Des bobines dans les arbres – Andréa Vamos – Kogan Gallery

« …J’y découvre une forêt de feu. »
Une exposition de Andréa Vamos à la Kogan Gallery du 27/10/2015 au 29/11/2015, sous le commissariat de Margaux Bonopera et Andréa Vamos.

Par Raphaëlle Peria

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Andrea Vamos, Photosynthèse (extrait) Bois, Pellicules Courtesy de l’artiste et de la Kogan Gallery, Paris

 

Dès notre arrivée devant la galerie Kogan,notre regard est attiré par les installations de feuillages disposées à l’intérieur par Andrea Vamos. Notre curiosité attisée, nous poussons la porte de la jeune galerie installée dans le marais depuis quatre ans.

Le seuil à peine franchit, une odeur de fougères nous chatouille les narines comme un relent de printemps dans la grisaille de l’automne parisien. Deux branches d’arbres se dressent devant nous, de toute la hauteur de la galerie se faisant face chacune à un bout de la pièce. Une longue bobine de film vient s’enrouler autour d’elles comme trace d’une performance. La bande cinématographique les joint dans un geste continuel de va et vient qui monte du sol au plafond comme des lianes tendues entre deux troncs. Andréa Vamos semble vouloir dérouler une histoire aux spectateurs. Cependant, si nous y regardons de plus prés, aucune image n’est visible, la pellicule est noire, vierge. Seuls le reflets des lumières danses sur les bandes comme s’ils voulaient y rester gravés.

Andrea Vamos, Vue de l’exposition, 2015, Courtesy de l’artiste et de Kogan Gallery, Paris

Au fond de la pièce, il est possible de consulter un livre regroupant l’ensemble des archives photographiques, dessinées ou textuelles des différents projets réalisés par Andréa Varmos depuis 2006. Cette année là, elle découvre place de la République un sac remplit de vieilles bobines de cinéma, endommagées voire illisibles. Moins que les films gravés dessus, c’est la matérialité de ces dernières qui va alors intéresser Andréa Vamos. Pendant plusieurs années, elle va travailler dans les bois, faisant réagir ses films avec la nature. Ils s’imprègnent des lieux et se modifient notamment grâce aux intempéries ou à la photosynthèse des feuilles qui les entourent. Les bobines se colorent, se déforment ou parfois même se détruisent, questionnant la dualité entre ces archives et leur destruction.

Andrea Vamos, Installation, 2015 Pellicules, Fougères, Courtesy de l’artiste et de la Kogan Gallery, Paris

Dans la deuxième salle, des branchages et fougères envahissent l’espace. A ces éléments naturels se mêlent encore une fois les bobines cinématographiques. Ici cependant, aucune bobine noire. Andréa Vamos colore les films en cherchant dans un nuancier très développé les teintes exactes correspondantes aux plantes qui les entourent. L’installation mêle les éléments par les couleurs et nous fait réfléchir sur la dualité des matériaux naturel et artificiel mais aussi sur leur complémentarité.

Cette exposition tout en poésie nous permet de prendre un bol d’air frais en plein cœur de Paris.

 

Pour plus d’informations, consultez le site de la Kogan Gallery.

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