La Vue, Géraud Soulhiol, à la galerie 22.48m2

 

 

La galerie 22,48m2, qui doit son nom à sa superficie, a été ouverte, il y a trois ans, par Rosario Caltabiano dans le quartier de Belleville. Pour sa vingt-cinquième exposition, elle a accueilli, du 15 novembre au 21 décembre 2013, le travail de l’artiste Géraud Soulhiol lors de l’exposition La Vue.

Avant même de rentrer dans la galerie, une grande vitrine permet de voir les œuvres exposées, donnant envie de passer le pas de la porte pour apprécier les œuvres de plus près.

Le visiteur pouvait voir des dessins exécutés finement, à un point que l’on pourrait penser qu’ils n’ont pas été faits à la main. Les paysages que l’artiste donne à voir ont l’air agréable, paisible, mais quand on y regarde mieux, ils cachent un aspect inquiétant, fragile ou dangereux. Par exemple, dans le dyptique Bosquet 5, au premier abord, on voit un bout de forêt, mais en s’approchant, les arbres sont en réalité des pancartes, ou dans les Grandes Montagnes russes, enchevêtrement de rails hasardeux cassés à certains endroits. Autour de ces dessins, chose inhabituelle, des sous-tasses ! On trouvait une partie de la série La Vue, des sous-tasses en porcelaine, peintes avec du café soluble. Les dessins semblent encore plus précis, ils sont si petits ! Et comme ils sont peints dans la partie ronde de la soucoupe, on a l’impression que l’on regarde à travers une longue vue. C’est original et intéressant, cela change du classique dessin, de l’aquarelle ou des encres.

Pour compléter cette présentation, étaient montrés deux montages photos basés sur l’accumulation d’une même forme, soit le stade (Territoire des Stades) ou de tour Eiffel (Survol 1 (paysage Eiffel)). Ces paysages prennent une dimension tellement irréelle avec tous ces stades, toutes ces tours ! Critique sur la fièvre bâtisseuse de ces dernières années ou sur l’importance du football, comme on peut le voir avec les préoccupations autour de l’organisation de la FIFA ?

Dans tous les cas, les œuvres exposées invitaient le visiteur à laisser son imaginaire vagabonder face à elles.

Enfin, une installation vidéo (Hublot #1) laisse apparaître dans un rond, coupé dans une plaque noir, un paysage, à nouveau, vu du dessus. Ce paysage glisse doucement, donnant l’impression que nous survolons ces terres, comme si nous étions dans un avion regardant par le hublot le monde en-dessous de nous.

Géraud Soulhiol, diplômé des Beaux-Art de Toulouse, en 2007, a déjà exposé auparavant dans la galerie 22,48m2 lors de l’exposition collective Play/Display. Cette fois-ci, il est seul à montrer son travail, à la façon d’une perspective sur le thème de la vue, des paysages rêvés, inspiré par le poème La Vue de Raymond Roussel. Poème qu’il était d’ailleurs possible de lire lors de l’exposition, si l’on avait le courage de se pencher sur ce poème d’à peu près 150 pages.

La taille de la salle d’exposition ajoutait une dimension encore plus intimiste aux œuvres exposées, l’ambiance y est sympathique, on s’y sent bien, le problème est que l’on reste sur notre faim, on aimerait pouvoir en voir plus. Le book de l’artiste, en consultation libre, comblait un peu cette envie de découverte. Il donnait la possibilité de voir un plus large panel de son travail.

Mis à part la taille de l’exposition, celle-ci valait vraiment la peine d’être vue.

Sarah Gautier

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