Entretien avec Jennifer May Reiland

Entretien avec l’artiste Jennifer May Reiland, dans le cadre de l’exposition Jeune Création (17-24 Janvier, Galerie Thaddaeus Ropac Pantin)

Pouvez-vous me décrire votre parcours artistique ?

Je suis née au Texas, mais je suis partie vivre à NYC pour étudier l’art à Cooper Union, une université privée de l’East Village. J’ai ensuite beaucoup voyagé en Europe. J’ai vécu à Barcelone pendant 6 mois avant de terminer ma scolarité en 2011. Puis j’ai fait une résidence artistique d’un an à Paris. Je suis ensuite retournée en Espagne à Majorque. Je suis rentrée à NYC depuis 2 ans, où j’ai fait une autre résidence. J’ai fait beaucoup de résidences d’artiste, car j’aime travailler dans un cadre donné. En parallèle de ma pratique artistique, je travaille dans une librairie qui vend des livres en anglais, en espagnol et en français.

Depuis quelques années, votre pratique est avant tout tournée vers le dessin et la peinture. Pourquoi travaillez-vous spécifiquement ces deux médiums ? Utilisez-vous d’autres moyens d’expression ?

Au-delà de la peinture et du dessin que je pratique depuis mon enfance, j’ai découvert l’outil vidéo lors de mes études à l’université. J’ai réalisé beaucoup de vidéos à ce moment-là. Ce médium m’intéresse encore d’ailleurs. Toutefois, lorsque j’ai été diplômée les circonstances ont fait que je ne pouvais plus pratiquer la vidéo. J’habitais dans un appartement très petit et je travaillais dans un bureau pour pouvoir subvenir à mes besoins. Je me suis questionnée sur les formes que je pouvais produire sans financement, dans un petit espace et d’une manière individuelle. C’est ainsi que j’ai commencé à représenter des images avec beaucoup de détails. Je me suis rendu compte que cette manière de dessiner aboutissait à des peintures très similaires à ce que je réalisais en étant enfant. J’en suis arrivée à la conclusion que je pouvais revenir à cette manière de représenter le monde. Je suis devenue obsédée par ce procédé. J’ai commencé par réaliser des petits formats puis j’ai produit des peintures de plus en plus imposantes.

Quelles sont vos sources d’inspirations majeures ?

Je lis énormément. Ma mère tenait une librairie pour enfants quand j’étais petite et j’étais constamment là-bas. Je tiens sûrement mon amour de la lecture de cette époque. J’ai passé mon enfance à lire des histoires et à observer des images. Je compte donc dans mes inspirations de nombreux écrivains : Jorge Luis Borges1 (1899-1986), Umberto Eco2 (né en 1932). J’ai par ailleurs adoré L’histoire véridique de la conquête de la Nouvelle-Espagne, écrit par le conquistador Bernal Diaz del Castillo. Ce récit m’a beaucoup influencé. Il raconte les aventures de Hernán Cortés lors de la conquête de l’Empire Aztèque (Mexique) par l’armée espagnole au XVIe siècle. Concernant mes influences plastiques, je suis surtout inspirée par des peintres qui ont produit une œuvre à la fois intime et narrative. Il y a d’abord Charlotte Salomon (1917-1943). C’était une peintre allemande d’origine juive et lors de la Seconde Guerre mondiale elle fut tuée par les nazis. Elle est morte assez jeune, à 24 ans. Deux ou trois ans avant sa mort, elle a produit la majeure partie de son œuvre, soit des peintures à l’aspect fantastique où elle racontait sa vie. Une autre de mes sources d’inspiration est l’écrivain et peintre américain Henry Darger (1892-1973)3. Ils ont tous les deux produit des œuvres qui se rapprochent dans un sens de la structure de la bande dessinée. Néanmoins, les histoires qu’ils racontaient mettaient en scène des personnages plus étranges que ceux que l’on rencontre dans les bandes dessinées classiques. Leurs histoires traitaient de sujets tabous comme la sexualité et la mort. Puisque leur œuvre est très intime, la violence présente dans leur travail est sûrement due au fait qu’ils ont tous les deux eu des vies difficiles et solitaires. Heureusement ce n’est pas mon cas !

Le Nouveau Siècle, Jennifer, May Reiland, Watercolor on Paper, 36 x 36 cm, credits to the artist.

Le Nouveau Siècle, Jennifer, May Reiland, Watercolor on Paper, 36 x 36 cm, credits to the artist.

Votre travail aborde la « grande Histoire », soit les évolutions de la société. Toutefois, vos grandes fresques, pleines de détails et de références à l’actualité et à l’histoire, sont souvent ancrées dans un contexte intime (un salon, une chambre, une relation charnelle). Pourquoi ce paradoxe ?

