-- Observatoire des nouveaux médias » 15e conférence

Le paysage d’Esther Polak: «MILKproject»

Article publié le : lundi 19 janvier 2009. Rédigé par : Hye-Young Seon


Esther Polak intervient dans la session Paysages technologiques de Mobilisable. Elle s’intéresse aux images médiatisées du paysage. Pour les réaliser, elle s’est inspirée d’exemples historiques. A travers ces exemples elle nous montre que les instruments technologiques nouveaux ont permis d’apporter une image nouvelle, de développer une représentation nouvelle, même une perception nouvelle. Imaginons, par exemple l’impact de la découverte de la perspective dans la peinture, ou l’invention de la photographie, sur les modes de représentation. Et avec celle-ci la perception du paysage. Esther Polak est une des premières exploratrices artistiques de la cartographie GPS de grande envergure. Dans le projet MILKproject elle suit un transport laitier européen allant du pis de la vache (lettonne) à la bouche du consommateur (hollandais). Toutes les personnes faisant partie de la chaîne portaient, pendant une journée, un dispositif GPS qui enregistrait leurs mouvements. MILKproject propose à l’internaute de faire un détour en Lettonie afin d’y découvrir les rouages de l’industrie laitière. Ce projet raconte l’histoire personnelle de ces différents Européens, du fermier letton au marchand hollandais avec ses clients.
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L’art des foules

Article publié le : jeudi 15 janvier 2009. Rédigé par : Jia Ma

Deux intervenants Christian Tarpin (ingénieur civil des ponts-et-chaussées) et Franck Beau (chercheur et consultant) sont invités à l’ENSAD pour la dernière conférence du colloque  Mobilisable, sur le thème de l’art des foules. La mobilité des foules c’est d’abord le transport. Christian Tarpin présente les moyens de transport, le métro, le vélo, la voiture, le covoiturage, qui réunissent les gens dans la mobilité. Ensuite, Franck Beau nous fait découvrir le métro sous une autre vision. C’est un métro des échanges. En diffusant des petits clips, les foules présentes dans le métro passent du rôle de spectateur à celui d’acteur. Les usagers de transport créent l’art ensemble et la mobilité de la foule crée une sorte d’œuvre d’art sociale. Un autre exemple, le phénomène des flashmobs. Un flashmob est le rassemblement d’un groupe de personnes qui se connectent par des technologies simples (le portable, SMS, internet) pour agir collectivement dans un lieu public. Les participants  ne se connaissent pas et se dispersent rapidement. Dans la mission Frozen New York, 207 volontaires anonymes se sont figés au milieu de la gare de New York pendant 5 minutes. Franck Beau indique aussi qu’il existe deux mondes. Le monde du hard (internet, les portables) et celui du soft (les logiciels, les applications, les blogs, etc.). Dans le monde du soft, il y a des plates-formes d’éditions et de stockage, des réseaux sociaux et des sites de mises en relation, et  aussi de nouvelles cartes et calculs d’itinéraires. Enfin, Il est difficile de distinguer si ces activités sont de l’art ou appartiennent au domaine du jeu? Mais ces foules représentent une nouvelle forme de mobilisation et de connexion fondamentalement différente.

«Une pratique d’interprétation active par le public»

Article publié le : mercredi 14 janvier 2009. Rédigé par : Hye Jung Shin

«Tout ce que j’ai vu, entendu, senti, fait ou ne pas fait, compris ou incompris dans un périmètre de dix pâtés de maisons autour de mon studio, dans le Centre Historique de la Ville de Mexico. » Francis Alÿs
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Marcher, flâner, créer

Article publié le : samedi 10 janvier 2009. Rédigé par : Sarah Vieille


Xavier Bismuth, GPS Drawing

Déjà au Lycée d’Aristote, les étudiants marchaient pour apprendre, car selon le maitre, la déambulation autour des collections de botanique et autres était le meilleur moyen de s’instruire et de réfléchir. Thierry Davila, commissaire d’exposition au MAMCO de Genève nous montre des œuvres d’artistes actuels qui traitent la question de l’homme qui marche, le flâneur. Pour définir son propos, intitulé «Bodies-city» il s’appuie sur quelques citations de Benjamin. De nombreux exemples d’œuvres mettent en scène l’artiste qui marche dans la ville avec un objet, un procédé, chargé de symboliser le temps, la trace, la mémoire: la boule de plastiline que Gabriel Orozco fait rouler aux pieds, le jouet roulant ou les bottes aimantées aux pieds de Francis Alÿs qui attirent différents métaux de la rue. Thierry Davila précise que les artistes offrent rarement une vision globale de la ville. C’est l’horizontalité qui est privilégiée. Cela peut s’expliquer, dans la mesure ou c’est objet final qui importe, et le temps nécessaire à le créer.
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Marcher

