L’aventure Alberola – Une exposition de l’artiste au Palais de Tokyo

Ce printemps, le Palais de Tokyo propose une exposition personnelle de Jean-Michel Alberola intitulée « L’aventure des détails », véritable invitation à un voyage au cœur de l’œuvre, de la pensée et de l’univers de cet artiste.
C’est l’occasion d’appréhender de manière globale la diversité des médiums, des thèmes, et des références qu’il n’hésite pas à convoquer. Peintures, sculptures, vidéos présentées en regard d’extraits
de romans – de Kafka à Stevenson -, de citations – de Bob Dylan à Marx -, ou d’extraits de films, abordent des thèmes aussi éclectiques que l’économie, la guerre, le marché de l’art ou la philosophie. Mais loin du simple cartier bracelet unboxing video
inventaire, et bien plus qu’une rétrospective, le choix des œuvres (à la fois des inédits et des travaux bracelets antérieurs) et leur mise en scène (réalisée par Alberola lui-même) offrent une réelle proposition de lecture de son travail.

Et le terme de lecture est ici à prendre au sens propre. Car c’est bien là que se situe son œuvre : dans le domaine du langage – celui des formes, de la matière et du texte. Formes abstraites, bribes d’éléments figuratifs, phrases, mots ou expressions récurrentes constituent un vocabulaire propre, tantôt symbole ou mythologie personnelle qu’il accole, articule, agence et ré-agence au fil de ses travaux. Le spectateur est invité à lire les sens possibles se dégageant des dialogues que ces éléments mènent, à la fois entre eux (au sein d’une même œuvre, comme au sein des œuvres entre elles), avec l’espace qu’ils occupent, et avec ce à quoi ils font référence. Ils sont autant de clefs ouvrant sur une pensée dont les grilles d’interprétation jouent sur plusieurs échelles : de celle de l’œuvre, prise comme objet autonome, à celle du réel dans lequel cette œuvre s’inscrit. À ce titre, l’exposition même, considérée comme objet à part cartier bracelet
entière, semble fonctionner à la manière et selon les principes de ses travaux. Se positionnant à une échelle intermédiaire, elle est à la fois médiatrice et créatrice de nouvelles significations – ou du moins de nouvelles mises en lumière et perspectives d’interprétation, alimentant le dialogue des œuvres entre elles et ce à quoi elles se réfèrent.

L’ensemble de néons proclamant L’effondrement des enseignes lumineuses que l’on rencontre au début du parcours, et ironiquement placé juste avant une large sélection d’autres de ses réalisations en néons, résonne différemment lorsque tout au bout de la dernière salle, dédiée à la question de l’économie – après les tableaux N.P.I. non productif incontrôlable en réponse à Marx, ou encore Le remplacement du verbe être par le verbe porter, constitué d’une enclume dans son étui sur mesure réalisé par l’enseigne Hermès -, on découvre le néon en forme de citation détournée de Saint-Just La pauvreté est une idée neuve en Europe. Le terme de « bonheur », ici remplacé par celui de « pauvreté », et les grandes enseignes synonymes de pouvoir d’achat, société de consommation et crise économique font simultanément écho à un passé, un présent et un futur potentiel.

Ces dialogues entrelacés ne laissent jamais le spectateur en retrait. Les œuvres d’Alberola ont en effet cartier jewelry replica quelque chose d’immédiat, elles interpellent de manière directe celui qui les regarde. Souvent fake cartier bracelet situationnelles, elles émettent une injonction à se positionner face à ce qui nous est montré, proposent une posture à adopter, ou encore une grille de lecture possible, sans être jamais univoque et placées toujours sous la bannière de la dérision. Les peintures Va chercher ou Devenir chien d’aveugle, par exemple, renvoient respectivement à la « mission » dont le spectateur est investi face aux œuvres (il doit aller chercher les indices, recomposer les éléments entre eux pour pouvoir la saisir), et à celle de l’artiste qui, tel un éclaireur ou un guide, présente aux yeux myopes de la société certains fake cartier bracelets
événements ou détails qu’elle ne saurait voir, les côtoyant de trop près – affirmation peu après interrogée par le néon troublé par une vitre dépolie où l’on peine à lire « La conscience claire », tirée d’une phrase de Marx soutenant que « depuis longtemps, le monde possède une chose en rêve et [que] pour le posséder réellement seule lui manque cartier nail bracelet
la conscience claire… ».

Alberola ne prend en effet pas parti pour une cause ou un camp. Son propos se situe ailleurs, l’artiste agit comme le ferait un révélateur photographique, quelque chose qui saisirait des clichés rendant compte de l’activité et de la pensée humaine qui l’entoure, à un moment donné. Plasticien au sens fort du terme, il traite ses sujets au travers des formes et des techniques dont la valence joue à poids égal avec l’idée. Chez lui, les pensées sont des formes architecturales (Le seul état de mes idées), et la peinture s’affirme en tant que surface, tout en produisant un discours sur ce médium, son histoire (histoire aussi bien personnelle que commune), et ce à quoi son sujet se réfère.
Car les éléments textuels qu’il convie www.callingallcakes.org jouent sur une pluralité de l’adresse : une directe au spectateur, une qui consiste en un commentaire de l’œuvre même, de l’image qu’elle présente, et une qui fait référence, par sa technique ou son sujet, à l’histoire de l’art dans laquelle l’œuvre s’inscrit. Dans le tableau quasi monochrome Lieu commun, ces mêmes mots, inscrits sur la surface colorée, pointent, au bout d’une flèche, un endroit aléatoire de la toile n’ayant aucun signe distinctif du reste du tableau. À la fois ils désignent cet endroit précis du tableau – commun à tout le reste de sa surface, ils commentent cette pratique picturale devenue, sinon banale, un socle commun aux artistes hérité des successives avant-gardes, et renvoient enfin au lieu commun que partagent à cet instant précis l’œuvre et son spectateur : l’espace muséal – lieu commun, partagé, car public, et cependant cartier love necklace hors du commun du réel, que l’on trouve à l’extérieur. Mais « La sortie est à l’intérieur » commente une figure à quelques fake cartier bracelet tableaux de là.
Ainsi, les chemins de l’« aventure » ont ceci en commun qu’ils mettent en perspective à la fois faits historiques ou grands mouvements de pensée et histoire de l’art, qu’ils rassemblent histoire individuelle et collective, instant présent, futur potentiel, et mémoire commune ; les « détails » finissent par constituer le reflet d’un tout complexe et vaste, à l’image du monde dans lequel nous vivons.

Flore Saunois

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