Carnet Immobile – Koyuki

Durant cette période de confinement  de nombreux musées (Louvre, Musée du quai Branly, Musée d’Orsay, MOMA…) proposent des visites virtuelles de leur collection/exposition sur leur plateforme numérique. Nous sommes invités à travers un dispositif qui mobilise avant tout la vision, à vivre l’expérience d’une visite au sein de leur institution tout en étant pourtant confiné(e) chez soi.

Intriguée par ces dispositifs qui se proposent de faire vivre une expérience à travers un écran – recréant un mode de consommation d’images où nous sommes malgré nous incité à n’être que des spectateurs passifs –  je me demande alors ce qu’il advient de l’expérience physique, sensorielle, intime d’un corps qui se déplace dans un espace ;  d’un contexte et d’une temporalité vécue , de ces « instants » qui interviennent et qui donnent à ces évènements un pouvoir d’ancrage dans le réel. 

Ayant une pratique d’écriture libre je tiens un carnet où j’écris a posteriori d’une observation sur le réel, d’une exposition, d’un souvenir, d’une lecture, d’un évènement, d’une expérience. De tous ces moments qui m’interpellent et dont je ressens le besoin de garder une trace. L’écriture m’offre alors une trace mémorielle qu’une image ne pourrait retransmettre.

En cette période d’enfermement n’ayant pas de matière à écrire, c’est l’occasion pour moi de me replonger dans ces écrits et de revisiter des bribes de ma mémoire passé. Parfois des images me reviennent, parfois ce sont des sons, des voix, qui me font revivre ne serait-ce que mentalement ces moments passés. 

Interrogeant le rapport image/texte, cette pratique m’offre la possibilité d’explorer la capacité du texte à produire des images mentales. Dans ce contexte particulier et dans le besoin de repenser les formes que peuvent prendre un cinéma nomade « enfermé ». Je décide à mon tour de donner une forme virtuelle à ce carnet à travers un blog éphémère en y partageant quelques écrits.

Voyant ce carnet comme un support intime, il s’agit de dérouler dans ce carnet immobile le film photographique de ma mémoire par l’écriture. Et de peut être voir ces textes comme une autre forme d’exploration et de projection à travers l’expérience écrite.

Je posterais d’ici quelques jours le lien vers ce carnet immobile. En attendant je publie un lien vers le « cinéma virtuel » du Centre Pompidou qui propose de découvrir une oeuvre cinématographique issue de leur collection tous les mercredi jusqu’au 29 avril à 15h.

https://www.centrepompidou.fr/fr/lib/le-cinema-du-musee?fbclid=IwAR2M_I3GTo1CTSSpMn0wUa6wjVGylrHJ0fvzZxl2anM_UWIwpM95jvs_2vw

Ce « Cinéma du Musée » commence demain avec le court-métrage de Marguerite Duras, Les mains négatives (1979). Ces images des rues désertées de Paris auxquelles s’accompagne la voix de Marguerite Duras fera peut-être échos à celles que nous pouvons voir depuis quelques jours…

 

 

 

 

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