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L’Olivier fugitif

Article publié le : Lundi 4 juin 2012. Rédigé par : marc-antoine

 

“Fictionner le réel, introduire des fables dans le
mouvement de la ville pour le faire apparaître tel qu’il est, pour
l’exposer, telle est la fonction du marcheur, ce créateur de mythes,
ce bricoleur de récits, cet inventeur toujours en circulation dans les vitesses
entremelées de la mégalopole qui éprouve la violence
de la réalité urbaine et la met à l’épreuve.”
Thierry Davila, Marcher/Créer

Samedi 26, un petit olivier est transporté de Saint Denis à Paris La Défense pour effectuer le tour du quartier. Derrière la simplicité graphique de sa forme et l’aspect croquignolet de son innocence, l’arbre cache l’objectif d’une petite caméra-espionne.
Toute l’après-midi, la promeneuse tire le poids de l’arbrisseau corde en main, tentant de repeindre dans son parcours, de la Grande Arche à la statue puis face au cimetière, l’architecture industrielle du quartier de la Défense. La vidéo de la performance alterne les images capturées de deux caméras:
La  1ere est la caméra-espionne, située au dos de la plante. La seconde reporte l’action de manière plus extèrieure. La confrontation de ces deux points de vue laisse aux spectateurs le soin de comparer le regard des passants au regard impersonnel de la camera espion et permet de repenser l’enjeu d’une telle infrastructure.

 

Pourquoi avoir choisi un olivier comme objet de déplacement?
L’intention était de pouvoir visualiser le paysage à partir d’un arbrisseau. C’était une façon de confronter l’architecture de la Défense à une plante d’un pays chaleureux et qui a une toute autre connotation:
Il est vrai que les premières villes dont l’histoire nous fait part, choisirent l’Olivier comme un symbole élémentaire, mais contrairement à l’agglomération de la Défense, les oliviers, aussi petit soient ils, sont essentiels pour les hommes, ils incarnent également l’immortalité.
C’est cette confrontation que nous avons voulu questionner.
L’olivier se déplace librement dans un espace fréquemment surveillé. Je ne te cache pas que la plante fait référence à l’oxygène, au souffle, elle apporte au paysage un air d’outre mer.

Pourquoi avoir décidé de tourner cette vidéo le week-end?
Choisir d’aller le week-end à la Défense, c’était comme offrir à ce territoire une seconde chance. On ne pensait pas qu’il pouvait s’y dérouler quoi que ce soit : On le voit habituellement comme un lieu mort, sans couleur, froid et insipide.
Le week-end, le bruit avait changé sur l’esplanade, les enfants jouaient, le son n’était pas celui d’un centre ville urbain mais celui d’un lieu habité ou d’un parc. Ce n’était plus un simple lieu de passage.

Dans la vidéo, on sent que ce n’était pas si facile de tirer l’olivier, quel était le problème exactement?
Je pensais que j’avançais lentement mais que la plante avançait vite comme si elle courait. Il fallait gérer l’équilibre de la plante et de mes pas vu que j’étais de dos presque tout le temps. C’était une épreuve.
L’épreuve est non seulement physique mais émotionnelle.

Vous n’aviez pas le trac au milieu de la foule?
J’avais une responsabilité envers cette plante car elle allait vite à cause des roulettes mais moi doucement. Toute mon attention était tournée vers elle. Je n’ai pas pu vraiment observer les déplacements des gens car j’avais une mission qui était de veiller sur la plante. C’est surtout le son qui m’a donne un indice sur la présence des autres: enfants, vieux, personne de tout âge, et la sensation des regards qui se braquaient sur moi.
Je n’ai pas eu peur car comme j’étais immergé dans mon propre rôle, je me suis évadée de ce type de peur. A propos de la plante, on m’a même demandé : « c’est ton chien ou quoi ? »

“La ville est un espace favorable à toutes sortes de rencontres possibles,
elle est propice à l’accident. Celui qui se promène dans la rue
est quelqu’un hors de tout contrôle, quelqu’un qui peut, à n’importe quel moment, exploser.” Francis Alÿs

Les regards des gens et parfois leurs rires se faisaient sentir pour ma part. L’espace a beau être grand mais il y a quand même un type de proximité qui se crée car les autres, tout comme moi sont en déplacement, parfois nos chemins se croisent et on se retrouve connecté.
Par exemple, les enfants qui jouaient ont décidé de ne pas aborder tout le territoire du passage, un peu comme une forme de respect envers mon action.

Avez vous observé des choses surprenantes durant la performance?
Mon but n’était pas d’observer c’est plutôt les autres qui ont fini par m’observer.
A un certain moment , trois personnes ont forcer mon attention. Je leur ai expliqué que ce n’était pas le moment mais l’un d’entre eux a parlé de l’olivier. Tout de suite, il m’a semblé intéressant de laisser ce personnage involontairement participer au projet.


Quelles étaient les intentions de ce projet ?

D’abord, nous avons imaginé un arbre à la Défense. Puis, nous avons imaginé la Défense vue à travers les branches d’un arbre.
Finalement, le dispositif mis en place nous a permis d’effectuer trois choses en même temps:
Autant nous confrontions la plante au paysage dit futuriste de la Défense, autant nous expérimentions ce qu’était filmer en toute liberté en ces lieux très surveillés. Et puis, il y a la relation qui se créer entre la performeuse et les passants grâce à la plante: En fait, l’arbrisseau impose à la fois la proximité et le respect distant; limite que le passant pourrait entraver si nous tirions un animal domestique ou une sculpture. C’est cette distance qui nous a permis de filmer. Et puis, évidemment, nous appréhendions l’objet fini de la vidéo.

Le trajet effectué avec la plante était t-il prémédité ?
Le trajet de la performeuse était linéaire, elle ne circulait jamais en diagonale. Toujours en lignes droites. Le monde là bas en weekend circule de manière complètement aléatoire étant donné l’étendue de l’espace et son aménagement public épuré.

Et le filmage?
Celui de la plante ne pouvait pas être complètement prévisible malgré les quelques tests effectués auparavant; les dessins et simulations que nous avions imaginé.
Quant au point de vue externe, ce n’était pas évident de filmer la performeuse car il fallait à chaque fois repérer des points de prise de vue, mettre au point et attendre longtemps sans trépied, ce qui exigeait de rester dans la même position et surtout de veiller à la discrétion.

