« Voir le relief, c’est recevoir les images au moyen de chaque œil, l’impression simultanée de deux images dissemblables au même sujet (…) ». Euclide.
Comment réattribuer à chaque œil, une image ? Le relief est-il une possibilité ? A-t-il sa place dans le 7ème Art ?
Le cinéma en relief donne aujourd’hui un nouveau souffle au 7ème Art. Au cours du siècle dernier, le relief a connu de grands bouleversements :
- – Weston, en 1832, fut le premier à avoir matérialisé et dompté ce concept, avec. deux miroirs et une image fixe de chaque côté. Chaque œil voyait donc une image.
- – Dans les années 1900, les frères Lumières ont crée des films en relief grâce au stéréoscope. Le fameux système bleu et rouge.
- – Dans les années 50, le cinéma en relief a connu une explosion à Hollywood. Grand producteur de films, une soixantaine en deux ans, le succès fut escompté en vue de la pauvreté des scénarios.
- – Le renouveau dans le relief est amené par I-Max. Ces films grands formats remettent au gout du jour et plongent le spectateur dans une immersion totale. La prolifération des nouvelles technologies apporte une ressource et une identité nouvelle.
Les avancés, les prouesses techniques et le numérique donne une nouveau souffle. L’avènement de la projection numérique marque un retour majeur de ce type d’images. Il n’est plus uniquement réservé aux parcs d’attractions.
Anthony Huerta fait partie de cette génération à moduler, s’adapter, se métamorphoser au fil du tems et surtout au fil des demandes. Directeur artistique de nWave Digital Picture, il se spécialise dans le relief. Son studio produit de nombreux Rides (films pour les salles des parcs d’attractions), La mine du diable en 1990, T2-3D, Spiderman… et des films pour I-Max.
Mais aujourd’hui, il vient nous présenter son « nouveau bébé », Fly me to the moon, leur premier long métrage.
Au bout de vingt mois de production acharnée et un budget colossal, ce film uniquement présenté en relief, nous donne l’éventail du talent et du génie de l’équipe. D’une équipe de 20, ils s’agrandissent et passent à 70 personnes. Les recherches sont poussées, à la fois dans les looks des héros, dans la précision des détails grâce à la NASA et à leurs nombreuses documentations sur les années 50.
L’histoire parle de quoi au juste. Jevais vous la raconter, nous renvoyant dans l’espace, le temps de la mission historique ApolloII : L’histoire se déroule dans les années 60-70, en 1969 et elle tourne autour de trois héros : Nat, I.Q et Scooter, trois personnages atypiques. Ces trois mouches préados, un peu espiègles rêvent d’aventure et de grandes histoires. Ils ont un rêve en commun : voler dans l’espace. Ils embarquent donc clandestinement sur le premier vol de la NASA pour la Lune. Et c’est parti pour l’aventure au côté de trois grands astronautes : Amstrong, Aldien et Collins…
Lors de cette conférence, Anthony Huerta nous dévoile quinze minutes de son film, une sorte de bande annonce. Mais dés la fin de la projection, j’avis envi de voir la suite. Pas trop adepte de ce genre de cinématographie, j’ai été séduite par la qualité des images, de la défintion et de la clarté du trait. Le relief donne une amplitude et une autre dimension à l’histoire. Le spectateur est plongé en plein vif au côté des Maggots, des vers roses très attachants. Cependant le film est le premier à avoir été conçu, fabriqué et produit en relief, et uniquement en 3D. Ben Stassen, le réalisateur explique : « Quand nous avons décidé de franchir le pas et de passer au long métrage, nous avons cherché le scénario qui pourrait être mis en valeur par la 3D. Et cette recherche a duré deux ans. En utilisant deux caméras au lieu d’une, et de façon parallèle, la 3D permet de reproduire la manière dont fonctionne notre système visuel, autrement dit, selon deux angles légèrement différents. C’est une nouvelle frontière pour le cinéma sans limites. » (Interview recueilli dans le magazine Dimension Cinéma Gaumont & Pathé, n° 161, octobre 2008)
Le relief est-il l’avenir du cinéma ? Je ne sais pas, honnêtement, mais je peux ajouter qu’il ouvre des portes et met à plat de nombreux tabous. J’attends donc avec impatience le 2ème volet de nWave Digital Picture.
Et pourquoi le 29.10 + 3.
Coïncidence de dates : la conférence avec Anthony Huerta a eu lieu le même jour que sa sortie nationale cinématographique. Le + 3 : trois héros, trois astronautes et bien évidemment la 3D…Alors le relief est-il l’avenir…