Micro-critiques de l’exposition À Triple Tour (La Conciergerie, 21 octobre 2013 – 6 janvier 2014)

A Triple Tour, critique générale

Une exposition qui explore la notion d’enfermement, sous ses formes sociétaleS (prison, guerre civile, catastrophes écologiques) et individuelle (vieillesse, maladie, solitude). Dans l’air du temps…

Michelangelo Pistoletto, La Gabbia

Avec sa grande installation de miroir disposée directement vis-à-vis de l’entrée de la Conciergerie, l’artiste nous perturbe en nous mettant face à nous-mêmes et à nos peurs derrière un grillage imaginé.

Bill Viola, Hall of Whispers

Un angoissant couloir de vidéos, des gens à la bouche bâillonnée dont les paroles deviennent ainsi incompréhensibles : l’impossibilité de communiquer dans le monde d’aujourd’hui où chacun n’est préoccupé que par soi-même.

Boris Mikhaïlov, Sans titre, série « Sots Arts »

Ironique, Boris Mikhaïlov repeint les albums photos de sa famille pour railler le lustre artificiel que la propagande soviétique donne à son régime oppressant.

Mona Hatoum, Bourj II, série « Bunker »

L’installation très sobre et minimaliste de Mona Hatoum, faite de sections de tubes rectangulaires en acier découpés et brûlés, évoque des immeubles endommagés par une guerre, l’abandon et l’absence d’avenir.

Sun Yuan & Peng Yu, Old Persons Home

Le duo d’artistes chinois trouble les visiteurs avec leurs vieillards en cire sur des fauteuils roulants motorisés. Mais est-ce qu’on est censé s’interroger sur notre condition humaine ou seulement participer à un spectacle ?

Damien Hirst, The Fragile Truth

Glaciale, silencieuse, impassible. L’armoire à médicaments vitrée est un monument à notre peur de la vieillesse et de la mort, le thème central du travail de Hirst.

Friedrich Kunath, The Past is a Foreign Country

Un personnage grandeur nature dont la tête est emprisonnée dans une boule à neige : une interprétation un peu littérale et sans beaucoup d’effet d’enfermement.

Maria Marshall, Don’t Let the T-Rex Get the Children

Dans une vidéo provocante et difficile à regarder, l’artiste met en scène un enfant dans une situation inquiétante : le garçon est enfermé seul dans une pièce, en camisole de force. Interrogation sur nos propres expériences, peurs, honte et conscience.

Tetsumi Kudo, Votre portrait, Portrait of Artist in Crisis, Portrait of Eugène Ionesco et Paradise

Œuvre très forte visuellement, fascinante et répugnante à la fois, qui questionne le corps humain, l’état physique et mental de l’homme à l’époque où le progrès technologique ne nous veut pas que du bien.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.