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Les murs

Article publié le : Lundi 4 juin 2012. Rédigé par : jungwon

Titre: Les murs/ The walls                                                                                                                                                               Installation,                                                                                                                                                                             Dimension variées                                                                                                                                                                       Clôture, porte tournante, valise, vidéoprojection,                                                                                                       Durée:  1’ 35’’ en boucle

Au bord du quartier de la Défense, on retrouve une tour qui montre une vue panoramique. Elle a l’air d’une muraille moderne en verre. C’est un bâtiment [1] qui se situe entre un quartier de bureau et un quartier d’habitation ; un côté de la façade reflète les tours de la Défense et l’autre reflète les logements sociaux de Nanterre. Il me semble que ce bâtiment de verre condense le sens d’une ville contemporaine que l’on peut appeler une « métropole », c’est-à-dire la coexistence paradoxale de réalités différentes dans un terrain limité. Ma vidéo, la ville de verre (voir la photo ci-dessous), veut illustrer cela : elle représente la vue des logements sociaux qui n’est pas très nette comme une image reflétée dans l’eau. Ce paysage fantomatique s’étend à travers une structure d’acier à la forme d’un grillage où une porte tournante est installée. Les gens la franchisent pour y entrer et en sortir. Dans ce contexte, la porte a le sens d’un passage qui lierait deux espaces radicalement séparés comme le rêve et le réel.

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KANG Jungwon, Ville de verre (2012)

Un film de Kim Ki-duk, Printemps, été, automne, hiver… et printemps[2] met l’accent sur un rite de passage en représentant ‘une porte’ seule au milieu du vide qui lie entre deux espaces, un temple au milieu d’un lac et la ville au pied de la montagne (voir la photo ci-dessous) Cette porte est pour moi comme ‘un trou’, à travers lequel on voit et entre vers un univers défendu. Dans ce contexte, il semble que ce ‘trou’ est à la fois une fenêtre pour observe la ville fantôme mais aussi une porte pour y entrer. Pour compléter cette idée, je propose une installation [3] qui est de créer un « espace théâtral » en utilisant différentes dispositions entre projection d’image et objets.

 KIM Ki-duk, Printemps, été, automne, hiver… et printemps, 2003

Cette installation est constituée de quatre éléments : une clôture, une porte tournante, une valise et une vidéo projection. Ces éléments se développent à partir de mon premier dessin ci-dessus. Avec l’idée de la « mobilité », je cherche des manières possibles pour représenter le paysage urbain, projeté et reflété à travers la porte transparente telle que le verre. – Au milieu de la salle d’exposition, il y a une clôture blanche où une porte tournante en verre est installée. La vidéo, Ville de verre (2012) se projette sur cette clôture et traverse cette porte transparente et se reflète sur cette porte. Cette projection d’image traverse l’autre côté où il y a une valise, est déformée par la déviation du verre et aussi par le volume de la valise. Dans cette installation, on peut remarquer trois murs différents qui s’utilisent comme supports de cette projection : une clôture de bois, une porte tournante de verre et une valise blanche. (voir l’esquisse ci-dessous) – Réaliser une fenêtre sous la forme de porte : le concept de la Grande Arche de la Défense m’a inspiré, afin de développer ce projet ‘Les murs’.

KANG Jungwon, Les murs/ The walls, 2012

 


[1] Tour Kupka A, 18 Rue Hoche, 92800 Puteaux.

[2] Un film coréen réalisé par de Kim Ki-duk en 2003.

[3] Dans le domaine de l’art contemporain, l’installation nous permet de combiner un ou plusieurs médiums dans un espace singulier. Ces différents mediums et matières sont parfois homogènes parfois hétérogènes. Le fait de les mélanger nous permet d’introduire un univers fantastique ou étranger dans la réalité.

à propos

Article publié le : Mercredi 30 mai 2012. Rédigé par : T.Ruiz

Ce cours théorique et pratique traite, dans un vaste spectre, de projets artistiques pour les lieux publics.
Nous étudions des réalisations éphémères et permanentes d’artistes consacrés et de citoyens anonymes.
Cet semestre nous avons travaillé sur le quartier de La Défense, en Ile de France. Nous avons étudié son histoire, son projet d’urbanisme et la volonté affiché par ses institutions de promouvoir les expressions artistiques.
En suite, les étudiants ont réalisé des maquettes ou des prototypes de leur projet en rapport avec ce lieu.
Les propositions vont des interventions conceptuelles à des objets de design dans un très large éventail.
La plupart des projets témoignent d’une perspective critique sur les politiques culturelles et sur le développement urbain de La Défense (et plus largement celui des métropoles).
Les pages ici publiées résument le contexte, le processus et les résultats de ces interventions.

