Lola Hakimian, entre objectivité et sensibilité photographique

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Exposition Pas un souffle de vent, 2014, Paris ©Lola Hakimian

Lola Hakimian est une jeune artiste photographe. Elle commence par des études de sociologie puis se dirige vers l’École Nationale Supérieure de la photographie d’Arles, et entame alors un post-diplôme à l’International Center of Photography à New York. C’est à ce moment que se développe sa pratique de l’argentique, « balancée entre objectivité et sensibilité ». Elle fait évoluer sa photographie autant que la photographie la fait évoluer.

Ses œuvres sont avant tout dirigées par sa propre existence, son doute, sa peine, sa joie, son amour, ses affects. Elles forment de façon linéaire et chronologique un carnet de bord de sa vie, par l’écriture photographique, les photographies se libèrent et deviennent subjectives pour celui qui les regarde. Celui-ci intègre alors son propre parcours à celui de l’artiste et transcrit ses propres émotions et souvenirs. Entre absence, disparition et résilience, elle nous ouvre la voie vers La survivance des ombres (2009-2010), une série qui à travers une certaine pudeur retranscrit une réalité, sa réalité, et la réinterprète par sa sensibilité et son caractère ambivalent.

Exposition Midday, New York Part I. 2010 ©Lola Hakimian

Exposition Midday, New York Part I. 2010 ©Lola Hakimian

Midday, New York part I. (2010) nous amène vers l’intime : des clichés, comme volés, racontent une histoire instable et éphémère. On est alors dans la recherche du vivant, renforcé par les couleurs qui justement régissent cette vitalité. Lola Hakimian, qui est une personne se considérant comme calme, enchaîne avec la série Au plaisir la douleur (2010-2012) où elle intègre l’indétermination entre violence et douceur. Le réel se retrouve en équilibre entre « ce qui est effrayant et sublime ». Cette série ouvre la voie par la suite à L’échappée (2012-2013), où le visiteur fait place au voyeur, et entre dans un mélange entre solitude, passion, voyeurisme et interdit.

 

En 2014, elle finit par la série Pas un souffle de vent, où s’entremêle quotidien et imaginaire. La narration n’en est que plus ambiguë et affirme encore une fois la nécessaire interprétation de chacun. Son environnement nous est dévoilé à travers une certaine esthétique, et nous dirige grâce à l’absence du vent vers le familier. Le concept d’identité est alors modifié et n’est plus qu’un mot sans sens : l’artiste et son public échangent, transforment, suppriment et créent leur propre définition de cette identité.

 

Pour de plus amples informations :
http://www.lola-hakimian.com/

Pierre Tarnawski

 

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