Candy Chang : l’art interactif dans l’espace public

Candy Chang, jeune artiste Taiwan-américaine. Pendant les derniers 12 ans, elle a crée des œuvres interactives en relation avec l’espace public. Elle provoque une vision à la fois ludique et profonde sur la manière dont on peut communiquer. Son travail examine la question de l’avenir des bâtiments abandonnés. Je vais m’intéresser dans cet article par quelques travaux connus de l’artiste en présentant une analyse de chacune et en posant quelques questionnement concernant la participation et les intérêts de l’artiste à chaque fois.


 

Lorsque parle d’art interactif ce qui nous vient à l’esprit au premier abord est la technologie. Par contre Chang a réussi à créer ses œuvres avec des moyens simples et créatives.                                                                                                                                        Ayant une B.S. en architecture, un B.F.A. en design graphique, et d’un diplôme de maîtrise en urbanisme de l’Université Columbia, l’artiste a collaboré avec des organismes communautaires sur des projets de design urbain à New York, Nairobi, Vancouver, New Orléans, et Johannesburg. Elle était un directeur artistique à The New York Times et un chercheur de conception de Nokia à Helsinki.

Dans  son oeuvre œuvre« Neighbor doorknob hanger »/poignées de portes des voisins , Chang a crée un cintre à double face attaché à un magazine qui peut être arraché de la revue et utilisé comme outil de communication entre voisin.Il s’agit d’une invitation Löw-Tech pour fournir une plate forme conviviale sans déranger l’autre puisque de nos jours, frapper à la porte de l’autre est devenue une violation de son espace privé. Ce travail nous rappelle des cintres qu’on trouve accrochés sur les portes des chambres d’hôtels demandant généralement « de ne pas déranger » la personne dedans. Par contre dans le cas de l’artiste, le but de ces accrochages est tout à fait l’opposé. Elle invite à la convivialité, la communication et l’échange.

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« Neighbor doorknob hanger » , poignées de portes des voisins .  GOOD Magazine’s Avril 2010.

   Les bâtiments abandonnés sont devenus si nombreux qu’il passe comme part du paysage urbain en Amérique, en particule âpres la crise économique. « Looking for love »  est une  installation publique participative qui renouvelle l’attention à un lieu abandonné dans le centre de Fairbanks. L’artiste a accroché un grand drapé couvrant 4 étages de l’immeuble Polaris sur lequel elle a écrit « looking for love », une sorte de personnification du bâtiment désespérer pour l’amour. En posant sur les faces du bâtiment des tableaux et de la craie. Elle invite les gens à partager leurs souvenirs de l’immeuble et leurs espoirs pour son avenir. Une expérience qui nous transporte vers l’école : le tableau, la craie, les participants qui deviennent à nouveau des élèves avides. Ce système académique révèle t-il un coté enfantin spontané chez le public ? Ou bien est-il  une sorte de révélation du système éducatif où la maîtresse (dans ce cas Chang) oblige ses participants à accomplir une tache ou un exercice ? Diverses sont les images reliées à la reprise de ces tableaux. Le public a trouvé un intérêt au bâtiment de nouveau. Il s’agit d’une revivification des sentiments envers le lieu. Ce travail est une sorte de communication entre le public et l’artiste à travers le bâtiment.

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.« Looking for love » , à la recherche de l’amour,2011, Fairbanks, AK.

  « Before i die » est un projet participatif d’art public qui invite les gens à contempler la mort, penser la vie et partager leurs désirs personnelles en public. Chang a eu l’idée de ce projet âpres avoir perdu l’un de ses proches. Elle l’a initié sur  une maison abandonnée dans son quartier situé à la Nouvelle Orléans. Elle a couvert le bâtiment avec des tableaux noirs sur lesquels elle a écrit  avec des pochoirs « avant de mourir je veut » Le travail est une sorte de deuil pour l’artiste qui a voulu trouver une consolation avec ses voisins. Elle dit : « nous ne rencontrons pas tous nos voisins, alors beaucoup de sagesse n’est jamais transmise, même si nous partageons les mêmes espaces publics. » Toutes personnes participant à l’acte d’écriture s’approprie une partie de l’œuvre même pour une courte durée.  Le public  réagit avec l’œuvre et petit à petit on retrouve une composition de couleurs et d’écritures. Il s’agit de savoir qu’on n’est pas seul. Et de se souvenir de ce qui compte le plus

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« Before i die i want to » , avant de mourir je veux ,2011, LA.

L’artiste a reçu plusieurs demandes de gens qui voulaient faire un mur avec leur communauté. Alors elle a mis en disposition un kit qui permit au public de recréer le travail dans leurs pays. Plus de 1000 travaux ont été crées dans plus de 70 pays dont l’Irak, la chine, le Brésil, le Kazakhstan et l’Afrique du sud.                                                              Dans ces travaux, Chang invite le public à la participation dans la création de son œuvre. En absence de participant, le travail n’a pas atteint son but d’où l’inexistence de l’œuvre. D’une part, cet art interactif est une opportunité pour s’exprimer. Le public  s’arrête pour écrire sur les tableaux accrochés .Mais d’autre part, l’artiste a adopté une sorte de politique économique où le public devient un travailleur sans profit. La participation n’est plus dans ce cas une invitation spontanée de l’artiste mais un acte d’esclavage contemporain où le public est inconscient qu’il est entrain d’être exploiter d’une manière ou une autre.Image3

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Quelque soit le but de l’acte de la participation, ces mures restent une révélation de joie, d’angoisse, de deuil, de désir …

Dans toutes ces œuvres, Candy Chang a trouvé un refuge dans les espaces publics et dans les gens qui ont participé à la création de son œuvre.                                                           Quelque soit le contexte de l’œuvre, l’artiste a réussi à émouvoir son public.                    Avec un travail à la fois amusant et personnel, le public se retrouve face à leurs pensés, désir et souvenirs. Et l’artiste retrouve tout ces textes écrits à la recherche d’une réconciliation avec elle-même.                                                                                                        Les projets exploitent l’espace public pour nous inviter à communiquer, s’auto examiner et nous préparer à la mort et le deuil.

Bibilographie

http://candychang.com/before-i-die-in-nola/

http://candychang.com/looking-for-love-again/

http://www.mymodernmet.com/profiles/blogs/interactive-project-looking

http://candychang.com/neighbor-doorknob-hanger/

http://commonspace-ak.org/fairbanks/artist-bio-candy-chang/

 

 

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