Richard Serra — Grand Palais

Monumenta 2008: Promenade
du 7 mai au 15 juin 2008

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Richard Serra, Promenade, 2008

Chaque année, un artiste connu internationalement réalise une œuvre monumentale et inédite au Grand Palais. L’année passée fut consacrée à Anselm Kiefer et aujourd’hui, c’est au tour de Richard Serra d’investir les lieux et d’en prendre possession. Ce dernier a été «submergé par cet espace». En effet, selon lui, «on n’occupe pas ce lieu de la même manière qu’un autre endroit dans le sens où, si c’est un espace ouvert vous avez tendance à y circuler […] par conséquent, la façon dont votre corps habite cet espace et ces grands volumes diffère de ce qui se passe dans la majorité des espaces clo». Le visiteur doit considérer la salle comme une enveloppe sculpturale et non architecturale. Lorsque le visiteur pénètre dans cet espace en question, il ne voit pas tout, tout de suite. C’est en marchant, en se déplaçant qu’il prend conscience de la monumentalité de l’œuvre. Comme l’espace est très lumineux et que les plaques d’aciers sont immenses, il y a des jeux d’ombres au sol. Les plaques semblent toucher le ciel. Il y a cinq plaques d’acier verticales par rapport au sol. Celles-ci ne sont pas les unes derrières les autres de manière géométrique et à égale distance mais placées sur le même axe. Certaines sont plus courbes que d’autres et elles ne sont pas non plus perpendiculaires au sol donc on peut avoir l’impression qu’elles tombent! même si le visiteur sait qu’elle sont en acier, donc très solides…elles semblent «ridicules» quand il les regarde de haut. Serra dit que «le contenu de l’œuvre se trouve en nous et non pas dans ces grandes plaques. Le sujet c’est l’expérience que vous avez en rentrant dans cet espace et en vous y déplaçant». Il ajoute que «ces cinq plaques ne signifient rien, elles ont, à la rigueur, un contenu formel, mais le véritable contenu de l’œuvre c’est le spectateur qui se déplace à travers l’œuvre». Lorsque l’on visite cette exposition, il faut donc marcher et ne pas hésiter à le faire. Il faut aussi lever la tête et ouvrir grand les yeux…Ce qui est intéressant à souligner c’est que quand le spectateur regarde la plaque de profil, elle semble s’intégrer dans l’architecture du lieu, elle «disparaît».Nous ne sommes pas entassés comme dans certaines expositions, alors prenez l’espace qu’il vous faut pour regarder. La verrière permet une grande luminosité et cela engendre, quand il fait beau, une chaleur très agréable. Monter sur les grands escaliers situés en face de l’entrée permet d’avoir une vue en hauteur donc on se sent moins petit et en même temps, on peut voir les autres visiteurs qui se trouvent près des plaques et qui eux, sont minuscules.

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Richard Serra,vue de Promenade, 2008

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