Exposition «Superdome» au Palais de Tokyo

L’exposition Superdome au Palais de Tokyo se découpe en cinq parties. Après avoir franchi la petite roulotte-caisse du musée, on peut en avançant, commencer à entendre le bruit assourdissant de  Last manœuvres in dark, qui bien que n’étant pas l’œuvre la plus évidente à dénicher visuellement, l’est en tout cas auditivement.>En effet, on doit dépasser l’entrer qui mène au 4 autres œuvres pour tomber sur la salle qui renferme l’œuvre Last manœuvres in dark. Mais on aurait du mal à passer sans aller voir  d’où vient ce bruit. La stratégie du discours muséale fonctionne donc très bien puisque nous sommes allés voir, curieux, d’où venait ce dernier. Il venait d’un bataillon de tête de Dark Vador en terre cuite organisé comme la pointe d’une flèche qui ce dirige tout droit vers le spectateur débarquant dans la salle. Cela ressemble étrangement à une embuscade que nous auraient tendue Fabien Giraud et Raphaël Siboni dans leurs Last manœuvres in dark. A cela s’ajoute un «son» donnant  une ambiance inquiétante, diffusée par 8 enceintes fixées au mur, placé en hauteur afin de profiter de la réverbération. Le son, l’ambiance, remplit la salle, et déborde presque. Si le son n’est pas constant, et est rompu par des silences et différents mixages sonores, il n’en reste pas moins inquiétant. Paradoxalement, si le titre, le sujet et l’ambiance sombre semblent évoquer la pénombre, la salle est au contraire très éclairée en plongé, ce qui fait reluire ces nombreux casques fixés sur des barres de fers. Nous avons à faire à un vrai bataillon sonore, car chacun des casques renferme une donnée musicale mixée par l’ordinateur central qu’on peut voir en faisant le tour de l’installation. Ces casques sont liés par des fils apparents qui les relis à l’ordinateur qui serait comme une matrice qui dirigerait les pions (forces, sons, ambiances, soldats…) du mal. Ces fils apparents partant dans tous les sens pourraient être désignés comme « gênant », ou pourrait peut être souligner le rapport « centre/périphérie » difficile à dégager dans certains systèmes. Comme ici on pourrait se demander si ce sont les casques qui produisent le son ou l’ordinateur central. D’ailleurs, ou est le centre? Et pour poursuivre, ou est vraiment le mal ? Le centre ou la périphérie ? Nous ? Les autres comme dirait Abdel Malik? Si une détonation vient s’incruster dans cette violence sonore, c’est que vous venez de rater le déclenchement d’Afasia 1de Arcangelo Sassolino. Cette sculpture propulse des bouteilles de bière vide à 600km/heure grâce à de l’azote comprimé. Enfermé dans une grande cage de fer, on attend patiemment sa prochaine détonation. Cette attente installe une certaine tension que recherche l’artiste afin de susciter l’inquiétude. On sait que quelque chose va arriver, on sait quoi mais la vrai question est quand! Cela me fait penser à la situation actuelle de l’homme et la nature. Fatigué d’attendre - et d’ailleurs à quoi bon attendre ce qui va être puisqu’il doit être? – on peut découvrir dans la pièce voisine Würsa (à 18000km de la terre).  Au beau milieu d’une grande salle vide, ce gros mammifère qu’est cet éléphant se fait léger en se tenant en équilibre sur le bout de sa trompe, les pattes arrières jusqu’au plafond. La texture de sa peau, ses poils et sa chaire sont hyperréalistes mais sa position reste invraisemblable, en tout cas pour nous, car cela serait possible pour Würsa (à 18000km de la terre)  selon Daniel Firman. L’artiste nous amène à remettre en question nos certitudes car apparemment, ce qui est valable ici ne l’est pas forcément ailleurs, et cela dans le macro et/ou micro monde. Qu’en penserais certaines puissances politique et économique? Il faut longer Afasia 1 pour rejoindre Time between space de Jonathan Monk. Je vous laisse le soin de découvrir cet œuvre qui se poursuit  en parallèle au Musée d’art moderne de la ville de Paris situer dans le même bâtiment que le Palais de Tokyo. Quant à la partie exposée au Palais de Tokyo, elle présente de la peinture, des vidéos, des textes, objets, performance… dont on peut retrouver les titres à l’aide d’un plan, ce qui est vraisemblablement similaire au Musée d’art moderne de la ville de Paris. Une œuvre synchronisé, divisé, qui m’a tout simplement dérouté. A vous d’en faire l’expérience. La démarche reste pour moi intéressante. L’exposition se termine avec Bümp, sorte de grande décharge ménagère composée de magasines, bouteilles, matelas, sacs d’ordure, tables, chaises…dans lequel s’infiltre un tuyau métallique qui selon le gardien, serait l’entrée de l’œuvre que nous n’avons pas put visiter car elle n’était pas terminé. Si vous sursauté à cause d’une nouvelle détonation, c’est que vous venez de rater une fois de plus le déclenchement d’Afasia 1. Mais ne vous inquiétez pas, même ceux qui regardait non rien vu. Alors, encore une fois, à quoi bon attendre?

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