Vous filmiez donc par petits bouts?
Oui déjà parce qu’il n’y avait qu’une seule caméra et qu’il fallait changer de point de vue afin d’exprimer le rapport entre le déplacement de la performeuse et l’espace représenté. Ensuite car les gens qui n’ont rien à faire ont tendance à se méfier des mecs qui filment tout le monde pendant des heures et il était préférable d’être bref et discret. La discrétion est également primordiale vis à vis du performer. Je faisais en sorte d’être le plus absent possible de son champ pendant qu’elle marchait, de ne pas la gêner.
Il fallait presque se faire oublier mais au rendu, qu’on comprenne ce qu’il se passe: Que fait cette femme avec sa plante? Quels sont les lieux qu’elle traverse? Ensuite, ce n’était pas évident de construire quelque chose tout en filmant sur le vif, d’anticiper à chaque étape sur un nouveau point de vue, sans contre-jour et qui ne soit pas occupé par des groupes de personnes. Évidemment, une grande partie du travail a été réalisée au montage ou il a fallu sélectionner les séquences les plus importantes et les condensées. Enfin, rendre compte au rendu des différentes temporalités.





L’Olivier fugitif – Série photographique – Paris La Défense, 2012

Double fiction

Article publié le : Lundi 4 juin 2012. Rédigé par : martina
 
 Un B-movie à la Défense
 
 

Je trouve le quartier de La Défense assez stimulant visuellement. Comme point de départ de mes recherches pour ce projet, je me suis appuyée sur des photos que j’ai faites l’an dernier. Je me suis rendue dans cette « jungle de bâtiments » pour trouver des stimuli et concevoir une sorte de projet artistique. Je me rappelle très bien des émotions que j’ai ressenties quand j’ai vu ce quartier haut et majestueux depuis la Tour Eiffel. De là haut,  la brume terne de la journée rendait l’atmosphère encore plus irréelle, et surlignait ce regroupement monumental au dessous de l’horizon. Par contre, quand je me suis baladée au milieu de ces bâtiments la nuit, absorbée par un autre type de brouillard (que je décrirais comme « électrique ») j’ai crée mon propre chemin, sans avoir aucune idée de l’endroit vers lequel m’orienter. J’étais complètement dépaysée.

 

La Défense vue par la Tour Eiffel pendant la journée
 
 
Bâtiments illuminées la nuit à la Défense
 

Premières hypothèses

Les sensations recueillies lors de ma première approche sur le terrain et mes recherches sur le thème m’ont inspiré : la ville fantôme, la fenêtre vécue et non vécue, les ruines des grands bâtiments historiques comme vestiges du passé de la ville de Paris… Je voulais entamer un projet sensible aux caractéristiques du lieu qui s’intéresse  à la vie de ses habitants (temporaires) de chaque journée.

Un chemin possible à parcourir serait de développer un projet qui narre une histoire des façades. Prenant inspiration de la vision des bâtiments fermés et silencieux, qui se reflètent l’un l’autre, jour et nuit, et sans rien cacher et qui témoignent de ce qui se passe au delà de leur murs, je souhaitais travailler sur l’aspect visuel de ces « boîtes » magiques, leur « violence symbolique » et leur présence majestueuse.

J’ai beaucoup aimé cette vidéo, qui représente très bien cette atmosphère que je voudrais transmettre avec pour point de départ : Hee Won Lee – Phone Tapping, 2009.

On voit ici une idée de voyeurisme, de détournement par l’architecture de la ville, le contraste/interférence entre ce que l’on voit et ce que l’on écoute. La ville nous fascine dans son aspect magnétique et sa puissance énergique.

Gordon Matta-Clark avait fait la même chose (avec des outils plus vintage..) avec sa vidéo Chinatown Voyeur en 1971. Un autre travail qui m’inspire est celui du photographe Ugo Mulas, L’ingrandimento dalla mia finestra ricordando la finestra di Gras (L’agrandissement par ma fenêtre en souvenir de la fenêtre de Gras), 1972. Dans la collection permanente du Centre Georges Pompidou.

 

   

Gordon Matta-Clark – Chinatown Voyeur (1971) et Ugo Mulas – L’ingrandimento dalla mia finestra ricordando la finestra di Gras (L’agrandissement. Par ma fenêtre en souvenir de la fenêtre de Gras), 1972.

Une autre photographe encore qui a travaillé beaucoup sur le rapport entre sujet et surfaces verticaux, comme les miroirs, les vitrines et les fenêtres c’est Saul Leiter.

   

Deux images de New York par Saul Leiter, années 50-60

Un chemin alternatif possible serait de développer l’idée de la « ville nouvelle » dégénérée et à la fin de ses jours. Elle pourrait être vue comme une ruine d’un héritage du passé du à sa position dans l’histoire de la construction de Paris, où l’on retrouve des monuments visuellement très différents de ceux que l’on voit à la Défense. Amener le quartier à un état de ruine pourrait ainsi résoudre ses problèmes d’affluence, car on sait bien que les ruines sont une des attractions majeures pour les touristes. C’est inévitablement un paradoxe que je veux établir, mais il serait étrange de voir éparpillés dans le quartier des signaux et des affiches indiquant les directions vers la boutique des souvenirs où les visites guidées du lieu…

Un autre parcours que j’ai suivi, pendant mes expérimentations et recherches, est celui des villes fantômes. Prenant des cas spécifiques de certaines villes abandonnées éparpillées dans le monde entier, je cherche à transporter La Défense vers un état de vestige/ruine d’un complexe architectural ayant un histoire importante et marquante. Ici j’ai integré une presentation des idées que ce parcours avait éveillé.

 

 

Un bâtiment abandonnée en Ontario (Canada), piscine à Pripiat Tchernobyl (Ukraine), Sanzhi Ufo Houses (Japon)

 

Qu’est-ce qu’est La Défense?

Toutes ces idées stimulaient ma fantaisie, mais je n’arrivais pas encore à trouver une solution pour matérialiser les images que j’avais dans ma tête en un projet consistant et réel. J’ai donc arrêté toutes mes divagations pour faire un brainstorming et mettre sur papier tous les sentiments et les concepts qu’un lieu comme la Défense pouvait évoquer en moi :

 

C’est depuis cette réflexion que j’ai trouvé un parcours possible pour concrétiser mes idées sur La Défense.

