Je me suis inspiré du travail de Mark Jenkins, qui a pour technique de réaliser des moulages de parties du corps ou d’autres formes avec du ruban adhésif transparent, afin de faire réagir les passants.
J’ai réalisé des « mains » en ruban adhésif marron. Il y en a sept en tout.
Pour cela, j’ai utilisé différentes méthodes : Film alimentaire, film d’aluminium ou encore des gants en latex, afin de déterminer, la technique qui s’avèrent être la plus simple, ainsi que la plus rapide.
Les trois techniques ont ces avantages, et ces inconvénients. Par exemple, le gant en latex, est plus pratique, au moment où l’on doit retirer le moulage de la main du modèle, mais ne permet pas de faire des formes différentes avec ces doigts.
J’ai décidé de réaliser ce projet dans le RER B, car c’est un rer que je prends régulièrement, et on a ,malheureusement, pas souvent l’occasion de voir ce type de pratique dans les trains de banlieues. Celui-ci passe aussi bien par Mitry-Claye (77), la plaine stade de France (93), Châtelet (75), que Robinson (92) Massy Palaiseau (91) ou encore Saint rémy les Chevreuses (78), ce qui équivaut à beaucoup de passagers différents les uns des autres, en tout point de vue.
J’ai trouvé intéressant de leur apporter une pratique artistique dans leur quotidien, et ainsi de permettre à tous de découvrir ce que le monde de l’art peut leur apporter.
Mon idée était aussi de leur changer un peu leur quotidien « Métro/boulot/dodo », en les faisant un peu sourire. En leur donnant l’envie de lever, quelques minutes, leur nez de leur téléphones, livres ou autres, pour regarder autour d’eux.
Modifier leur trajet, dans un RER qui leur parait toujours le même. Créer la surprise, et donner envie à chacun, l’occasion d’imaginer l’histoire de ce projet, ou encore comme celui-ci à pu être réalisé et dans quel but.
J’ai voulu en quelque sorte, leur offrir un trajet différent de tout les autres.
J’ai réalisé des mains car il s’agit de la partie de notre corps que nous utilisons sûrement le plus dans les transports en commun, et elles ont tendances à se balader un peu partout, à toucher un peu tout.
En effet, dans ce lieu, elles donnent véritablement l’impression d’une présence humaine. On ne sait jamais réellement où mettre nos mains aux heures de pointe. Si bien que certaines personnes, préfère prendre le risque de tomber, plutôt que de tenir la barre et de toucher les mains des autres ou d’avoir le malheur de sentir l’humidité que la personne d’avant à laissée sur la barre, en partant.
Afin de récolter quelques impressions, j’ai pris le temps d’effectuer un aller Mitry-Claye – Robinson et un retour Robinson – Gare du Nord, ce qui équivaut environ à 1h 30 à peu près.
Dès mon arrivée dans le train, durant le montage de mon projet. Un homme intrigué rentra dans le wagon où je me trouvais, se mit à me poser des questions, et même à me donner des idées d’emplacement.
Puis, par la suite, j’aurai des réactions diverses. La plupart du temps, les voyageurs ne remarquent pas les mains en montant, c’est après s’être assis qu’ils en remarquent une.., puis deux.., puis trois.. En faite, généralement, dès qu’ils en voyaient une, ils en cherchaient d’autres.
Ça alimentait alors, leur conversation. Le passager qui en découvrait une en premier, en parlait à la personne qui l’accompagnait, et ils se posaient par la suite des questions.
J’ai pu entendre, deux jeunes filles dirent qu’elles trouvaient ça « flippant », et qu’il y avait une idée de train fantôme quant on arrivait en sous-terrain. Elles se disaient aussi qu’ils fallait surement beaucoup de temps pour réaliser cela en scotch.
D’autres ce sont amusés à en prendre en photo, et même à les envoyer via leur téléphone. J’ai vu plusieurs passagers sourires, s’interroger, admirer.
Un enfant, rentrant avec sa mère dans le rer, en vu une assez rapidement, la toucha, dit à sa mère que c’est du scotch, puis « regarde, c’est ouf! », ce qui me fit assez rire.
Toutefois, je tiens à remercier mes deux modèles : Héloïse et Cindy, sans qui, je n’aurai rien pu faire de toute évidence. Il m’était difficile de réaliser mes moules à partir de mes propres mains.
Ton projet me fait penser au moment où le métro est bondé et qu’on ne sait plus où mettre sa main sur la barre pour se tenir. Ce moment m’angoisse car je ne supporte pas le contact inconnu. J’imagine des barres remplies de mains et ne plus savoir où mettre la mienne. Le cauchemar!