Jean-Charles Fitoussi
Dans 16e conférence on a eu l’occasion de connaître un réalisateur du cinéma de fiction, Jean-Charles Fitoussi. L’artiste a réalisé son film Temps Japonais en utilisant la caméra d’un téléphone portable, collection de courts moments filmés dans la rue au Japon, durant sa résidence d’artiste, montée en introduisant des extraits, séquences de films et des images d’archive. Les films sont simples, enregistrés dans la façon épisodique, sans équipe. Il essaie donner aux simples images documentaires et situations de la vie quotidienne, un autre sens, une caractère irréel, en les intégrant dans une fiction. Il veut mélanger la réalité avec la fiction, nous faire «entrer dans une nouvelle réalité». A partir de ces séquences vidéo, stockées et accessibles sur le blog de la Villa Kujoyama, Jean-Charles Fitoussi propose au visiteur de créer son propre montage, sa propre fiction à partir de leur lecture successive. Enchanté par des artistes comme Murnau ou Tourneur, il joue avec la suggestion, «frisson de la vie ». Il veut surprendre le spectateur. Fitoussi nous montre qu’on peut réaliser un film intéressant à partir de bons concepts, sans avoir forcément un bon équipement ni des effets spéciaux. Le hasard, la coïncidence et l’improvisation contribuent à construire ses films, et on peut le voir dans le tournage aussi bien que dans le montage.
Fitoussi aborde les questions sur la vie, la mort, le sens de la vie. Il nous fait entrer, pénétrer dans son univers expérimental induit par l’impromptu, le hasard. «Il ne s’agit pas d’aller au-delà des apparences, il s’agit seulement d’éliminer tout ce qui contamine notre regard sur elles, de ne faire cas que de l’audible et du visible, d’ouvrir les yeux et les oreilles. » (1) Je trouve que sa méthode d’improvisation, son acceptation du hasard de la réalité est très intéressante et particulière et nous permet de voir le cinéma autrement.
(1) L’entretien avec Jean-Charles Fitoussi sur Chronicart.com, 2003
Karolina Bierdziewska