Portrait de Raphaëlle Péria

Elle vit et travaille à Paris et est diplômée d’un DNSEP Art de Lorient en 2014. Elle a été nommée à la Bourse révélation Emerige en 2015 et a exposé à cette occasion la série des Archives silencieuses et des Forêts ainsi que Cartographie intérieure.

Elle se dit aussi bien proche du travail des graveurs du paysage tel que Hercules Seghers (1589-1637), Félix Vallotton (1865-1925), que de photographes contemporains tel que Mario Giacomelli, Robert Adams ou Thibaut Cuisset.

Au cours d’un voyage de 8 mois en Asie, Amérique et Océanie, Raphaëlle Péria arpente les paysages et, telle une touriste, immortalise des points de vue avec son appareil photographique. Elle prend de très nombreux clichés. Ce n’est que deux ans après son retour que son travail commence.

Elle cherche à traduire plastiquement l’état de sa mémoire. L’artiste se place comme actrice de celle-ci. La photographie l’intéresse dans sa matérialité, dans le fait qu’elle lui permette, par soustraction, de modifier le cliché-témoin, de faire apparaître de nouveau lieux. Son travail s’inscrit dans la «post photographie». Elle utilise la photographie comme médium sur lequel elle intervient en gravant, soulevant, modifiant la surface avec des outils de gravure. On ne peut s’empêcher de penser au labeur que sa pratique exige, aux nombreuses heures passées à modifier la surface de ces photographies méticuleusement, dans une rigueur et un contrôle infini.

Quelques zones sont laissées intactes, comme témoins, et permettent d’apporter de la lumière à la composition. Elle a travaillé sur des séries photographiques de paysages urbains, d’arbres, de chambres d’hôtels toutes dénuées de présences humaines.

Du mouvement advient de paysages paisibles, les volumes deviennent perceptibles par un traitement graphique des surfaces. Les photos s’animent, de la lumière apparaît de ses étendues tranquilles. Ses œuvres transmettent de la sérénité, du calme, un apaisement. Elles invitent à percevoir, à ressentir à être ici et maintenant, dans le paysage.

Par Hélène Métivier


 

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