Exposition Faire-part, Christian Boltanski, Galerie Marian Goodman

La galerie Marian Goodman présente dans le cadre de son 20e anniversaire une exposition personnelle de Christian Boltanski. Après un long moment sans exposition institutionnelle, Faire-part semble annoncer une remise en question de sa pratique.

Christian Boltanski, Traversée de la vie, Installation, 2015, Galerie Marian Goodman, crédits à l'artiste et à la galerie.

Christian Boltanski, Traversée de la vie, Installation, 2015, Galerie Marian Goodman, crédits à l’artiste et à la galerie.

L’artiste réinterprète l’une de ses premières œuvres, L’album de la famille D. (1971), qui prenait la forme d’un mur de photographies ayant appartenu à l’un de ses amis. Il les expose ici d’une manière alternative au sein de l’installation Traversée de la vie (2015). Les clichés sont imprimés sur des voiles suspendus au plafond, construisant ainsi une structure labyrinthique où le spectateur peut déambuler. La blancheur des tissus empêche de distinguer les images, comme si les traces matérielles du passé étaient vouées à disparaître. Ce parcours est encadré par un départ et une arrivée (Départ-Arrivée, 2014), la naissance et la mort. La vie est comparable à un jeu auquel il s’agit de participer avant que le temps imparti ne soit écoulé.

Christian Boltanski, Vue de l'exposition Faire-part, 2015, Galerie Marian Goodman, crédits à l'artiste et à la galerie.

Christian Boltanski, Vue de l’exposition « Faire-part », 2015, Galerie Marian Goodman, crédits à l’artiste et à la galerie.

Face à ce constat, l’installation Animitas* évoque l’immortalité des âmes qui serait inscrite dans un ordre naturel. Cette dernière est composée d’un parterre de fleurs et d’une vidéo présentant une œuvre in situ de l’artiste réalisée en 2014 dans le désert d’Atacama. Des clochettes japonaises sont disposées de manière à figurer la constellation astrale de l’artiste lors de sa naissance (06/09/1944). Ainsi les étoiles ancrent l’existence de l’individu dans un espace-temps infiniment grand, alors que les éléments organiques présents au sol signifient l’écoulement du temps terrestre. Cette installation évoque aussi la religion fondamentale au Japon, le shintoïsme. Cette croyance à la fois animiste et bouddhiste que les âmes sont vouées à se réincarner dans toutes choses naturelles, qu’elle soit humaine, animale ou végétale.

Christian Boltanski, Animitas, Installation, 2015, Galerie Marian Goodman, crédits à l'artiste et à la galerie.

Christian Boltanski, Animitas, Installation, 2015, Galerie Marian Goodman, crédits à l’artiste et à la galerie.

L’artiste souligne ainsi l’impossibilité de la technique à pouvoir conserver le passé en raison de son obsolescence à venir. La croyance en une nature garante de l’immortalité des âmes apparaît toutefois comme une issue possible face à l’impuissance de la mémoire matérielle.

Julia Gomila

Infos pratiques:

22 Octobre – 19 Décembre 2015

79 Rue du Temple, 75003 Paris

Mardi – Samedi / 11H – 19H

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