J’ai d’abord mis cote à cote toutes les images connues et réelles du quartier et celles qui appartiennent à un imaginaire diffèrent, fictif et drôle comme pourrait être celui des films B-movies des années 60-70. C’est depuis ce chevauchement entre réel et fictif que j’ai démarré mon projet sur La Défense, devenu lieu de tournage de mon prochain film « The real aliens ».

 

 

Développement de l’idée

Le quartier de la Défense se distingue sur le skyline de la ville de Paris par son importante majestuosité, comme un symbole de pouvoir enfermé dans les murs des gratte-ciel et des palais qui se dessinent.

Au sein de mon récit, que j’ai élaboré à partir de sentiments ressentis en voyageant vers le site et en analysant comme une exploratrice ses pistes et différentes facettes, je trace une double

histoire. Ma vision initiale est constituée d’une photographie réelle du lieu, comme il se présente aux yeux de ceux qui y travaillent et de ses visiteurs ; puis d’une image issue de mon expérience personnelle du lieu. Enfin le résultat se présente comme un conte imaginaire dans lequel la Défense devient un scénario apocalyptique, hanté par des hommes-automates qui se cachent derrière leurs capsules architecturales et conduisent en secret leurs vies dans une routine uniforme.

L’histoire et les images mêlent le fictif au réel, en constituant une séquence animée, le film « The real aliens – or how the human race conquered the earth ». Ce film ne sera jamais montré en entier, mais je le présenterais à travers autres outils typiques dans procèdé de diffusion des pellicules : un trailer, une séquence animée plus longue (trailer – extended version) et des affiches.

Dans la réalisation de la vidéo, je reprends l’esthétique de la science fiction des années ’60 et ’70, où le burlesque et le dérisoire se mélangeaient à la perfection aux visions surréalistes des futurs impossibles et délirants. L’objectif étant de créer une sorte de parodie du monde des travailleurs  contemporains et plus spécifiquement du site de la Défense.

 

Ci dessous vous trouverez la bande annonce du film imaginaire d’une durée  de 53 secondes.

 

Ce clip suggère, avec peu d’images d’impact, l’atmosphère du film, en stimulant l’imagination du spectateur et évoquant les émotions d’angoisse et de névrose que le récit veut récréer.


Ce Trailer a été extrait depuis la version longue de la présentation du film, que j’inclurait ci dessous et qui rassemble presque un vidéoclip musical et où certains détails du récit sont parfois mieux expliqués.

Ce clip, qui dure 4.36 minutes, raconte une  journée classique de travail “ruinée” par une invasion imminente d’aliens qui veulent reconquérir leur territoire. La surprise finale du spectateur sera de découvrir que les envahisseurs ne sont finalement pas, comme souvent dans les films, de simples méchants, mais qu’ils ne sont autre que des humains qui veulent ré-apprivoiser de leur habitat. La Défense, serait désormais peuplée par ce qu’on peut comparer à de vraies aliens : les travailleurs.

J’ai enfin intégré la production de ces deux clip avec deux affiches qui pourraient bien faire la publicité de mon film, en restant toujours dans un langage très série B et film dérisoire.

Affiche n°1:

 

Affiche n°2:

En espérant avoir réussi à vous amuser avec mon interprétation personnelle et artistique du quartier de La Défense, je vous souhaite une bonne séance !

Un cadran solaire pour la Défense

Article publié le : Dimanche 3 juin 2012. Rédigé par : sandy

Créer une œuvre plastique pour un quartier tels que celui de la Défense est un réel défi. Un lieu qui peut être considéré comme faisant parti des plus grands quartiers d’affaires, avec les tours les plus hautes, l’un des plus grand centre commercial et le plus grand musée à ciel ouvert qui existe demande un projet à la hauteur du lieu. On l’aura compris, la Défense se veut grandiose dans ce qu’elle propose en quantité et en qualité. Des artistes du monde entier exposent ainsi tous les jours leurs œuvres. A ce jour l’on dénombre 54 œuvres d’art sans prendre en compte les prouesses architecturales multiples qui entoure le lieu. Ce quartier a été et est toujours une source de création inépuisable.

Le quartier de la Défense est un lieu très prisé des touristes et des professionnels lui donnant l’aspect d’un grand carrefour où des milliers de gens se croisent tous les jours. Lieu de passage rapide et point de rendez-vous fréquent, il est pourtant démuni de signe indiquant le temps. Il existe un cadran solaire sur le toit de la grande arche nommée La carte du ciel par l’artiste Jean-Pierre Raynaud mais il ne montre que les signes astrologiques suivant le cours de l’année. J’ai ainsi eu la volonté de marquer le temps dans cette espace.

Concevoir la forme de cette unité de temps fut l’objet de réflexion sur le terrain de la Défense. Mes visites conclurent que le quartier est bien trop chargé pour ajouter un nouvel élément qui ne viendrait que se fondre dans cette multitude existante. Toutes les œuvres d’art répertoriées sont disposées sans aucun rapport avec ce qui les entourent. Tels des pièces parachutées ici et là pour agrémenter le parcours des visiteurs et habitants, rare sont celles qui entre en relation direct avec l’espace qui leurs ont été destinées. C’est pourquoi la sculpture de Morellet La Défonse a particulièrement attiré mon attention. Non seulement son appellation est un jeu de mots avec le nom du quartier, mais sa disposition est en corrélation avec le bâtiment des Fonds National d’Art Contemporain. Surprenant que de pouvoir observer sur son chemin une œuvre interpellant l’architecture, élément pourtant omniprésent du lieu. Cette relation m’a permis d’accorder de l’attention à chacun des deux objets. Il m’a semblé important alors d’utiliser ce qui est présent pour mettre en valeur ma création en hommage à celle déjà présente. Mon installation consistera en un cadran solaire se servant des éléments architecturaux de l’oeuvre de Morellet. Les ombres correspondant à chacune des heures divisant notre temps sera marquées au sols par une peinture effectuée par mes soins. Cependant, La Défonse n’est exposé au soleil que jusqu’à 13h environ et ne permet pas d’établir les traçages du reste de la journée. Déplacé l’oeuvre au centre du parvis me permettrait d’avoir de la lumière tout au long de la journée mais cela reviendrait à ajouter une oeuvre à un endroit qui en était dépourvu jusque là.

