Lola B.Deswarte : Une identité universelle

Sélectionnée au salon de Montrouge et représentante de la jeune scène française de l’art contemporain, Lola B.Deswarte nous initie à l’universalité de l’art.

Cette universalité est d’abord celle de ses matériaux : vidéo, sculpture, dessin… la matière n’est pas une fin, mais un moyen de son ambition de véhiculer au mieux ses idées. À l’inverse, l’artiste donne un sens à sa pratique lorsque celle-ci est fondamentalement apprise pour une œuvre en particulier. On pourrait ainsi diviser en périodes le travail de Lola B.Deswarte, telles des moments de création : celle des nouveaux médias, où, pour son œuvre « qui est ce nuage ? » l’artiste a dû travailler avec des équipes d’informaticiens ; ou bien sa période de broderie, qui, après ses cours et le portrait réalisé de sa grand-mère, lui a valu de travailler pour Jean-Paul Gaultier. L’universalité de ses techniques ressort comme autant de vies qu’elle aurait vécues ; plus universel encore est celui de ses questionnements.

En interrogeant sa propre intimité, son enfance et son statut de femme, Lola B. Deswarte nous questionne sur notre propre corporalité, dans ce qu’elle a d’organique d’abord. Des corps s’élèvent dans une tige et s’ouvrent à l’endroit des pétales ; un homme à la tête d’escargot suspend l’ombre d’un enfant, la figure d’une robe de petite fille possède trois mains à la place des pieds, comme pour rappeler les tentacules d’une pieuvre. L’artiste joue à déformer les possibles, dans ce qui pourrait malgré tout, avoir été créé par la nature. Tels des monstres dans un cabinet de curiosité, l’artiste nous amène à découvrir des parties d’elle-même sous forme de parties du corps, d’os ou de fourrure.

 

LBDFigure-01-piedLola B.Deswarte, La Figure, 2014 — silicon, t-shirt d’enfant, cheveux humains et peau de lapin. ©LolaB.Deswarte.

 

Le côté organique et tactile qui se détache au fil de ses œuvres n’empêche pas son goût pour le virtuel et les nouveaux médias. Toujours dans le souci de coller au mieux à son idée et dans un travail qui relève plus de la réflexion que de la mise en œuvre, ses vidéos en trois dimensions et ses travaux de recherche nous confrontent au temps qui passe et aux deuils effectués.

Cette corporalité prend ensuite la forme d’un sexe : sommes-nous homme ou femme ? La femme a bien sûr une place d’exception, car c’est ce qui définit le travail de Lola B.Deswarte, ce sont ses robes de petites filles ou son corps de mère. Malgré un féminisme assumé, il ressort une généralité qui nous touche tous : celle du vécu humain. Naissance, amour, décès… et plus généralement notre propre passé, nos propres souvenirs. Lola B. Deswarte nous conduit dans ses pérégrinations de femme, d’être humain à la découverte de son propre corps et de ceux qui l’entourent, de ses amours et ses espoirs, de ses déceptions. Parce que ne partageons-nous pas finalement, dans cette identité et cet égo qui nous est propre, les mêmes espoirs et les mêmes peurs ?

 

Par Lou Daza.

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