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Chemin des poulies

Storybord de Chemin des poulies

< Synopsis >

C’est une histoire d’une femme qui a un souvenir occulté. Dans un cabinet profond de son bureau, elle trouve un ancien dossier qui parle d’un accident d’une famille.

Le décor de ce film est celui dans le quartier constitué des architectures modernes à Saint-Denis mais « désert ».

Dans ce film, l’absence de son souvenir familial est traduite par ce lieu « vide »… 

archi (fig. 1.)

< Scénario >

Chemin des poulies est conçu pour le film fiction. Il parle d’une histoire d’une femme à l’âge de vingt cinq ans qui travaille dans l’agence de voyage de moyenne envergure située sur une petite rue nommée Chemin des poulies de Saint-Denis et fondée depuis plus de trente ans. Cette femme a grandi dans ce quartier, pas de parents. Ses parents ont morts quand elle était petite mais elle n’a pas de souvenir sur leur mort.

Au début d’été, cette agence de voyage voulait trouver un type de voyage à thème accroche d’intéresser aux citadins pour leurs vacances d’été. De fait, il y a vingtaine ans où ce quartier a été beaucoup plus vivant grâce au développement industriel et commercial, cette agence organisait le voyage exotique pour les habitants. La femme descend sous le sol du bureau pour aller voir au magasin d’archive et chercher ces anciens dossiers-là. Dans cette recherche, elle trouve un article qui parle d’un accident d’une famille dans leur voyage en Malaisie ; des parents morts et leur fille survécue dans l’accident de noyade. Sa crypte de mémoire commence à surgir…

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Ce projet est conçu pour le court-métrage qui traite une thématique de la mémoire, plus précisément l’absence de souvenir sur laquelle je m’interroge. Ne se pourrait-il pas que l’absence des souvenirs ne soit qu’un effacement dans la mémoire ? Qu’est-ce que l’on peut interroger sur l’« absence » sous la forme de la mémoire ? Ma recherche est basée à la théorie de l’espace rhétorique trouvé, par exemple dans la dernière séquence du film, L’Éclipse (1962), chez Michelangelo Antonioni : L’espace qui parle.

« L’/espace/ possède une place dans la parole persuasive. Il occupe simplement un livre presque entier, le second, de la Rhétorique d’Aristote ; son titre de gloire s’appelle la Topique, (…) Topique, stratégie rhétorique du chemin fait à rebours à partir d’un lieu commun – ce lieu métaphorique dans lequel nous partageons un acquiescement – déjà donné, c’est le fameux « message » des communicationnels. »[1]

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L’idée de Chemin des poulies naît de la promenade du quartier de Saint-Denis à la date du 26 mars 2013 pendant la matinée où la photo ci-dessus (fig. 1.) a été prise.

Capture d’écran 2013-05-31 à 04.22.05  (fig. 2.)Plan de localisation des archéologiques

D’abord, malgré l’histoire de ce quartier depuis Néolithique ancien – Les premières traces d’occupation humaine remontent au néolithique ancien près de la basilique, une sépulture isolée – qu’il y a beaucoup de projet archéologique (fig. 2.), je l’appellerai un quartier résidentiel. Nous pouvons trouver beaucoup d’immeubles d’habitation hauts et géométriques. Cela nous rend un paysage de la société moderne, industrielle qui était vive à la fin des années 1970. On peut dire que c’est à cause de la crise du logement après les deux guerres. Dès 1945, la municipalité lance une politique de logements sociaux.[2]

Ma première impression de ces lieux est donc une ville « vide » ou « déserte ». De ce contexte, ce « vide » ne vient pas de la ruine mais plutôt de son paysage où restent des traces du monde industrialisé, inhumain et aliéné. Un espace plat où une femme n’arrive pas à enraciner une identité, et un espace d’apesanteur où elle se trouve bien incapable de donner du poids à sa vie.

Saint-Denis-20130326-01175_groupe de touriste (fig. 3.)

Ensuite, ce que j’ai rencontré dans cette promenade, est un groupe de touristes (fig. 3.) dans ce quartier de même qu’il s’appelle ville au Moyen âge.

Cette rencontre m’a évoqué mon expérience du travail à l’agence de voyage, le travail qui m’a posé la question sur la « connaissance » et l’« expérience », ainsi qu’un rapport entre deux. C’est à dire que le travail de cette agence se passe avec la « connaissance » des lieux qui est obtenu par les documents, cependant qu’il ne permet aucune « expérience » des lieux. Un travail à imaginer.

 

Dans la démarche de ma création, il est ainsi nécessaire de ressenti des paysages de la ville pour construire reconstruire l’absence de souvenir ou bien présenter représenter les traces mnésiques.

« La vue extérieure… des enfants jouent dans une cours d’école, des jeunes crient entre eux, des couples se disputent et une femme pleure au bout de la rue, n’est pas qu’une image de l’autre. Dans leurs figures, nous pouvons retrouver notre passé que nous oublions et aussi notre future que nous imagions. »          

(un extrait dans mon cahier d’esquisses, un jour en 2012)

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  • Références filmographiques

– Lynne Ramsay, We need to talk about Kevin, 2011.

– Naomi Kawase, Rien ne s’efface, 2009.

– Michel Gondry, Eternel Sunshine, 2004.

– Bong Joon-ho, Memories of Murder, 2003.

– Hirokazu Kore-eda, After Life, 1998.

 

 


[1] Une citation dans l’article d’« /Espace rhétorique/ » écrit par Philippe-Joseph Salazar :

URI: http://id.erudit.org/iderudit/007557ar

DOI: 10.7202/007557ar

Note : les règles d’écriture des références bibliographiques peuvent varier selon les différents domaines du savoir.

[2] Consulté sur le site http://www.saint-denis.culture.fr/fr/1_6b_ville.htm