Article publié le : samedi 10 janvier 2009. Rédigé par : Xiaoman Huang

Thierry Davila, dans son intervention au colloque Mobilisable le 3 décembre a parlé de l’art actuel qui accorde au déplacement un rôle majeur dans l’invention des œuvres. Il s’agit des nouveaux rapports entre le corps de l’artiste et la mégapole contemporaine. Dans nombre de pratiques artistiques, les artistes prennent le corps comme outil privilégié et la ville comme lieu d’expression. Contrairement à la mobilité virtuelle, les artistes montrent les déplacements physiques en utilisant les manières différentes. Francis Alÿs, qui vit actuellement à Mexico, travaille sur ce qu’il a rencontré au hasard de ses promenades dans les rues. Pour lui, la marche est l’occasion d’observer le contexte urbain. Dans Paradox of praxis, 1997, une performance dans la rue, Francis Alÿs pousse un bloc de glace jusqu’à ce qu’il n’en reste plus ; dans une autre œuvre, il a filmé l’ombre étroite du poteau du drapeau sur la place centrale de Mexico City qui agit comme un aimant et qui organise les déplacements des passants qui se réfugient dans son ombre pour se protéger du soleil aux heures chaudes de la journée; avec  Ambulantes (Pushing and Pulling), il s’agit d’un document de la réalité sociale urbaine mexicaine. Un autre artiste espagnol Sergio Prego rampe sur le mur de la ville dans Cowboy. Mona Hatoum, l’artiste libanaise,  a marché, déchaussée dans les rues de Londres, en attachant ses boots à ses chevilles par les seuls lacets… A travers ces œuvres, la marche joue un rôle important. Marcher est un acte unissant le corps et l’esprit et aussi un moyen artistique. Par sa lenteur, la marche nous permet de percevoir différemment le quotidien. Ces artistes insistent sur les processus de la dérive ou de la flânerie qui permettent de voir la ville d’un œil nouveau.

Interaction avec l’environnement: le point de vue d’un artiste Taïwanais

Article publié le : mardi 6 janvier 2009. Rédigé par : Yu-Hua Chen


Dans la session du 3 décembre de Mobilisable, le thème était les Paysages technologiques, Thierry Davila, dans son intervention «Bodies-city», nous a proposé beaucoup d’artistes. Un de ces artistes est un  Taïwanais, Kuang-Yu Tsui qui a été présenté brièvement. Ici, je détaille un peu plus ses œuvres. Kuang-Yu Tsui est né en 1974 à Taïwan. A partir de 1996, il fait quelques séries de vidéo-performances enregistrées directement dans des environnements où les scènes se déroulent dans des villes différentes. Il recherche la règle et l’habitude du corps dans la vie quotidienne, il explore le contact de son corps, intervient et interagit avec l’environnement.
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Le territoire comme œuvre d’art et la foule comme matériau?! La petite révolution de Frank Beau, Christian Tarpin et Valérie Châtelet

Article publié le : dimanche 4 janvier 2009. Rédigé par : Jorane Rest

Mercredi 3 décembre, L’art des foules avec  Valérie Chatelet, Christian Tarpin, Frank Beau
«Avec la possibilité de sonder les réseaux numériques diffusés dans l’espace et les territoires physiques, avec l’accessibilité à une population de plus en plus nombreuse de ces outils, la mobilité intéresse les spécialistes de l’urbanisme et de la ville à double titre.» Tout ceci fait que nos modes de transport doivent être repensés! «D’abord parce que la diffusion de l’information modifie radicalement le rapport aux territoires de ses usagers. Ensuite, parce que l’avènement de la mobilité permet d’apercevoir un changement fondamental dans les caractéristiques des foules.»
Les trois invités semblent se rejoindre sur un point: le territoire c’est la carte, et cette carte doit être pensée comme une œuvre d’art. Afin de repenser cette œuvre d’art, Valérie Chatelet propose de considérer la foule comme «matériau». Frank Beau, lui, fait une distinction entre la foule «conviviale» et la foule «danger» envers qui il nous met en garde. Sur la question de la mobililité de cette foule Christian Tarpin distingue une mobilité qui réunit et une mobilité qui sépare. Ces deux derniers nous expliquent leur point de vue en prenant l’exemple des flash mobs.
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Mobilisable (third part)

Article publié le : samedi 3 janvier 2009. Rédigé par : Emily Aguilar

Troisième et dernier volet de ce colloque, avec pour thème, d’un côté, les paysages technologiques (intervenants: Andrea Urlberger, Thierry Davila, Esther Polak et Pascal Amphoux), et, de l’autre côté, la mobilité et la reconfiguration urbaine/l’art des foules (intervenants: Frank Beau, Christian Tarpin, et Valérie Châtelet).