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LA DÉFENSE: les souvenirs du futur

Article publié le : Mercredi 30 mai 2012. Rédigé par : tatevik

L’idée de projet
Les mots clés pour notre projet ce sont: modeler, remodeler, construire, reconstruire, effacer, raser, détruire, déplacer. L’idée de ce projet est de créer toutes les versions possibles de la Défense dans le futur. Aujourd’hui, la Défense est un endroit futuriste où l’architecture nous renvoie vers nos descendants. Est-ce vraiment l’architecture du futur? Peut-être que la Défense d’aujourd’hui est déjà dans le passé? Notre travail a été inspiré par le roman contre-utopies de Ievgueni Zamiatine Nous autres, Fahrenheit 451 de Ray Bradbury, et plusieurs films sur l’avenir comme Melancolia de Lars Von Trier, Perfect sense de David MacKenzie. Un autre sujet nous a inspirées, c’est celui de la construction de Large Hadron Collider qui être dangereux pour la planète car il pourrait provoquer un trou noir. Nourries de ces rencontres, nous avons développé notre propre imaginaire pour créer un projet personnel différent de notre vision du futur.
Pour notre travail, nous allons utiliser deux médiums, la photographie et le dessin; ils vont nous aider à remodeler, effacer, déplacer ou détruire. Le but de notre projet est de créer deux mondes parallèles et de montrer des scénarios différents pour notre planète. Un autre objectif de notre travail est de créer les souvenirs d’un futur déjà inscrits dans le passé. Pour cela, nous utiliserons un troisième médium, la littérature. Il y a sept souvenirs du futur détruit. Le chiffre sept est est le chiffre du rythme du « Sang », la mémoire nutritive de l’âme humaine. Le sept exprime les étapes de maturité, les générations. La stylisation du 7 représente une faux, symbole de la mort. Dans notre travail, dans les souvenirs détruits, le sept signifie la fin de la civilisation. En revanche, dans les souvenirs construits et heureux, le sept signifie l’âge d’or de la civilisation.
Le processus du projet
Nous avons commencé notre projet à la Défense par une promenade avec appareil photo, papier et crayons. Nous avons choisi ensemble le sujet pour chacune des images. Je faisais les photos et Olena faisait les esquisses. Nous avons sélectionné ensuite sept photos sur lesquelles nous voulions travailler. À partir de ce moment là, nous nous sommes séparées pour travailler indépendamment. Nous avions besoin de cette solitude pour ne pas influencer le travail de l’autre. Notre regard sur le futur est différent. Pour moi, le futur représente le vide, la disparition des gens, des édifices, la destruction. Pour Olena, le futur est au contraire l’apparition de nouveaux bâtiments, de nouveau design, d’harmonie. Pour créer une ambiance de vide et de fin du monde, j’ai travaillé au moyen de Photoshop en supprimant des éléments à la Défense: les gens, les bâtiments, les paysages mais aussi en créant un nouvel espace. J’enregistrais chaque effacement pour qu’on puisse voir le processus de destruction. Ensuite, j’ai fait le montage des images et du son pour créer un stop motion. J’ai gardé la couleur des images pour qu’elles puissent être réelles. J’ai choisi un son angoissant symbolisant la destruction, l’effacement, le vide, le vent et la solitude.

Les souvenirs d’un futur détruit et vide.

«Je me souviens de ce jour où tout a commencé à changer. C’était en octobre. Il faisait beau tout le temps et même chaud comme en été. On continuait à aller au travail, on faisait les choses habituelles. Personne ne remarquait rien. Mais un jour ma télé n’a plus fonctionné. Je me suis réveillé à 7 heures pour aller travailler, j’ai préparé mon petit déjeuner et comme d’habitude, je me suis installé devant la télé avec mon café pour écouter les nouvelles. La télé ne marchait plus. Cela m’a paru bizarre mais je n’avais pas le temps d’essayer de la remettre en marche. J’ai fini mon petit déjeuner et je suis sorti de chez moi. Il y avait quelque chose d’étrange dans la rue. Je suis descendu dans le métro. Cette sensation de quelque chose d’anormal ne me quittait pas. Soudain, j’ai compris. Il n’y avait pas beaucoup de monde dans la rue et dans le métro. Nous n’étions que quinze personnes à sortir du métro à la Défense. C’était la première fois de ma vie que je trouvais un tel silence à la Défense. Le silence était partout,… le silence et le vide. J’ai trouvé personne à mon travail. Je suis rentré chez moi. Les rues étaient vides. Je n’ai rencontré qu’un homme seul qui fumait sur un banc et un chien qui se cachait sous une voiture. Rien ne fonctionnait plus, ni le téléphone, ni internet. J ‘ai essayé d’aller chez mes amis puis dans ma famille, mais personne ne répondait à la sonnette. J’étais absolument perdu comme ce chien sous la voiture. L’air était chaud et les rues restaient désespérément vides. Je suis rentré chez moi complètement paniqué. Maintenant, j’écris mes souvenirs de ce futur cauchemardesque au moment où je me suis retrouvé tout seul dans cette ville, peut-être même dans ce pays ou sur cette planète. Je ne cuisine pas parce que même le four ne marche plus. En fait, il n’y a pas d’électricité. Je mange ce que je trouve dans les magasins vides. Je continue à me lever tôt tous les matins et à aller à la Défense. Le métro ne circule pas. J’y vais en vélo. Je fais de longs tours dans la ville en espérant trouver quelqu’un de vivant. Mais c’est seulement le silence que je rencontre dans tous les coins de la ville. Nous sommes en décembre et pourtant, il fait chaud comme en été. Je suis toujours seul. J’ai remarqué que les bâtiments ont commencé à se détruire, à tomber, à disparaître. Le paysage de la ville change. J’ai du mal à reconnaître certains endroits. Ce n’est plus la même ville. Et moi, je ne suis plus le même. Nous ne savions pas que notre futur serait ainsi, la ville est presque détruite, voire complètement disparue. Et moi, le seul homme dans cet espace vide, je me promène tous les jours en espérant trouver quelqu’un. Je sais que je vais mourir ici, mais je veux que les autres sachent, s’il n’y avait même qu’une seule personne, tout ce qui s’est passé ici. Je continue à écrire mes souvenirs d’un futur vide.

