Sarah Gautier
Quand on se rend quelque part pour la première fois, on est généralement curieux de tout ce qui nous entoure, on cherche des repères pour appréhender ce nouvel environnement et de se familiariser. On relève quasiment tous les détails, on est très attentif.
Cependant, les habitudes s’installent rapidement, on ne prend plus le temps de regarder ce qu’il y a près de nous, on devient comme hermétique, seules les choses qui changent de l’ordinaire peuvent encore attirer notre attention.
Plus on fréquente un endroit, plus notre attention est limitée. On a tendance à essayer d’optimiser notre trajet, à atteindre plus rapidement le point d’arrivé. Il y a comme un effet de zapping, on prête plus facilement attention à ce qui est nouveau, à ce qui sort des habitudes, pour savoir si cet objet mérite qu’on l’a considère, pour mieux l’ignorer par la suite.
On opère toujours un choix dans les informations que l’on veut retenir ou non, comme on ne peut pas tout retenir, on doit trier, d’où le zapping. On peut voir cela comme l’optimisation du tri des informations que l’on compte « sauvegarder ».
C’est encore plus vrai dans les transports en communs. On n’a pas envie de s’y attarder, car les couloirs de métro ou les quais de gares ferroviaires ou routières ne sont pas forcément des lieux faits pour traîner, dans tous les cas, on est souvent pressé. On va à l’essentiel, on n’observe encore moins notre environnement, parce que l’on est absorbé par l’idée d’éviter les gens qui nous entourent et d’arriver à prendre le transport que l’on souhaite.
J’ai eu comme idée de remettre en avant certains éléments que l’on croise dans les transports, auxquels on ne prête plus attention, qui sont, pourtant, pour certains indispensables pour être dans les règles ou pour s’orienter. Au début ces éléments nous semblent étranges, ou très utiles, mais après c’est comme s’ils n’existaient plus à nos yeux.
Durant mon trajet entre chez moi et l’université (durée 1h-1h30), j’ai pris des photos avec mon téléphone portable de ce que je voulais mettre en avant. J’ai choisi le téléphone portable, car je l’ai tout le temps sur moi, même si les images prises ne sont pas d’une grande qualité, il m’est plus aisé de prendre mon téléphone plutôt qu’un appareil photo.
J’ai aussi décidé de laisser les éléments dans leur contexte, comme cela, le spectateur a une idée de ce que je vois directement (la hauteur, l’angle de vue). Il est vraiment question de mon point de vue, de mes pensées sur les objets, et non de l’idée commune que l’on peut avoir. Mais il est, bien entendu, possible que mon point de vue coïncide avec celui d’autres personnes.
J’ai essayé d’adopter la façon de penser de quelqu’un qui serait extérieur aux transports en commun, et qui découvrirait ce qui l’entoure. C’était un moyen de sortir de mes habitudes, du lieu commun, pour trouver une façon particulière de décrire chaque chose.
Ce n’est pas une liste exhaustive, ce sont juste les choses que j’ai relevé, auxquelles je prête encore attention. Je suis sûre que quelqu’un d’autre aurait choisis différents éléments.
A mon avis, cette idée peut être déclinée pour d’autres lieux, comme une ville ou un parc vu par un piéton, sachant que chaque ville et parc a sa particularité, ce pourrait se faire dans un lieu fermé, comme des bureaux.
Je pense qu’il est possible d’approfondir cette idée en élargissant les lieux, les éléments, mais aussi les participants, pour avoir plusieurs points de vue.