CLÉMENT COGITORE, DIGITAL DESERT

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Clément Cogitore est plasticien et cinéaste. Jeune talent et ancien diplômé du Fresnoy, il peut se targuer d’avoir remporté, en 2011, le prix du Salon de Montrouge et la bourse de résidence de l’Académie de France à Rome-Villa Médicis. En 2015, on a vu sortir dans les salles son premier long-métrage, Ni le ciel, Ni la terre, lauréat de nombreux prix et salué par la critique à Cannes. Presque tout le travail de Cogitore joue sur une certaine ambiguïté entre réalité et mise en scène de celle-ci. Il en est de même pour le dyptique photographique avec lequel il participe au Prix Sciences Po, qui fait partie du projet « Digital desert » exposé à la Galerie Whiteprojects en octobre dernier. Le titre « Digital desert » fait référence à la définition du motif pixellisé qui recouvre les uniformes des soldats américains et qui permet de tromper les capteurs des drones par un camouflage de type « numérique ». À partir de cette idée, Cogitore a donc réalisé une série de « natures mortes » qui montrent un tas d’uniformes militaires disséminés sur le sol désertique. Il ne s’agit pas, on s’en doute, de photographies documentaires, mais de mises en scène produites au Maroc, lors du tournage du long-métrage. Ici, dans une logique de mise en abyme, l’artiste a prélevé des détails d’une photo de grand format, pour nous montrer la structure abstraite de l’image numérique, capable de confondre la matière du paysage et des vêtements dans une surface indéterminée constituée des pixels. Si plusieurs aspects de la série des photos Digital Desert peuvent nous indiquer cartier love bracelet replica un fort lien avec Ni le ciel, Ni la terre, il s’agit néanmoins d’un projet tout à fait indépendant, qui a permis à l’artiste de poser les questions de la visibilité et du camouflage grâce à la nature particulière de l’image fixe et de son expérience.
Ni le ciel, Ni la terre est une œuvre au croisement de plusieurs genres (guerre, drame, fantastique, documentaire), où, au moins initialement, tous les codes du cinéma hollywoodien son employés pour mettre en scène une fiction parfaitement réaliste. On rentre dans le quotidien fake cartier bracelets
d’une section de soldats français affectés à une mission de contrôle de frontière, entre Afghanistan et Pakistan. Mais, au cours de la narration, le contact des personnages avec cette réalité fictive ainsi que l’échange fictionnel avec spectateur sont bouleversés par l’inexplicable disparition progressive des hommes. Dès ce moment l’idée du conflit perd de son sens et laisse place à l’invention de narrations mythiques et de formes de croyance, qui permettent aux soldats de faire face au mystère et au spectateur de se resituer par rapport à la fiction filmique. Comme cartier bracelet unboxing video
il le fait toujours, l’artiste a su entremêler des questions d’ordre politique et spirituel, autour de la violence, du sens du sacré et de la mémoire collective avec des préoccupations plus conceptuelles qui relèvent du pouvoir des signes et des images partagés à travers cartier love bracelet l’histoire et les cultures. Alors, les images produites par Cogitore ne sont pas simplement d’ordre mimétique au sens de la représentation, mais elles relèvent aussi de la métaphore ou du symbole, puisqu’elles « signifient », pour renvoyer à une réalité autre, tout en restant en contact avec le visible. Ainsi la « frontière poreuse» qui l’intéresse n’est pas seulement celle qui sépare visible hermes replica jewelry et invisible, mais celle qui unit réalité et fiction, et qui peut être sondée et franchie uniquement par le biais de la fabrication de récits, de rituels, d’œuvres d’art. Toute création serait alors une réponse irrationnelle hermes h bracelet
à ce qui nous dépasse : l’absence, la mort, l’invisible.

Cogitore est actuellement en train cartier double bracelet
de préparer sa prochaine exposition « L’intervalle de résonance », une grande cartier love bangle installation vidéo en trois parties, autour des mythes et des fictions liées aux aurores cartier bracelets boréales, qui aura lieu en juillet cartier love bracelet au Palais de Tokyo.

Legendes images: Série « Digital desert » Détails #1 et #2, Diptyque, 40 x 56 cm, 2015, C-print – Diasec

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