J’adore l’Histoire, les histoires et lorsque je lis un livre j’aboutis souvent à une peinture ou au moins à un fragment. J’imagine des images dans ma tête tout au long de la lecture. Je les associe ensuite à d’autres références, à d’autres lectures ou idées dans mes peintures. Je réalise ainsi des combinaisons d’éléments totalement différents, que j’ai pu également observer dans les médias ou sur internet.

Dans vos compositions, vous faites également souvent référence à la religion chrétienne. Vous représentez par exemple des symboles chrétiens (la croix, Jésus) ou des scènes bibliques (la crucifixion, l’apocalypse). Pourquoi ?

J’ai grandi au Texas. C’est un état très religieux. De plus, j’ai fait toute ma scolarité dans une école très stricte qui était tenue par une communauté protestante, les Baptistes du sud4. Ils suivent un mode de vie très austère : ils ne dansent pas, ils ne boivent pas. Les professeurs nous parlaient constamment de l’apocalypse, du péché, des préceptes religieux qu’il fallait suivre. Ces personnes considèrent seulement la réalité à travers le prisme de la religion. Par exemple, lors des attentats du 11 septembre beaucoup d’individus issus de cette communauté y ont vu un signe annonçant la fin du monde. Dans la Bible, l’apocalypse est décrite comme un cataclysme. La mort et le feu sont des éléments qui sont très présents, comme dans les images des attentats du World Trade Center. Il était donc clair pour eux qu’il s’agissait de la même chose. Cette expérience de la religion m’a fortement marqué. J’étais obsédée par ces questions lorsque j’étais enfant. Aujourd’hui je suis athée, j’ai pris de la distance par rapport à ces questions, mais certaines choses de l’enfance restent ancrées en nous. Par ailleurs, l’Amérique reste globalement un pays très religieux, même à un niveau gouvernemental. Politique et religion sont très liées, contrairement à d’autres pays comme la France par exemple.

 Self-Portrait as Mary Magdalene Having a Vision of the Apocalypse, Jennifer May Reiland, Detail, Watercolor and Pen on Paper, 20 x 28 in, credits to the artist.

Self-Portrait as Mary Magdalene Having a Vision of the Apocalypse, Detail, Watercolor and Pen on Paper, 20 x 28 in, credits to the artist.

Self-Portrait as Mary Magdalene Having a Vision of the Apocalypse, Jennifer May Reiland, Watercolor and Pen on Paper, 20 x 28 in, credits to the artist.

Self-Portrait as Mary Magdalene Having a Vision of the Apocalypse, Watercolor and Pen on Paper, 20 x 28 in, credits to the artist.

Dans vos dessins vous utilisez des références à des tableaux célèbres de l’histoire de l’art occidentale, L’Odalisque de Jean-Auguste-Dominique Ingres par exemple, que vous inscrivez dans un contexte contemporain. Cherchez-vous à réactualiser ces représentations ?

Jean-Auguste-Dominique Ingres est en effet un artiste qui m’intéresse. Plus globalement, j’aime les peintures de l’Académie française. Mise à part l’esthétique, ces œuvres m’intriguent par ce qu’elles procurent chez le regardeur contemporain. Aujourd’hui nous ne concevons pas de la même façon ces représentations que les regardeurs d’hier. Le spectateur contemporain ne peut occulter les valeurs modernes comme le féminisme ou le racisme. Par exemple, l’image de la femme noire, caricaturée, est dérangeante à notre époque. Je trouve également intéressant le fait que les artistes masculins de cette époque renvoyaient une image surréaliste du corps féminin. Il est idéalisé chez Ingres et sa Grande Odalisque (1814). Il est immense lorsqu’il s’agit de La Pietà de Michel-Ange. La Vierge Marie est très grande en comparaison de la dépouille du Christ qui semble bien plus petite. L’art du Moyen-Age me fascine pour des raisons similaires. Les artistes ne cherchaient pas à être réalistes, mais à être symboliques. Plus globalement, mes peintures traitent de l’image de la femme dans la société occidentale et la frustration qu’elle peut engendrer. La représentation du corps féminin peut en effet devenir un problème, si ce n’est une obsession, pour les « femmes réelles ». Ces problématiques me concernent, mais elles touchent aussi d’autres personnes.

La notion d’affrontement est au coeur de vos compositions, qu’elle soit sexuelle, divertissante (la corrida) ou armée. Est-ce la dénonciation d’une violence qui serait inhérente à l’homme ?

