L’art de l’époque du GPS : «Milk Project»
Même si, à l’origine le GPS était créé pour un usage militaire, maintenant l’usage du GPS s’est beaucoup développé pour le grand public. Il a aussi suscité la curiosité des artistes qui ont voulu créer une œuvre particulière à partir du GPS. Je me suis intéressée au projet d’Esther Polak: Milk Project. En effet, c’est un travail qui représente le lien de plus en plus important entre l’utilisation du GPS et sa diffusion dans le domaine de l’art. Avec cette œuvre collaborative, elle a suivi le parcours d’un fromage à l’aide d’un GPS depuis la ferme de production de son pays d’origine (la Lettonie) jusqu’aux magasins de ventes à Amsterdam. Milk Project est une recherche cartographique sur le chemin d’un objet qui concerne en même temps le fromage arrivé en Hollande avec son histoire plus générale. Milk project est particulièrement remarquable parce qu’il a été réalisé et s’est inscrit dans une histoire déterminée. L’usage premier du GPS est de donner la possibilité de voir les effets du déplacement des objets. Dans le monde, il y a beaucoup d’objets mobiles comme l’homme, la voiture, l’oiseau, le poisson, l’animal mais Esther Polak a choisi comme sujet du mouvement du lait. Milk project révèle, comme son nom l’indique, le parcours du lait, mais plus particulièrement le circuit du fromage, le Rigamont, de sa production en Lettonie jusqu’aux Pays-Bas où il est consommé. Cette matière comme le lait, ou le fromage est un produit qui évoque une chaleur amicale et qui peut induire la sympathie à l’égard des Européens.
Eric Nordenanker, lui est un artiste suédois qui a lancé le défi de dessiner le plus grand autoportrait dans le monde. Il a imaginé de mettre un GPS qu’il a programmé, directement dans un sac et puis de demander à une entreprise de livraison de déplacer cette mallette dans plusieurs lieux du monde pour tracer son autoportrait grâce au trajet de la valise GPS. Selon la description de l’artiste, le sac est parti de Stockholm le 17 mars 2008 et y est revenu le 11 mai 2008 après avoir fait le tour du monde en 55 jours. La distance totale du parcours du sac est de 110 664 km et il est passé par les 6 continents et dans 62 pays. L’entreprise de livraison a envoyé la valise à chaque endroit, dans chaque ville selon la demande d’Eric Nordenanker et le GPS toujours allumé a enregistré ses propres mouvements pendant 55 jours. Eric a dit que le sac contenant le GPS était le stylo et le monde, son papier à dessin. Ainsi, son œuvre utilisait une fonction méticuleuse du GPS dans le détail du trajet et les coordonnées géographiques précises.
Donc, si on peut dire que l’œuvre de Polak représente un dessin «accidentel» d’après les données du GPS, qui n’est pas calculé à l’avance, au contraire, à propos de l’œuvre de Nordenanker, on peut dire que c’est un dessin «systématique», organisé selon des normes précises et prédéfinies. Les œuvres utilisant le GPS ont des rapports avec le «cours du temps». Parce que les objets se déplacent dans le cours du temps, et grâce à cela, les artistes peuvent créer des œuvres avec le GPS. La plupart des œuvres avec GPS aboutissent à des dessins accidentels comme résultat, tel que le montre le travail de Polak car on ne sait pas précisément où et quand bouge l’objet.
Auparavant, on considérait que la peinture était l’art dans un espace délimité, comme l’art pictural, la sculpture et l’architecture. Mais aujourd’hui, avec l’apparition des œuvres de l’hyper-technologie, l’art sort de ses frontières. Par ailleurs, on peut voir que certains artistes recherchent à explorer uniquement la notion du temps. Désormais, je crois qu’il y aura de plus en plus d’œuvres qui utilisent l’hyper-technologie comme le GPS pour avoir des images mobiles ou des sujet qui exploitent la notion du cours du temps. Peut-être que ce nouveau courant d’idées et ce nouveau mouvement artistique va donner lieu au «GPS-ism » qui semble être le mouvement le plus adéquat pour exprimer suffisamment le «cours du temps» avec ce lien entre art et technologie ?
Dong Eun, MA
N° 228972