A y réfléchir de plus près, ce parvis n’accueille effectivement que des événements éphémères et se retrouve vide la plupart du temps. Il est un espace de déambulation où les passants vont d’un point à un autre. J’expérimenta alors la création d’un cadran solaire au centre de cette place où l’Homme serait l’élément de mesure. Le marcheur intrigué par les traces au sol, s’il est curieux, se placerait à l’endroit inscrit et pourrait observer grâce à son ombre projetée l’heure qu’il serait. La volonté d’interrompre le trajet des passants semblant utopique, l’idée de parcours me resta tout de même à l’esprit.

J’entrepris alors un parcours à l’échelle du quartier pour deux types de population, les visiteurs qui auraient l’occasion de le faire entièrement, en considérant qu’ils puissent y rester une journée entière, et les travailleurs qui ont quasiment tous au moins une œuvre sur leurs trajets entre le métro et leurs lieux de travail. Sur ce chemin, j’utiliserais donc quelques œuvres (12 en tout) dont chacune déterminera une heure précise. Les ombres correspondantes seront délimitées grâce à une peinture au sol de couleur rouge, plus précisément des bandes d’aluminium peintes permettant de ne pas altérer les surfaces touchées. Les nombres associés aux heures de chacune des œuvres joueront avec la silhouette de leurs ombres.

8h Les hommes de la cité 1995 France et Hugues Siptrott (n°48 sur la carte)

       

9h Doubles lignes indéterminées 1988 Bernar Venet (n°52 sur la carte)

        

10h Le moretti 1995 Raymond Moretti (n° 38 sur la carte)

         

11h Les totems poétiques 2008 Lim Dong Lag (n° 20 sur la carte)

         

12h La défonse 1990 Morelet (n°37 sur la carte)

         

13h Les personnages Miro (n° 34 sur la carte)

       

14h La pyramide noir 1985 Emile Aillaud (n° 3 sur la carte)

        

15h Les arbres lumineux 1990 Takis (n° 49b sur la carte)

        

16h Les Utsurohi 1989 Aiko Miyawaki (n° 36 sur la carte)

        

17h Le grand Toscano 1983 Igor Mitoraj (n° 35a sur la carte)

        

18h L’araignée Rouge 1976 Alexander Calder (n° 9 sur la carte)

        

19h Le bassin de Takis 1988 Takis (n° 49a sur la carte)

        

 

Les œuvres choisit répondent pour la plupart à un trajet assez simple formant une boucle depuis la sortie de métro « Esplanade de la Défense » jusqu’au Bassin de Takis. L’on remarque que certaines œuvres qui sont moins exposées ont été utilisées pour des heures qui ont peu de passage. Les œuvres plus remarquables servant à attirer l’attention pour peut être procurer l’envie de découvrir le reste de cette horloge géante et par la même occasion les œuvres passant la plupart du « temps » inaperçues.

Esperance de vie?

Article publié le : Dimanche 3 juin 2012. Rédigé par : Daravone


 Intervention n°1 sur le parvis

Pour ce projet ayant pour contrainte d’être réalisé dans le quartier, plutôt même ville, de la Défense, j’ai décidé de me pencher sur la question de la végétation. J’ai choisi de travailler sur ce thème suite à mes visites sur le terrain, j’ai pu remarquer qu’il avait beaucoup été traité dans les œuvres présentes sur le lieu (notamment la Cheminée Végétale de François, Volutes En Gerbes de Matthieu-Bachelot ou encore Les Trois Arbres de Grataloup, ou encore le fameux mur végétal de Michel Blanc) mais aussi dans les installations de coins de verdure que l’on retrouve tout au long du parvis. J’ai été quelque peu déçue de la façon dont avait été traité ce thème par les différents artistes, qui était souvent devenu prétexte à la décoration plutôt qu’une réelle prise de position de leur part. Je peux tout de même comprendre que les contraintes de la commande publique puissent être limitatives.


 Post-Intervention n°1 sur le parvis

Partant de ce constat, j’ai commencé à m’intéresser à la place de la nature dans la ville finalement. Est-ce que le fait que la nature ait été choisie (plantée en tel ou tel lieu) par l’homme la rend artificielle, j’entends par là moins naturelle. Elle ne pousse pas de son plein gré parce que les conditions pour sa pousse étaient réunies, mais plutôt parce que l’homme la force en quelques sortes à pousser en ce lieu. Est-ce finalement une revanche de la nature lorsque celle-ci ne pousse pas malgré les efforts de l’homme à lui maintenir une place au sein de nos villes?


 Intervention n°2 au pied de l’oeuvre de Calder

Ce qui est paradoxal, me semble-t-il, c’est le fait que l’homme fasse pousser de la nature dans la ville pour garder un semblant d’humanité, rendre les villes moins étouffantes, déclarer « malgré notre rythme de vie rapide et étouffant, la végétation pousse au milieu de nous » tout en plantant des arbres, jardins, de manières très contrôlées en définitive. Les bouts de « vert » dans Paris ont tous été créés par l’homme, les arbres sur les trottoirs, les jardins publics, rien ne pousse de soi-même en fait. Bien sûr ce constat ne concerne que Paris, où j’ai grandi et toujours vécu. La ville a été construite par-dessus la nature, ce qui n’est pas du tout le cas pour d’autres villes européennes. Il semble qu’en Scandinavie par exemple les villes aient été construites autour de la nature. A Paris, même les étendues d’eau ont été savamment construites par les mains de l’homme.


 Intervention n°2 au pied de l’oeuvre de Calder

Malgré ce terrible bilan, il n’est pas impossible de trouver des petites parcelles de nature rebelle, poussant entre des craqûres de ciment, entre un immeuble et le trottoir, ou encore entre deux dalles au sol. L’action de l’homme sur la nature peut être dévastatrice, mais elle est si infime dans le même temps.