Cette conférence présentée par Andrea Urlburgeravance la problématique: comment ces technologies de la mobilité influencent-elle l’environnement? Quels impacts vont-elle avoir sur le paysage de demain?

Thierry Davila commence par des références fortes ancrées dans le quotidien des artistes actuels: les flâneurs. Dans les années 60/70, les marcheurs allaient dans des paysages non urbains comme Smithson. Les artistes, à partir des années 80/90, deviennent des flâneurs de ville.
« On ne doit pas simplement faire passer le temps, on doit l’inviter chez soi. Celui qui fait simplement passer le temps, qui expulse le temps, qui l’évacue, c’est le joueur. Le temps gicle de tous ses pores, celui qui se charge du temps, comme une batterie, c’est le flâneur. Le troisième type, c’est celui qui attend, il prend le temps avec lui, ce temps est d’une autre forme, c’est l’attente. » cite Davila.
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Paysages technologiques

Article publié le : samedi 3 janvier 2009. Rédigé par : Bérengère Le Sergent

Rencontre avec Thierry Davila, conservateur au Mamco de Genève et Esther Polak, artiste, et Pascal Amphoux, architecte, géographe, modérée par Andrea Urlberger: Paysages technologiques.
Le paysage urbain tout comme le paysage naturel offre aux artistes des espaces de liberté, d’interprétation et de réinterprétation, de création, d’interaction, de réflexion et d’inspiration. La situation géographique dans cet espace, l’acte de déplacement, le parcours ou les actions qui sont effectuées dans cet espace deviennent à tour de rôle le point de départ d’actions et de réalisations artistiques. Chacun d’entre nous réalisant des dizaines de kilomètres par jour dans la ville ou à la campagne, nous devenons parfois l’instrument et/ou l’outil d’artistes.
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Métabolisme de la foule. Ceci est un article 2.0

Article publié le : mardi 30 décembre 2008. Rédigé par : Dominique Peysson

galerie photo de tempsreel.nouvelobs.com


Encore Raté
envoyé par albull

« Nous informons nos aimables voyageurs que le trafic est très fortement perturbé sur la ligne 13». Un homme se jette à terre et hurle son trop plein d’exaspération. Cela ferait une chouette vidéo à mettre sur youtube, en concurrence de la performance pseudo-improvisée tout-le-monde-il-est-beau-tout-le-monde-il-fait-du-RAP-sur-la-ligne-1 que nous a présentée Monsieur Beau). Chute et hurlement sur la ligne 13, mais au figuré. Car la contrainte centripète exercée par la foule sur chaque centimètre carré de sa surface corporelle empêche toute horizontalité et oblige à un effort important pour parvenir à inspirer encore de cet air déjà passé au travers d’une multitude de poumons comprimés. Sensation difficile de dépendance totale: tous ces corps doivent oublier les limites habituelles de l’intimité et les esprits se soumettre à l’attente reconductible, pour être déplacés. Un métabolisme particulier se met en place. Celui de la foule en surnombre qui se déplace, dans le métro, sur le périph, à travers Paris et ses alentours. Un métabolisme de prédateur de l’espace, comme dirait Christian Tarpin. Une foule qui se répand au gré de forces homéostatiques et selon des lois jamais totalement prévisibles. Mais avec ses constantes toutefois, celle du budget-temps notamment. Yacov Zahavi (1) met à jour le mécanisme régulateur fondamental de la mobilité quotidienne en faisant dépendre l’espace pratiqué de la vitesse de déplacement: plus celle-ci s’avère importante, plus l’espace pratiqué est étendu, la durée totale de l’ensemble des déplacements restant environ constante (Orfeuil, 1). Autrement dit, tout effort pour fluidifier le système se résume assez vite à un appel du vide (aussi petit soit-il) bien vite comblé par de nouveaux voyageurs. Homéostasie, je vous dis (notre homme de la ligne 13 commence à suffoquer).
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