Les souvenirs d’un futur construit et heureux
«Tous les matins, je me lève pour aller à mon travail qui se trouve à la Défense. Cela fait presque cinq ans que je travaille là-bas. C’est un quartier magnifique. Pour y aller, je prends mon hélicoptère qui est stationné sur le toit de ma maison. Ça prend dix minutes et voilà, je suis à la Défense. C’est impossible de décrire l’ambiance qui règne ici. J’ai l’impression que tout le monde travaille à la Défense. C’est le quartier le plus populaire de Paris. Les gens rêvent d’y travailler. On trouve un nouveau design, des jardins et des fontaines partout, des bâtiments plus hauts et plus confortables, tout est idéal pour bien travailler et se reposer.Dans les constructions des batiments a été utilisé un verre trés résistant, le plexiglas. La projection de la lumière à travers ce matériau translucide crée des fenêtres ou même les bâtiments ou leurs contours. Aussi, parfois on ne sait si ce que l’on voit est réel reflet ou un effet d’optique. La Défense s’habille de la couleur rouge comme un symbole de la beauté, l’amour, la vie en mouvement,le bonheur, la prospérité, la charité et la tolérance qui reflètent notre époque.Nous ne travaillons pas beaucoup, quatre heures par jour seulement,de 9 heures à 13 heures avec une pause de 30 minutes pour manger. Après le travail, chacun fait ce qu’il veut. Moi, car je suis célibataire, je reste à la Défense pour aller à la piscine. Les piscines dans le futur ne sont pas comme avant. A la Défense, les piscines imitent la mer: il y a une plage avec du sable, l’eau parait sale car elle contient aussi du sable. Il y a toujours du soleil en été comme en hiver. C’est presque une vraie plage avec une véritable mer. Après la piscine, je vais dans un café où je déjeune. Je mange des légumes et des fruits car le futur est un monde de végétariens, nous ne tuons plus les animaux, ils sont nos amis. Quand j’ai fini de déjeuner, je sors dans la rue pour prendre l’air et faire un petit tour. Partout dans le quartier, il y a des bibliothèques numériques avec tous les livres pouvant exister dans le monde. Je choisis un livre animé. Pendant la lecture, tout ce que j’imagine apparaît sur les pages du livre. Quand j’ai fini de lire, je ne quitte pas le quartier car le soir, il y a des concerts et des rencontres sur la place de la Défense. Le monde est beau et les gens sont heureux. Enfin, nous ne vivons pas pour travailler mais pour être heureux.

Conclusion
Ce projet décrit une vision différente du futur qui peut être anéanti ou au contraire riche de constructions et d’inventions. Le présent a toujours plusieurs réalités comme le futur. Dans notre travail, nous cherchons à démontrer les liens entre le temps et l’espace. Comment l’espace change dans le temps. Il existe aussi des liens entre le futur et le passé, nous montrons les souvenirs du futur. Ce sont les personnages imaginaires qui vivent dans le futur et écrivent leurs souvenirs pour des lecteurs réels ou éventuels. Le travail en équipe nous a permis de développer ensemble une idée tout en travaillant chacune individuellement. Le futur est toujours le centre d’intérêt pour les écrivains, les cinéastes, les artistes ou les architectes. C’est un des sujets sur lequel nous pouvons avoir une quantité infinie d’idées et être capables de les aborder et les développer avec des médiums multiples et différents.