Exemple de pousse improptue de végétation dans les failles du béton

Il n’est pas possible de contrôler la météo et ses effets sur la pousse, et finalement cette nature nous échappe, parce que l’on ne peut contrôler le vivant, la nature est en perpétuel mouvement. Dans l’autre sens, même lorsque l’on croit la contrôler la nature, elle se rebelle. J’ai longtemps tourné autour de l’œuvre de Michel Blanc, avec son mur végétal, jamais pleinement luxuriant. Elle nous est vendue comme une « tapisserie naturelle », mais était loin de l’être lorsque je l’ai visité les premières fois.


 Intervention n°3 derrière l’arche de la Défense

L’emplacement semblait mal choisi, car le mur n’était jamais exposé à la lumière du soleil, de plus les vitrines adjacentes empêchaient les passants de profiter pleinement de l’œuvre en plus d’en bloquer l’exposition au soleil. Il est vrai que l’artiste a dû se soumettre aux conditions fixées par la commande, à savoir le lieu (collé à l’une des entrées au centre commercial Les Quatre Temps), la direction donc l’exposition. Finalement la solution semblait être une nouvelle source de lumière pour permettre aux végétaux la photosynthèse tant essentielle à leur floraison tout en conservant l’emplacement de la pièce. Toutefois, je n’ai pas trouvé ce projet si pertinent, même s’il était très intéressant.


 Intervention n°4 au pied l’arche de la Défense

Parallèlement à cette recherche, j’ai décidé d’entreprendre une action performative qui consistait en la plantation de végétaux à même le parvis de la Défense. Dans le même temps, j’ai appris qu’au Parc des Buttes Chaumont les jardiniers changeaient complètement la végétation donc se débarrassaient de grandes quantités de plantes et de fleurs avec leurs racines et la terre et qu’il était possible de les récupérer. J’ai donc mis la main sur quelques-unes de ces plantes rejetées par les jardiniers des Buttes Chaumont et voulu leur donner une deuxième vie dans le quartier de la Défense.


 Post-intervention n°4 au pied l’arche de la Défense

Je me suis rendue sur le parvis, avec mes plantes récupérées, de la terre, et de l’eau afin de les arroser. L’expérience performative fut encore une fois très intéressante d’un point de vue sociologique.
La première plante que j’ai implantée dans le parvis était au centre des deux centres commerciaux. Elle a été détruite à peine quelques minutes après par un groupe de jeunes gens qui se sont acharnés dessus à coups de pieds. Puis elle a été récupérée par un couple de vieilles personnes. Le temps de vie de mes plantations m’est arrivé en plein visage, elles ne survivraient jamais plus de quelques minutes dans ce milieu hostile. J’ai tout de même continué ma plantation à trois autres endroits du Parvis, à savoir près de l’œuvre de Calder, derrière l’Arche et enfin au pied de l’Arche. Personne n’a réellement fait attention à ce que je faisais, ni ne s’est arrêté pour me poser des questions (je commence à me demander ce qu’il faut faire pour avoir des réactions), ni ne m’a arrêtée. J’ai pu constater quelques regards lorsque je l’ai fait au pied de l’Arche, c’est l’endroit le plus fréquenté du quartier, mais encore une fois rien de bien significatif. J’ai filmé mes actions, mais au vue des réactions si peu nombreuses, elles n’ont peut-être pas lieu d’être montrées. Peut-être n’ai-je pas choisi les bons créneaux horaires pour réaliser mes plantations, mais je dois avouer être quelque peu déçue du manque de répondant des passants.


Post-intervention n°4 au pied l’arche de la Défense

Par extension, mon travail s’est en réalité tourné vers la question de la culture, comment faire pousser, comment cultiver dans des conditions pas nécessairement favorables. Que peut-on faire pour qu’elles le deviennent. Mais surtout, peut-on véritablement les rendre favorables?
Pour ce qu’il en est de la nature dans la ville, et plus particulièrement à Paris, il me semble que le bilan que je tire de mes recherches est mitigé. Une chose me paraît certaine, nous sommes très peu sensibilisés à la question de la nature. J’ai été très choquée de la réaction du groupe de jeunes à peine avais-je fini de planter mes fleurs, même s’il est vrai qu’en discutant avec des jardiniers de mon quartier, j’ai appris qu’il leur arrivait la même chose lorsqu’ils essayaient de planter des fleurs dans les parcs, dès le lendemain, leurs efforts étaient détruits. Je n’avais pas de réelle prétention en réalisant cette action performative, je pensais seulement au geste, et aux réactions que je pensais recevoir. Peut-être l’humour était ma seule prétention. Toujours est-il que je n’avais pas pour but une sensibilisation des gens à la nature, à la culture, à la végétation qui nous entoure, ce qui serait sûrement naïf de ma part. Mon but était peut être véritablement que l’on fasse attention à moi.

Exemple d’une oeuvre  traitant de la végétation: Point Growth, Lim Dong-lak

GoldenBoyParc

Article publié le : Samedi 2 juin 2012. Rédigé par : eucharis

Venez toucher votre rêve.

N’attendez plus ! Spécialisé dans le monde de la finance et des grandes entreprises, ce parc unique au monde d’une superficie de 14 km2, propose de découvrir le travail et ses travailleurs, de se faire une place à leurs cotés le temps d’une journée exceptionnelle !

 Vous trouverez ici la brochure du parc : Goldenparc

 

Pour moi le quartier de la défense est écrasant, étouffant par sa verticalité, mais aussi pas son aspect droit et ordonné qui semble loin de tout.

Ce quartier, cette ville, est un monde à part, délimité par des frontières. L’architecture est planifiée, décorative, publicitaire. Les bâtiments sont, pour la plupart, d’immenses tours, durs et froids, ou le peu de nature présente est prédéterminée, et classée. Les trajets sont préétablis, tout est pensé à notre place.

L’aspect industriel est très présent, beaucoup de choses automatisées, tout est classé par zone, numéroté par secteur, même les employés portent tous des badges.

La circulation (piétonne et automobile) est compartimentée (extérieur haut, intérieur bas).

