Pervasive Art

Toujours dans le cadre du colloque Mobilisable sur le thème de la mobilité, Nicolas Nova présente une masse d’objets prototypes issus de la Nouvelle Technologie proposée par la société industrielle. Mais ne faudrait-il pas se méfier? C’est avec cette question que les artistes s’immiscent dans la machinerie industrielle pour la détourner et la critiquer, en faisant entrer l’art dans la technologie : «L’art permet de faire sens à la technologie». Lalya Gaye intervient dans la conférence pour nous parler du rapport physique de la technologie numérique. Attirée par la filiation entre le son et la mobilité, Lalya présente la ville comme une interface numérique. L’espace urbain est repensé avec poésie dans le but de faire sens, amené à devenir un environnement dont l’activité informatique est diffuse dans la vie quotidienne. La ville devient interactive et communicante à condition de l’explorer. Elle présente également des projets de détournement de l’espace où l’on se dit que tout est possible par le jeu de la mobilité. Elle pose ainsi la question d’une éventuelle nuisance d’un espace surchargé.
Usman Haque s’intéresse à l’espace architectural et son design mais surtout à ce qui se passe dans celui-ci. Ses démarches se construisent autour de trois composantes :  la technologie qu’il appelle instruments, l’utilisateur est le participant  et l’espace public correspond au commun. Ses œuvres investissent le commun et offre aux participants la possibilité de devenir acteur par le biais d’instruments. Ainsi le regardeur a la possibilité de reprendre possession de l’espace urbain  qui lui est dû, en le façonnant. Cet espace qui lui paraissait être d’une autre échelle que la sienne, il se le réapproprie. Les travaux de recherche de ces trois artistes s’imbriquent dans l’influence de la Nouvelle Technologie dans le quotidien des usagers de l’espace urbain.

Rougier Robin