Spiral Melting

Le temps comme matériau

Spiral melting

Pourquoi la spirale ?

Tout d’abord, j’ai choisi de travailler sur la spirale. La spirale est une forme que je trouve très attrayante par son délicat enroulement. Elle est tout à fait adaptée à la décoration, une décoration qui se veut élégante et plutôt féminine. Elle peut représenter de nombreuses choses, le temps, l’infini. Je l’ai notamment utilisé pour représenter le rêve lors d’un de mes cours intitulé « Sur les traces de l’inconscient dans l’œuvre ». En effet la spirale peut être abstraction comme pour représenter l’inconscient, le rêve, le temps ou bien figuration pour représenter le cycle de la vie, la nature éternelle, la coquille d’un escargot ou d’un coquillage.

Ce qui m’a donné cette envie de choisir comme thème de représentation du temps la spirale c’est le texte Les spirales du temps: de l’immémorial à l’éphémère de Christine Buci-Glucksmann. Après l’avoir lu, je suis restée indifférente. Cependant après avoir fait des recherches sur les œuvres qu’elle citait, sur les artistes qu’elle évoquait j’ai eu ce déclic, la spirale comme représentation du temps est une évidence.

Par exemple, The spiral Jetty, une spirale tournant dans le sens inverses des aiguilles d’une montre vivant dans le temps puisque qu’elle a été crée sur le Grand Lac salée de l’Utah auparavant asséché puis submergés par l’eau ce qui efface petit à petit ses couleurs. Elle reste néanmoins toujours présente et visible ce qui témoigne également du passage de cet artiste qui s’est laissé rattraper par le cour du temps qui lui ôta la vie trop jeune. De nombreux artistes lui ont rendu hommage et notamment Tacita Dean qui réalisa un enregistrement mêlant fiction et réalité sur sa recherche de la célèbre Spiral Jetty. De plus dans les expositions de Pascal Dombis, comme géométries irrationnelle ou encore image flux, avec ses lignes, ses courbes colorés ou noir et blanc m’ont donnés cette idée de mêler lignes, spirale, couleurs, noir et blanc.

Cependant l’idée n’était pas tout à fait aboutit. Comment représenter cette spirale ? Puis je suis allée voir des vidéo sur youtube « Melting crayon art » qui signifie « l’art de faire fondre des pastels », et là une idée m’est apparue, réaliser ce processus qui demande un temps de préparation et un temps de réalisation auquel va s’ajouter le temps qu’évoque déjà la spirale puis le temps des trois vidéos qui seront ensuite réalisées.

Contexte théorique et historique

Avec ce travail j’ai réalisé deux vidéos sur Adobe After Effects.

Une de 4 secondes et l’autre de 25 secondes, quant à l’originale de 05:28. Ce qui va me permettre de comparer ces 3 temporalités. 

Dans la vidéo initiale on voit le processus s’effectuer en temps réel, le présent. Cependant si on la regarde aujourd’hui finalement ce temps « présent » ne l’est plus, puisque cette vidéos est une vidéo du passé démontrant un temps présent. D’ailleurs on voit que les pastels mettent un certain temps a fondre et les couleurs à apparaître.

Pour la première vidéo, c’est un temps très court, qui raccourcis la vidéo, passant de 05:28 à uniquement 4 secondes. La vidéo est alors accéléré rendant le processus de création ultra rapide alors qu’en réalité il ne l’est pas. Les gestes sont tellement accéléré que l’on a à peine le temps de percevoir les geste, on voit seulement les couleurs apparaitre de façon harmonieuse et linéaire. D’ailleurs dans cette vidéo c’est une linéarité temporelle qui s’effectue puisque le sèche cheveux commence à faire fondre les pastel de gauche à droite mais cependant je reviens parfois en arrière ce qui casse cette linéarité et nous ramène aux « passé » comme le ferais une spirale.


Pour la seconde vidéo, c’est un temps raccourcis également mais prenant malgré tout le temps de montrer ce qui se crée et les gestes effectués. On a aussi une impression d’accélération raccourcie paradoxale grâce à ce fondu entre les images qui rallonge une vidéo initialement largement accélérée. On a aussi une impression d’hypnose face aux mouvements étranges de la vidéo qui formeraient presque une spirale hélicoïde.

Dans ces vidéos malgré leur différences, elles sont toutes liées par la création d’un travail naissant. On a cette évolution que je voulais retrouver, voir quelque chose naître et se développer au contraire de la viéos « Still life » de Sam Taylor-Wood (2001) vu en cour ou on voyait un temps de détérioration par la corbeille de fruits pourrissant avec le temps

 

Dans ce travail il y a la spirale qui est déjà elle même un phénomène cyclique dans le temps auquel on ajoute ce temps de fonte de pastel, qui nous donne une vidéo où l’on va changer deux fois la temporalité. On y retrouve une sorte de mise en abîme du temps, crée de différentes manières.On a aussi un travail qui s’exécute et se consume a chaque seconde de film qui passe. Paradoxalement au fait que la « spirale étant par nature infinie »1

Processus

 

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Coller la spirale et les pastels

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Faire fondre les pastels au sèche cheveux

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Résultat

 

1Christine Buci-Glucksmann, Les spirales du temps: de l'immémorial à l'éphémère

DA SILVA Christelle