 

 

La Défense n’est pas un lieu de passage comme beaucoup de lieux publics mais un lieu de travail et de consommation. Les oeuvres d’art sont là comme ornements entre deux passages de bâtiments.

http://www.ladefense.fr/wp-content/plugins/ladefense/bg_images/fond-ecran.jpg

Si l’on regarde l’image de fond du site officiel (http://www.ladefense.fr/), on observe que ce sont toutes des images de loisirs et d’objets de consommations. Ainsi, ce n’est pas le quartier d’affaires qui est mis en avant mais bien ces magasins, sa technologie, l’appel à la consommation, avec des couleurs vives et joyeuses, qui finissent sur un feu d’artifice.

 

Pourtant montr comme lieu de loisirs, c’est la stratégie de consommation qui m’a attirée avant tout… Et quoi de plus consumériste qu’un parc d’attractions ?

L’idée de GoldenBoyParc m’est venue à cause du modèle que reflète le quartier d’affaires de la Défense: un modèle économique hypermoderniste.

 

Tout est déjà en place pour un parc d’attractions. Un espace délimité, un potentiel touristique, un système de sécurité (vidéo-surveillance et agents), même l’axe historique de la Défense rappelle la MainStreet de DisneyLand. Je n’ai donc rien changé aux structures déjà existantes.

 

 

Bien sûr, il a fallu trouver les attractions de GoldenBoyParc: La Grande Arche est un panorama du parc et de l’axe historique, la grande roue est un classique des parcs d’attractions, les montagnes Russes, pour plus de sensations, le jeu du trader « Trader on line » pour devenir un vrai Golden Boy, le grand Casino pour se détendre, la maison de la Crise Financière comme maison des horreurs, et le Vivarium permettant d’observer de véritable Golden Boy.

 

La Grande Arche est là pour souligner l’axe historique du quartier d’affaires. Y monter était encore d’actualité en juin dernier et ramenait quelques 200 000 visiteurs par an. Suite à un accident, le ministère de l’Ecologie, propriétaire des lieux, a pris la décision de fermer définitivement son accès au public, par pur souci économique (coût des travaux). Le ministère a souhaité récupérer les lieux pour y installer des bureaux et des salles de réunions destinées à ses services, qui seront ainsi, tous regroupés à la Défense.

Pour GoldenBoy Parc, le toit sera ré-ouvert partiellement pour le panorama.

 

Les montagnes russes, suivent le trajet actuel du boulevard circulaire. Il permettra au parc d’être réellement fermé sur lui-même, le limitant à une entrée/sortie située sous l’Arche.

 

Le jeu de bourse du parc, nommé « Trader on line » , est inspiré du jeu en ligne « GoldenBoys », numéro 1 de la simulation boursière: le principe est simple, un capital virtuel vous est confié, chargé à vous de le faire fructifier pour devenir le meilleur « Golden Boy » du jeu.

« Trader on line » vous a appris à jouer avec de l’argent virtuel, venez maintenant jouer au Casino avec votre argent réel.

 

Pour les couleurs du parc, j’ai repris les couleurs du plan « arche nord, arche sud, esplanade nord, esplanade sud »: vert, jaune, orange, bleu. Un sol violet.

 

 

Ainsi mon projet se veut divertissant et ironique, poussant la caricature à l’extrême.

 

 

Si [le projet] contient un message, c’est que les gens doivent persévérer. L’architecture est peut-être étouffante mais l’esprit conserve ses droits.

Terry Gilliam, à propos de « Brazil ».

Quand la mémoire est mise à l’écart ! ou A la recherche du mur de Berlin à La Défense

Article publié le : Samedi 2 juin 2012. Rédigé par : Cintia Tosta

1. Introduction

Ce projet propose un nouvel emplacement pour les fragments du mur de
Berlin placés sur le Passage de la Coupole1 à La Défense. Selon le guide
Parcours guide pratique et touristique du Defacto2, ces fragments du mur de
Berlin font parti des oeuvres d’art exposées du Musée d’art à ciel ouvert.
Leur site internet indique que cette oeuvre fut acquise par la ville de Courbevoie
aux enchères et installé en 1995 au Passage de la Coupole du quartier
Esplanade nord. Il n’y a pas d’indication du nom de l’oeuvre ni de l’artiste.

                                     Le mur de Berlin à La Défense

La proposition de réaménagement des fragments du mur de Berlin à la place
de La Défense3 est fruit d’une analyse faite de la situation actuelle de l’oeuvre
à partir du circuit parcous-visite proposé par le guide Defacto.

La difficulté de trouver les fragments du mur de Berlin lors de la deuxième
visite du 22 mars était le premier élément révélateur de la contradiction
d’informations exposées dans le guide Parcours guide pratique et touristique
du Defacto. Ensuite, le deuxième élément qui a confirmé l’importance de ce
projet était celui de retrouver l’oeuvre au Passage de la Coupole encerclée, au
milieu des travaux d’un grand chantier effectué sur place et par conséquent,
inaccessible au public.

Le mur encerclé        

Nous avons constaté avec étonnement, lors de la visite du 19 avril
que l’oeuvre à nouveau accessible au public, certes, cependant l’oeuvre avait
toujours son côté contenant les graffitis exposé face à un mur, vestige des
travaux du chantier. Le public et les passants du Passage de la Coupole
peuvent seulement contempler le côté du mur de Berlin sans les graffitis.
Pour se visualiser les inscriptions plastiques de ces vestiges du mur de Berlin,
il faut d’abord deviner que ses trois blocs de béton, c’est véritablement trois
blocs extraits du historique mur de Berlin et ensuite pour la prendre compte
de sa création artistique inscrite, il faut se dévier du chemin actuel proposé
pour le passage des piétons et passer par un étroit passage.

       

Aucune brochure informative concernant l’oeuvre n’est à la disposition du
public. Par conséquent, ce mur est placé dans le patrimoine du site de La
Défense, regagne une accessibilité limitée restant encore dans une position
non valorisante vis-à-vis d’autres oeuvres exposées.

Selon le même responsable de la communication du Passage de la Coupole,
le centre commercial face aux fragments du mur de Berlin fut fermé par
décision préfectorale pour des raisons de sécurité. Il sera remis aux normes
de sécurité et rénové. Le nouveau projet pour ce centre porté par un
investisseur privé sera présenté au public au courant de 2012 en
collaboration avec l’Epadesa. Le fragments du mur de Berlin seront donc
déplacé pour permettre les travaux, mais sans date prévue.
Ces deux éléments, la difficulté de localisation et son accessibilité limitée vis-à-
vis du public, sont alors les deux piliers de ce projet nommé Quand la
mémoire est mise à l’écart ! ou A la recherche du mur de Berlin à La Défense.

