateur de se remettre en question (aussi bien sur lui-même que sur l’art ou encore la matérialité de la production) en lui laissant un temps de réflexion, dans le but qu’il aille « au-delà des choses (visibles) ».

J’apprécie l’Art Conceptuel, les illusions d’optiques faisant dialoguer le fond et la forme. Ces œuvres ont besoin d’un temps plus conséquent que celui d’œuvres « évidentes à déchiffrer». De ce fait, il en découle une jouissance, une certaine satisfaction, un sentiment de plénitude dès lors qu’on a trouvé, qu’on a compris ce pour quoi elles ont été créées. Je souhaitais faire ressentir ce sentiment au spectateur.

 

Un matériau

J’ai choisi de travailler avec la poussière, matière issue du temps qui passe, qui s’accumule naturellement, souvent rejetée, occultée lorsqu’elle est visible.

Mon but était de donner à voir -de façon subtile- cette substance au spectateur, afin de lui montrer qu’elle est le reflet, la preuve de l’existence d’un vivant. En effet, la poussière prend forme grâce aux particules que les corps vivants (peau, insectes, aliments) libèrent.

On pourrait dire que la poussière est une réalité issue d’une dimension parallèle à celle dans laquelle nous vivons, nous évoluons puisqu’elle reflète le vivant.

 

Une technique

Tout d’abord, je me suis penchée sur le procédé de l’anamorphose. Tout comme la poussière peut se parer de formes diverses et variées, une anamorphose n’a pas de « forme fixe », ou plutôt possède une multitude de formes.

Aussi, on peut noter que le mot anamorphose vient du grec  « anamorphoein » signifiant « transformer ».  Le préfixe « trans » signifiant un mouvement, un va-et-vient, jusqu’à aller au-delà de la forme donc.

Le but de l’anamorphose est de créer l’illusion d’une image en 2 dimensions dans un espace en 3 dimensions. C’est en quelque sorte l’inverse de la perspective. Afin de créer une anamorphose, on peut utiliser une source lumineuse qui projetterait la forme choisie.

 

Une forme

Mais quelle forme choisir pour donner à voir la poussière ? Je n’avais pas envie d‘enfermer cet « être » dans une figure géométrique trop stricte et trop simple à mon goût.

Étant donné que le fil rouge de ce cours est « le temps comme matériau », j’ai cherché un objet en rapport avec cela. C’est ainsi que l’idée du sablier m’est venue.

Contrairement au cadran solaire ou à la pendule, le sablier représente un laps de temps donné, une certaine durée, par l’écoulement lent et régulier du sable. Ainsi, à chaque fois qu’il sera retourné, le sable passera du bulbe supérieur au bulbe inférieur à la même vitesse.

A jamais, il ne cessera de répéter une durée qui a été déterminée à sa création. Malgré cette « condition fixe» dans laquelle il est condamné à demeurer, l’écoulement ne se fera jamais de la même manière, l’ordre des grains sera différent le bulbe supérieur prendra le statut de bulbe inférieur et vice versa. Aussi, le sablier mesurera toujours un temps différent.

 

Un statut

Puis il a fallu choisir l’angle sous lequel la poussière allait prendre forme. Je me suis alors rendue compte que la poussière pouvait devenir l’ombre (horizontale) du sablier. Ce dernier étant composé d’une poudre comparable à la poussière, j’ai trouvé intéressant de conserver cet objet. Le sablier devient ainsi référent du matériau poussière devenu alors son ombre. De plus, on remarque que l’ombre possède des contours assez flous.

L’illusion ne réside donc plus dans la recherche « DU » point de vue (comme on pourrait le faire dans une anamorphose de Felice Varini), mais plutôt dans la découverte inattendue de l’élément poussière.

