«L’après-midi», Villa Arson

IBAI HERNANDORENA, Le rêveur, 2015 Vidéo hd 16 9, son (5’30’’) photo : Villa Arson

L’exposition « L’après-midi » est une exposition collective de quatre artistes résidents à la Villa Arson, membres du programme de résidences de recherche « 5/7 Pratique, Production Exposition ». Julien Dubuisson, Ibai Hernandorena, Lidwine Prolonge et Jean-Charles de Quillacq ont participé au programme 5/7, créé en 2013 à la Villa Arson pendant deux ans. Le titre « l’après-midi » est poétique, une invitation à imaginer le mûrissage des oeuvres au fil du temps qui passe ou, au contraire, suscitant un sentiment mélancolique par l’évocation de l’approche du soleil couchant. Il ne serait pas si étrange que le film Cléo de 5 à 7  de Agnès Varda, qui parle de l’après-midi de Cléo, vienne à l’esprit envoyant le titre de programme « 5/7 » et le titre de l’exposition.

IBAI HERNANDORENA, Paysage (2015), métal soudé, 140 x 400 x 250 cm / Destinations (2015), Papiers brûlés contrecollés sur dibond, 30 x 40 cm chaque photo : Villa Arson

Les regards de ces quatre artistes sont bien différents, mais s’il y a un point commun qui transperce leur travail, trouvé par le commissaire Mathieu Mercier, c’est que « Leurs œuvres rejouent ainsi souvent des épisodes de la modernité dans le contexte contemporain ». Comme cette exposition est le résultat du programme de résidences, il serait difficile de trouver un autre lien entre des artistes très différents. Chercher des épisodes de la modernité est donc peut-être un bon critère pour suivre l’exposition « L’après-midi ».

Du point de vue de cette clé de lecture, les oeuvres de deux artistes surtout étaient remarquables. Dans celles de Ibai Hernandorena, des traces de la modernité, via différents médiums, apparaissent dans des espaces, des images, des éléments de la nature, des constructions et la vie quotidienne. La vidéo Le Rêveur (2015), les vues de la mer, l’une depuis le jardin, l’autre depuis l’intérieur du Cabanon de Le Corbusier à Roquebrune-Cap-Martin, évoquent la vie, l’humanité, l’architecture et la nature de manière très poétique. Ce film résonne entre le paysage comme une illusion et le symbole de la modernité.

JULIEN DUBUISSON, Pavillon nocturne (fragments), 2015, résine acrylique, étagère (18 éléments), 60 x 40 x 700 cm photo : Villa Arson

Si Hernandorena a créé une nouvelle situation par son jeu avec l’architecture moderne, Julien Dubuisson expérimente une diversité de médiums en utilisant la structure de l’architecture comme un jeu d’emboîtage. Pavillon nocturne (2015) est présenté dans trois modes subtilement différents, mais liés les uns aux autres. Pavillon nocturne (bloc) est une structure en plâtre dans laquelle dix-huit fragments permettant de constituer six formes issues des champs de l’histoire de l’art, de l’archéologie et de l’anthropologie évoquent l’abstraction, l’informe, la visagéité ou encore la mort et sont pris comme un puzzle. Pavillon nocturne (fragments) montre ces dix-huit éléments déployés et Pavillon nocturne (vidéo) montre le mouvement d’un enfant qui est en train d’assembler une structure dans une chambre vide. Des traces de l’histoire apparaissent, mais aussi disparaissent librement grâce au choix pertinent des médiums par l’artiste.

 

JULIEN DUBUISSON Pavillon nocturne, 2015, video hd, n & b, son (5’45’’)

JULIEN DUBUISSON, Pavillon nocturne (2015), video hd, n & b, son (5’45’’) photo : Villa Arson

L’exposition « L’après-midi » se déroule autour des oppositions indéfinissables entre ces artistes tout en évoquant les potentialités et capacités de chacun d’eux.

Soyoung Hyun (Photo : Villa Arson)

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