2. La proposition :
restaurer, réaménager et communiquer

Le projet Quand la mémoire est mise à l’écart ! ou A la recherche du mur de
Berlin à La Défense a pour objectif la revalorisation des fragments du mur de
Berlin localisés à La Défense.

Pour cette revalorisation, nous proposons trois actions concrètes : restaurer,
réaménager et communiquer.

Par l’action restaurer, le projet envisage une restauration des fragments du
mur de Berlin, c’est-à-dire, nettoyage, l’enlèvement du socle et de supports
d’attache métalliques et du verre de protection ajoutées, des barres
métalliques localisées dans ses parties supérieures et inférieures ajoutées,
reconstitution de la partie supérieur et inférieur des fragments du mur à
l’identique de son état d’arrivé à La Défense. Cette phase de restauration
sera entièrement prise en charge par le service pour l’entretien des oeuvres
du Musée d’art à ciel ouvert compétent du Defacto.

    

Suite à la restauration des fragments du mur, l’action réaménager vise le
déplacement de l’oeuvre à la place de La Défense. Cette place carrée fut dans le passé
le rond-point où se localisait la colline de Chantecoq devenue à partir des années 50
le quartier d’affaires hors Paris, celui de La Défense.
Cette place historique a conservé la sculpture nommée La Défense de 1883 du
sculpteur Louis-Ernest Barrias.

Par la voie de cette symbolique historique, le réaménagement de fragments
du mur de Berlin retrouvera son importance historique. Autres points
importants de cette place sont sa localisation centrale, sa visibilité et
accessibilité faciles au public. Dans sa disposition actuelle, cette place gagne
encore un autre atout, celui d’être à la proximité d’un des bâtiments issus de
l’architecture contemporaine, la tour EDF (2001) avec ses 26 étages et 165
mètres d’hauteur. Cette place est un lieu de passage donc incontournable.
Cette action de réaménagement englobe aussi un éclairage adapté à son
exposition. Cette phase de restauration sera entièrement prise en charge par
la direction des espaces publics et des infrastructures du Defacto.

                                  

La troisième action envisagée par ce projet est celle de communiquer
autour du mur de Berlin. Suite à deux changements majeurs dans le parcours de
cette oeuvre constituante le patrimoine du Musée d’art à ciel ouvert, un
nouveau plan de communication doit être mis en place :
la création des textes pour les articles imprimés ou sur internet, l’actualisation
des plaquettes informatives distribuées par le Defacto, une nouvelle
inauguration pour l’oeuvre, une plaque d’identification de l’oeuvre et une
plaque explicative pour être laissée sur le Passage de la Coupole, son ancien
emplacement. Cette phase de restauration sera entièrement prise en charge
par la direction de la communication et par la direction de l’animation du
territoire du Defacto.

                             

3. Les étapes de développement du projet

Les étapes proposées pour  le projet sont divisées en 3
moments clés, ainsi nommés :

Sur place , contacts et recherches et propositions visuelles et écrites.

- Sur place
Ce moment clé du projet a été celui des visites sur le site de La Défense. Ce
moment a été marqué par l’observation des passants, la prise de notes et des
photographies des signalétiques concernant le site, contacts directes avec les
passants, visites à l’Espace info Défense, localisation et photographies de
fragments du mur, prospection d’un nouveau lieu d’aménagement.

- Contacts et recherches
Ce moment clé a été marqué dans un premier temps par les divers contacts
établis, par courriel et par téléphone, avec les différents services du Defacto
et de la Ville de Courbevoie et de l’EPADESA concernant le service
responsable du chantier du Passage de la Coupole.
La deuxième étape, c’était celle de trouver des pistes du côté de l’artiste.
Ainsi, plusieurs contacts, par courriel et par téléphone, ont été établis avec
l’artiste Thierry Noir qui a travaillé avec l’auteur des peintures à Berlin.
La troisième étape c’était celle de regrouper, sélectionner et interpréter toutes
les informations des interlocuteurs contactés.
Pour faciliter ces contacts, un questionnaire portant 10 questions autour des
fragments du mur de Berlin. Les recherches d’autres informations, comme des
articles apparus au journal Le Parisien ont aidé à interpréter les informations
trouvées.

- Propositions visuelles et écrites
A partir des photographies prises lors de l’étape Sur place, ce projet propose
alors un plan visuel pour concernant le nouvel emplacement des fragments
du mur de Berlin à La Défense et des textes supports pour le plan de
communication autour de l’oeuvre.

4. Bref historique du mur et l’artiste Kiddy Citny

- Bref historique du mur de Berlin
Le mur de Berlin, qui a séparé l’Allemagne en deux entre le 13 août 1961 et le
9 novembre 1989, a symbolisé près de 30 ans la guerre froide et le contraste
entre l’Est et l’Ouest. Suite à la victoire des Alliés sur l’Allemagne nazie de
1945, Berlin est alors divisée en quatre zones. De cette première division
naissent en 1949 la RFA (République fédérale d’Allemagne) à partir de la
Trizone (ancienne zone d’occupation française, britannique et des EUA) et
par l’accord interallié la RDA (République démocratique allemande) ou
ancienne zone d’occupation russe de l’armée rouge.

Après sa chute en 1989, le mur de Berlin fut démonté et décomposé en
45000 segments. Chaque segments du mur de béton préfabriqué avait
comme mesures : 3,6 m d’hauteur, 1,20 m de larguer, 22 cm d’épaisseur et
2,75 tonnes de poids.
Les trois segments du mur de Berlin ont été acquis en 1990 par la Mairie de
Courbevoie suite une visite parlementaire en décembre 1989 à Berlin.
L’adjoint au maire de Courbevoie, Jean-Yves Haby, a demandé à Erhard
Krack, Maire de Berlin-Est à l’époque, la possibilité de ramener en France des
fragments du mur comme symbole de l’ouverture des frontières entre l’Est et
Ouest.

Le Maire de Berlin-Est a proposé la vente des segments dans montant de 300
000 deutsche marks, soit 150 000 euros. L’argent récupéré par cette vente a
été investi dans la rénovation des hôpitaux et dans des projets de caractères
sociaux dans l’Allemagne de l’Est. C’est la compagnie de transport
Carlberson qui a assuré le transport des trois segments du mur de Berlin à La
Défense.