Le spectateur peut ainsi comprendre, que tout comme l’ombre, la poussière ne peut se détacher de la réalité dont nous faisons partie. Tout comme l’ombre est étroitement liée à « l’objet de base » puisqu’il se pare de sa forme, la poussière dépend de son « sujet de départ » puisqu’elle est composée de ses résidus.

Pourquoi renier cet « être » alors que ce dernier représente ce qui reste d’un être passé qu’on a très probablement chéri ?

 

Une remise en question

Dans le cadre d’une exposition, j’aurais souhaité présenter une vidéo commençant par un plan fixe sur le sablier et son ombre poussiéreuse.

Face à cette production « absurde » du fait qu’une image fixe soit présentée via une vidéo (au lieu d’une photographie), le spectateur perplexe pourrait débuter un questionnement qui comportera ce genre d’interrogations :

-Est-ce vraiment une image fixe ?

-Pourquoi « l’artiste » nous laisse autant de temps ?

-Y-a-t-il quelque chose à voir que l’on n’aurait pas distingué ?

-Va-t-il se passer quelque chose ? Si oui, au bout de combien de temps ?

 

Et puis, au bout d’une dizaine de secondes, un bruit familier retentira, et un embout noir apparaitra aux côtés du sablier.

Ainsi, le spectateur assistera à l’émancipation de la poussière, de son référent.

De ce fait, s’il n’a pas été découvert lors de la première partie de la vidéo, le subterfuge sera révélé : l’ombre s’accaparera sa vrai nature. Car avant de s’attribuer le statut d’ombre, elle était poussière, et là, elle redevient une banale poussière via l’usage commun de « l’aspirateur ».

« Souviens-toi que tu es (né) poussière et que tu redeviendras poussière ».

La Genèse (3, 19)

Cette citation vaut aussi bien pour la poussière qu’elle n’avertit le spectateur de son statut d’être fugitif, de passage.

Ainsi, il ne reste que le contour de l’ombre préalablement tracé. La poussière ne laisse pas de poussière, de traces d’elle-même.

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Un titre

Le titre résume donc plusieurs conditions:

-celle de la vie de l’homme qui ne peut exister sans une mort certaine,

-l’ombre qui se forme à condition qu’un objet s’expose à la lumière,

-la poussière créée à condition qu’il y ait eu un élément vivant précédemment.

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Contextualisation historique

 

La poussière

Dans le monde de l’art, la pogrand verreussière est considérée comme médium depuis que Marcel Duchamp laissa son Grand Verre se recouvrir de cette « substance » pour ensuite y tracer un dessin à l’aide d’un pinceau.

Aussi, cette œuvre ne pouvant être exposée du fait de sa matérialité volatile a été photographiée sous le nom de Vue prise en aéroplane par Man Ray.

Cette œuvre questionne non seulement le statut de la poussière -devenue médium comparable à la peinture-, mais aussi la restauration et enfin la vérité photographique puisque le titre incite le spectateur à y voir autre chose que ce qui est réellement photographié. Ce n’est qu’un leurre.

 

Le sablier

En tant qu’allégorie du temps qui passe, cet objet est en particulier représenté dans les vanités ou natures mortes pour symboliser la fuite du temps. On le retrouve par exemple dans Vanité de Philippe de Champaigne ou encore dans Melencolia 1 d’Albrecht Dürer.

 champaigne_vanite            Durer-Melencolia

 

L’AnamorphoseHolbein-Les-ambassadeurs

L’Anamorphose a été remarquée pour la première fois dans Les Ambassadeurs de Hans Holbein. Au premier plan, une forme allongée pouvant être comparé à un os de seiche figure. Il faut se placer à droite du tableau pour se rendre compte qu’il s’agit en fait d’un crâne étiré

De nos jours, l’anamorphose est notamment utilisée par des artistes tels que Felice Varini, Georges Rousse, Julian Beever qui s’approprient de nombreux lieux en représentant in-situ des formes ou trompe-l’œil divers.

F.Varinijulian-beever-pavement-drawings