Cloé Beaugrand, artiste sans titre

 

Cloé Beaugrand, "B1101", 2016. Vue de l'exposition à la Galerie Thaddaeus Ropac à Paris lors de la 66ème Édition de Jeune Création Photographie : Dos Mares, programme de résidences internationales

Cloé Beaugrand, « B1101 », 2016.
Vue de l’exposition à la Galerie Thaddaeus Ropac à Paris lors de la 66e Édition de Jeune Création
Photographie : Dos Mares, programme de résidences internationales

 

Fatiguée de l’hyperproduction du monde de l’art, Cloé Beaugrand utilise ce qui existe déjà pour construire de nouvelles propositions artistiques. Cette jeune artiste, diplômée des Beaux-Arts de Grenoble et tout juste récompensée par le prix Indépendant Dos Mares lors de la 66e Édition de Jeune Création à Paris, accumule des formes, de la poussière, des matériaux après le démontage d’exposition, destinés à être jetés. Sauvés, les objets reprennent du sens entre eux et l’apparition de ses sculptures questionnent fortement autant sur l’écosystème dans l’art, que le statut de l’oeuvre d’art dans le monde d’aujourd’hui. Ainsi, passant de traces d’anciennes expositions de grands artistes, le recyclage rapporte au statut original ou au contraire, élève au rang de nouveaux objets sculpturaux.
Sa dernière oeuvre B1101 est le vol du code Rome de Pôle Emploi, exposé en néon, frappant directement le statut de l’artiste dans la société. Il n’y a pas de règles, tout peut être repris et détourné. Ainsi, les formes se développent et les séries ne s’arrêtent peut-être jamais suite aux protocoles qu’elle met en place depuis des années. Les tas s’accumulent comme des souvenirs de lieu, de temps et de passage.

Solène Simon

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