Intervention urbaine éphémère

Depuis l´Antiquité, l’être humain a observé des formes géométriques dans son environnement naturel et les a utilisées dans ses représentations artistiques, à tel point que nous pouvons observer des éléments géométriques dans le processus de création de multiples formes : les décorations de vases, les frises, des constructions architectoniques etc Pour toutes ces raisons,  j´ai voulu aborder la thématique de la Défense à partir de ses formes géométriques.

Du point de vue des espaces, je vois la Défense comme une superposition de couches / niveaux. On en perd ainsi la notion de rez-de-chaussée. Il est difficile de percevoir le niveau dans lequel on se trouve. Dans le cadre de la morphologie urbaine, ces constructions semblent être une limite « en tension », c’est-à-dire un point frontalier qui ne réussit pas à contenir la prolongation / projection de l’axe parisien.

Les arêtes et les formes présentes me ramènent à l´idée de géométrie. Finalement, l’arc consiste en un ensemble d´arêtes qui sont la délimitation d’un énorme volume d’air. Mon travail naît de cette idée.

 

Processus photographique.

En principe, après avoir fait le parcours de la Défense, j’ai placé les figures dans différents coins et angles, dans la rue, différents types de supports ont été installés. Ainsi dans un cadre de recherche géométrique et de relation avec des constructions solides du lieu, ces figures de papier se sont appropriées de ce quartier d’affaires.

 

    L’idée de cette performance était d’attirer  d’attention des passants avec de petites figures et des couleurs en contraste avec les constructions du lieu. Ainsi avec ces figures fragiles, le public sera plus rapidement conquit. L’installation était jolie à voir, c’était l’idée, les gens s’approchaient quelques fois et aussi prenaient des photos. Dans cette installation j’ai voulu travailler à partir de la beauté, de cette façon la réception par public est meilleure. Ils ont pu voir quelque chose qui leur plaisait. Je crois que l’impact est meilleur de ce fait. De plus l’idée que j’avais en tête était le faible sentiment d’appartenance que les gens avaient pour leur ville. Les personnes ont l’habitude de se réunir chez eux et non d’utiliser les espaces de la ville qui leur appartiennent.

 

         Pour la réalisation de cette performance j’ai toujours essayé de chercher et de voir ce qu’il se faisait dans le domaine d’interventions urbaines; des vidéos, installations, performances etc. Je crois que la meilleure inspiration est ce qui passe dans la rue. Marcher, se promener aide beaucoup à cela, à regarder TOUT.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

           Finalement ma proposition est appuyée par deux images du même espace qui se   situe exactement dans l’Arc de la Défense. La première photographie est prise de jour et  la seconde de nuit. Il s´agit de deux photographies prises dans le même lieu, qui présentent des caractéristiques communes : dynamisme, et direction. Le positionnement de l’Arc crée une tension dans l´espace graphique ainsi que la répétition de lignes qui génèrent des plans et des textures. Cependant, des éléments s’opposent et par là-même des concepts naissent.

 

        La position que j’occupe face à cette architecture est importante pour le résultat final que nous aurons de la    performance. Les deux  photographie ont  été pris à partir d’un point fixe, qui permet d´obtenir une perception tridimensionnelle des plans. Grâce à l´appui de ces photographies, je pourrai percevoir les formes de combinaisons et de contrapositions potentielles.

Photographie N ° 1

            Cette photographie a été prise depuis un angle duquel nous pouvons observer trois perspectives : horizontale,   verticale et oblique. Cette image de jour peut être définie de la manière suivante : l’image est divisée en trois plans. Dans la partie supérieure gauche,  nous pouvons voir un mur composé de nombreuses lignes parallèles et horizontales qui forment des carrés multiples. Dans la partie droite de l’image nous pouvons observer  un mur avec une importante quantité de lignes verticales et horizontales. Les deux parties de la photographie ont une perspective oblique c’est-à-dire qu´elles possèdent deux points de fuite, où le cube est partiellement de côté, et où seul un axe spatial est parallèle au plan de projection.

Dans la partie inférieure de la photographie nous pouvons voir un escalier qui est caractérisé de quelques points de fuite et une perspective oblique qui nous aide à déterminer la profondeur et la situation d’objets aux distances distinctes.

Entre ces trois plans nous trouvons un point d’intérêt formé par la superposition de figures, petites et fragiles, de différentes couleurs, chaudes et froides, placées dans le désordre. Cette intervention de figures de papier crée du contraste et une contraposition géométrique avec la construction grise, ordonnée et solide de l’édifice.

 

 

 

Photographie N°2

La seconde image est une photographie prise de nuit dans le même lieu et avec le même angle, sur laquelle nous pouvons observer des perspectives horizontales, verticales et obliques.

Etant donné que c’est une photographie prise de nuit, l’échelle de gris se présente avec des tons obscurs, provoquant un plus grand contraste.

Les figures superposées sont faites de papier de différentes couleurs : rouge, un bleu vert et blanc; leur fragilité s’oppose avec le solide des édifices du secteur.

 

Temporalité

Les deux images prises dans le même lieu possèdent des caractéristiques géométriques communes. Cependant, vu l´opposition de leur temporalité (jour/nuit), les figures géométriques qui ont été superposées aboutissent à des concepts différents.

La temporalité a un rapport avec la superposition des figures géométriques. L’image du jour et la présence de lumière mêlées aux figures géométriques de papier superposées, d’une manière désordonnée, représentent la présence et le mouvement des personnes, en désordre, dans la diversité et dans le bruit, la force de travail, le développement, la technologie. Le progrès d’une force incontrôlée qui est auto engendrée, le fruit de la capacité innovatrice des êtres humains ou de l’action délibérée de la société qui là est générée.

L’image de la nuit et la superposition des figures aliénées de forme verticale représentent le calme, l’absence de bruit, de personnes et un certain vide nocturne. La nuit est un moment pour réfléchir, pour lire, pour penser, où se réveillent des enchantements et connotations diverses; le magique, le paisible. On peut entendre tout un monde qui se cache du jour, au terme d’un jour, pour en commencer un autre; une renaissance et un principe des choses.

En conclusion : le jour les figures géométriques sont irrégulières et la nuit des figures géométriques ordonnées créent une contraposition des concepts suivants : plein / vide et chaos / calme.

 

Virginia Paz.

 

 

Tags: , ,

Une réponse à “Intervention urbaine éphémère”

  1. sandy Says:

    Apporter de la couleur dans le quartier gris de la Défense est une bonne idée de base.
    Cela dit, je ne comprend pas le rapport entre les formes naturelles et les origami. Je me trompe peut être mais dans nos consciences les formes géométriques n’ont rien de naturel. Si l’on voit ces formes apparaitre régulièrement c’est qu’elle sont conçus dans un but décoratif et moderne dans le design ou justement de déconstruire la nature avec les cubistes par exemple.
    Ensuite pour ton explication sur les différentes perspectives, il me semble que certains mots ne sont pas juste. Il me semble, par exemple, qu’il n’existe qu’une seule perspective possible dans notre réalité…

Leave a Reply