 

En 1995, cette oeuvre fut retrouvée dans un parking de La Défense
recouverte par une bâche et entourée par bouteilles de bières vides. Ce
triptyque historique, devenu ouvre d’art, a dérangé en réalité, l’équipe des
ingénieurs et architectes du Defacto, qui a trouvé l’aménagement des 12
fragments du mur de plus d’huit tonnes inapproprié pour l’Esplanade de La
Défense. Selon un ancien collaborateur de la Mairie de Courbevoie, l’oublie
de ce mur de Berlin fut en réalité le résultat des querelles politiques entre les
autorités de la Ville et la société de gestion qui gère La Défense. Par
conséquent, un nouvel emplacement près d’un centre commercial à La
Défense fut proposé par Jacques Kossowski, député-Maire de Courbevoie élu
en 1997.

Aujourd’hui, ces fragments du mur de Berlin continuent à être source d’oubli.
Placée face à l’ancienne galerie marchande nommée Galerie Coupole-
Regnault fermée en 2010 sous plusieurs protestes de ses commerçants,
l’oeuvre fut entourée et mise à l’oubli du public pour temps indéterminé lors
des travaux pour la nouvelle sortie de la gare RATP. Par mystère, le
responsable du chantier de La Coupole de l’Epadesa a indiqué à une
nouvelle accessibilité du triptyque au public à compter de la fin mars 2012. Il
est été retrouvé sale, avec de débris placés dans son socle en verre.

Comme la galerie marchande est fermée et murée en attendant sa
démolition, les passants et le public de cette oeuvre doivent se contenter de
l’apprécier d’abord par son côté de béton anciennement placé dans l’ancien
Berlin-Est. Son côté Berlin-Ouest avec la peinture de Kiddy Citny est placé
face au mur de l’ancienne galerie. Suite à ce triste cheminement, les
fragments du mur de Berlin ont perdu de leur importance symbolique et
artistique des années 90 suite à la chute du mur de Berlin.
Aujourd’hui, la meilleure question à se poser est celle concernant le destin
réservé à ces morceaux vivants de l’Histoire de l’Humanité. Est-ce que avec
la démolition totale prévue du centre commercial ils auront un nouveau destin ?
Peut-être et enfin, un placement plus digne pour ces fragments de la
mémoire, oeuvre d’art du patrimoine public symbole de la réunification d’un
pays. Ces questions pourront éventuellement trouver des réponses lors de la
fin des travaux à priori d’aménagement de la Galerie Coupole-Regnault, mais
que selon les repreneurs de la gelerie auprès de l’Epad, il seront en réalité de
transformer le lieu dans une galerie avec des boutiques de luxe et de loisirs
pour 2014.

- L’artiste Kiddy Citny
Kiddy Citny est né à Stuttgart en 1957. Il a trouvé inspiration dans le Berlin
des années punks et a contribué à créer les « Dilettantes de génie », une
scène artistique que fit le lien entre les musiciens et les plasticiens. A partir de
1977 avec son groupe « Sprung Aus Den Wolken » (Sauter par-dessus les
nuages), l’artiste explore l’expérimental du jazz. Son groupe réalise 6 albums
et se fait remarquer par la bande originelle du film Les ailes du désir de Win
Wenders. En parallèle à son activité musicale, l’artiste a aussi développé son
univers plastique et en compagnie de Thierry Noir, ils ont choisi le mur de
Berlin comme support pictural. Depuis la chute du mur en 1989, l’artiste
navigue entre Munich, Los Angeles et Berlin. Il continue ses créations
musicales, notamment avec la sortie de son dernier album Artpark en 2004.

5. Plan visuel du nouvel emplacement : place de la Défense et
communication

Par ce nouvel emplacement à la place de La Défense, nous voulons
souligner : l’accessibilité du public qui pourra choisir son propre itinéraire (à
partir du point Info Défense, à partir des escaliers en face de la tour EDF, par
les voies latérales où se trouve garent les cars de tourisme), la visibilité pour
être dans une place dégagée et centrale vis-à-vis de la construction du
quartier d’affaires et enfin, la facilité de s’informer sur ces fragments du Mur
de Berlin à partir d’une plaque informative.

 

   

      

6. Texte informatif autour du Mur de Berlin à La Défense
Nous avons crée un texte que s’approche par sa forme littéraire à une pièce
de théâtre à partir des informations recueillies auprès des divers
interlocuteurs du projets.Ce texte, presque pièce de théâtre est ainsi un outil valide pour les créations
d’autres textes autour du mur de Berlin à La Défense.
Texte presque pièce de théâtre
La pointe de l’iceberg ou Dialogues autour de l’histoire les fragments du mur
de Berlin à La Défense : une histoire avec différents interlocuteurs

7. Remerciements
Nous voulons remercier aux artistes Kiddy Citny et surtout à Thierry Noir pour ses
précieuses informations concernant les fragments du mur de Berlin et à tous
les interlocuteurs qui ont aidé à la réalisation de ce projet : les passants du
Passage de la Coupole. Ainsi qu’aux interlocuteurs de la mairie de Courbevoie, du
Defacto et de l’Epadesa.

à propos

Article publié le : Mercredi 30 mai 2012. Rédigé par : T.Ruiz

Ce cours théorique et pratique traite, dans un vaste spectre, de projets artistiques pour les lieux publics.
Nous étudions des réalisations éphémères et permanentes d’artistes consacrés et de citoyens anonymes.
Cet semestre nous avons travaillé sur le quartier de La Défense, en Ile de France. Nous avons étudié son histoire, son projet d’urbanisme et la volonté affiché par ses institutions de promouvoir les expressions artistiques.
En suite, les étudiants ont réalisé des maquettes ou des prototypes de leur projet en rapport avec ce lieu.
Les propositions vont des interventions conceptuelles à des objets de design dans un très large éventail.
La plupart des projets témoignent d’une perspective critique sur les politiques culturelles et sur le développement urbain de La Défense (et plus largement celui des métropoles).
Les pages ici publiées résument le contexte, le processus et les résultats de ces interventions.

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