THINLINE, la démarcation de la combinaison

L’atelier de sérigraphie de Thinline est situé dans une petite rue à côté du parc de Porte de Paris à cinq minutes du métro dans un quartier paisible, collé à une mosquée. L’espace n’est pas très grand (ou ne le parait pas), et est rempli d’outils de travail et d’objets produit, soit par Thinline où l’une des trois autres associations avec qui  ils partagent les lieux.

Ce collectif est composé de Florence Wang et Alexandre Gervais, deux jeunes dynamiques qui associent le graffiti et la calligraphie, ou plus largement une ligne très personnelle. Alexandre voit Thinline, littéralement «  la ligne fine », comme une « ligne » de démarcation. Démarcation qui se fait à la fois dans l’influence et la recherche d’un discours basé sur la calligraphie et le graffiti. Le graffiti occupe une place de choix chez ce dernier, médium qui est son mode d’expression privilégié. Si ce langage urbain lancé par les « writters »  est née aux Etats-Unis, il y a déjà un moment qu’elle a fait son entrée un Europe par le biais du hip-hop. Ce style urbain s’allie avec la calligraphie de Florence, qui à un univers florale, végétale, qui donne presque envi de dire naturel. Naturel au sens formel mais aussi au sens de l’émotionnel, émotion transmise et suscitée par les différentes plantes qui composent son lexique.

C’est dans cet agencement particulier que Thinline propose sa démarcation.

Ce collectif existe depuis trois ans à déjà participé à des festivals reggae et hip-hop, propose ses productions régulièrement sur le marché de la Plaine (tous les samedis de 9h à 13h), collabore avec des magasins de la région du 93 notamment à Aubervilliers.  Ils sont aussi a associé  d’autres collectifs dans le domaine de la danse, la musique et habillent les artistes lors de festivals.

Travaillant avec et au sein du milieu urbain, ils souhaitent exprimer l’amour de leur département par un logo claire et simple qui répond étrangement à un autre que l’on connaît bien : « I love 93 » ; Cette phrase sonne comme une sorte de « Moi aussi, j’aime chez moi! ». Oui, ils aiment ce 93 pointé du doigt par les politiciens et les médias, secteur réputé pour la violence, sa forte immigration…mais qui contrairement à ce que disent les médias, regorge de potentiel. Au-delà du t-shirt, ils exploitent aussi le paysage urbain avec des autocollants, des graffitis et personnalisent des vêtements en live. Comme nous le dit Alexandre, cette démarche permet de « représenter ». Qui, quoi ? Déjà soi même !

Loin du discours muséale et commerciale, reconnut sous forme d’association, l’atelier de Thinline permet de découvrir une production locale qui demande beaucoup d’énergie. Si la sérigraphie permet de produire plusieurs exemplaires d’un même modèle, elle se fait toujours de façon limité chez eux afin de garder une certaine originalité. Et si l’on préfère du jamais vu jamais porté, certaines productions sont réalisé directement à la main sur le vêtement en question.

Faites un tour sur leurs site internet, ça vaut le détour!

Site internet : http://www.thinline.fr/

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