Mélanie Matranga, « 反复 » au Palais de Tokyo

C’est au Palais de Tokyo que la jeune artiste française diplômée
de l’École nationale 
supérieure des Beaux-Arts de Paris expose
pour sa première exposition personnelle.

 

Mélanie Matranga propose pour cette exposition différents environnements mélangeant images, sculptures ou encore formes architecturales. Le spectateur déambule à travers ces lieux, renvoyant à des moments subjectifs de l’artiste dans lesquels il joue tout à coup l’acteur.

Dans l’exposition, on peut alors monter sur une mezzanine, s’allonger sur un matelas hors dimensions et y regarder un film érotique, fumer dans un fumoir vitré, déambuler au milieu de gigantesques lampes en papier japonais alimentés par d’immenses fils électriques parcourant l’espace du sol au plafond ou encore à travers des dizaines de hauts parleurs recouverts de micro scènes en argile après avoir monté un escalier en colimaçon.

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Mélanie Matranga, vue d’exposition. Photo : Clémentine Lemoigne

Du mobilier domestique, des sols, des parois ont été moulés en ne laissant apparaître plus que des bribes d’espaces communs. Comme des points d’accueils. D’ailleurs, le sol forme parfois des vagues, penche, comme pour rappeler qu’il n’est pas réel. Le plafond recouvert de bâche tombe par endroit, s’étend vers un public qui évite alors soigneusement chaque objets tout en se demandant si c’est solide ou complètement mou.

Mélanie Matranga, vue d'exposition Photo : Clémentine Lemoigne

Mélanie Matranga, vue d’exposition
Photo : Clémentine Lemoigne

L’artiste rappelle certaines attitudes et habitudes sociales à travers du commun et où l’intime devient public. Le spectateur active une pièce en s’allongeant sur un matelas, pars fumer sa cigarette au yeux de tous, regarde le même film que tout le monde. Mélanie joue d’ailleurs deux formes d’utilisation de son oeuvre. Des pièces qui s’activent, entièrement utilisable, provoquant rencontre et partage d’un espace. Et d’autres que l’on ne pourra que regarder alors que l’envie de s’y installer est extrêmement forte. Des canapés détruits, recouverts d’objets moulés devant lesquels il est parfaitement écrit de « ne pas toucher ».

Mélanie Matranga, vue d'exposition Photo : Clémentine Lemoigne

Mélanie Matranga, vue d’exposition
Photo : Clémentine Lemoigne

Les différents espaces rattrapent différents états où l’atmosphère y est singulière. Le spectateur change de comportement, patiente ou pas. Il reconnait les espaces, les nomment. Les différents intérieurs de Mélanie Matranga appellent des formes de latences où l’on perd à chaque fois et de manières différentes une part de son identité.

Solène Simon

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