Je suis une pacifiste. En même temps, je pense que la violence est quelque chose de naturel. Elle est un mélange entre la part rationnelle de l’homme et ses instincts animaux. Elle est inévitable dans une société moderne où les hommes ont besoin de faire la guerre. C’est une généralisation, mais j’ai le sentiment que la violence qu’exerce la société contre la femme concerne surtout sa sexualité alors qu’elle s’impose aux hommes à travers la guerre. Cette idée me fait penser à un livre que j’adore : À l’Ouest, rien de nouveau5 de Erich Maria Remarque (1929). Je l’ai relu il y a quelques années et cela m’a fait débuter une série de peintures sur la Première Guerre mondiale. Un épisode m’a particulièrement touché dans ce récit. Un soir des soldats allemands traversent la ligne de front pour passer la nuit avec des femmes françaises. Elles acceptent finalement de coucher avec les soldats allemands par pitié. Les femmes offrent donc leur corps aux soldats alors que les hommes donnent leur corps à l’État. Le sacrifice du corps est très présent dans mes peintures, mais il ne s’agit pas seulement d’un corps comme objet de désir.

Le thème de la corrida revient régulièrement dans votre travail (Blowing Smoke (after Bolaño), Barrera, Self-Portrait Watching Bullfight Videos on Sunday Night). Quelle valeur symbolique accordez-vous à cette pratique ?

J’ai assisté pour la première fois à une corrida durant mon premier séjour en Espagne. Malgré les débats qui existent autour de cette tradition, j’étais curieuse de la découvrir de mes propres yeux. J’ai eu un coup de cœur. Cela m’a surpris, car je considérais la corrida comme quelque chose de dépassé. Pourtant, c’était incroyable. La relation entre le torero et le taureau est semblable à une belle tragédie, un émouvant affrontement avec la mort. Assister à la mort d’un animal était également inédit pour moi. Dans notre société contemporaine, nous tuons beaucoup d’animaux, mais ce n’est pas quelque chose que je vis au quotidien. Par contre, je participe indirectement à leur mort : je mange de la viande, je porte du cuir, je vis dans une grande ville. J’ai considéré qu’il était important pour moi, une femme moderne, de voir un animal mourir. Il fallait que je me confronte à la cruauté de notre société. J’avais le sentiment que si je pouvais affronter la mort d’un animal je serais honnête avec moi-même. Néanmoins, je conçois tout à fait la cruauté de ce spectacle, mais je pense que la vie d’un taureau voué à la corrida est plus noble que celle d’un animal destiné à finir dans un hamburger McDonald’s.

Self-Portrait Watching Bullfight Videos on Sunday Night, Jennifer May Reiland, Watercolor and Pen on Paper, 7 x 10 in

Self-Portrait Watching Bullfight Videos on Sunday Night, Watercolor and Pen on Paper, 7 x 10 in, credits to the artist

Dans vos récentes illustrations, vous mettez en parallèle la corrida avec la sexualité (Bullfight TV). La relation entre le taureau et le torero est-elle une métaphore des relations homme/femme dans notre société ?


La corrida est un symbole intéressant concernant les relations humaines en général : entre les hommes, entre la femme et l’homme, entre l’homme et l’animal, entre l’homme et la nature. Il existe beaucoup de théories à ce sujet. Chaque époque a une représentation la corrida. Dans les années 30, on a pensé que c’était quelque chose en lien avec la psychologie de Freud et la représentation du père. Aujourd’hui on la considère plus en lien avec le gouvernement de Franco, la manière dont l’État contrôlait et censurait la culture. Par ailleurs, la corrida se situe en décalage des représentations sexuelles contemporaines. Dans cette pratique le désir est tourné vers le corps masculin. En Occident c’est plutôt le corps de la femme qui est considéré comme un objet de désir sexuel. Dans la corrida tout est fait pour souligner la sexualité masculine et la violence en même temps.

La violence et le désir semblent donc intimement liés dans la corrida …

On pourrait dire que c’est faux, mais en fait c’est souvent le cas. La représentation des genres dans la corrida est étonnante. Le taureau symbolise la femme et l’homme doit apprendre à contrôler la femme par la violence. Dans le même temps, c’est intéressant que le taureau, l’animal le plus macho, représente la femme. Il y a aussi l’idée que la femme recherche la violence. Auparavant, il y avait beaucoup de corridas privées. Les femmes de riches seigneurs étaient souvent laissées seules pendant plusieurs mois. Elles demandaient à leurs serviteurs d’organiser des corridas pour les divertir.

Vous abordez le thème de la sexualité dans vos œuvres, mais plus spécifiquement l’hétérosexualité. L’homosexualité est-elle aussi un sujet sur lequel vous souhaitez travailler ?

Je ne parle pas de l’homosexualité tout simplement parce que je suis hétérosexuelle. Je ne suis pas contre l’homosexualité, mais ce n’est pas mon expérience.

La représentation de l’écran (ordinateur, téléphone, télévision) est récurrente dans vos œuvres (Hi What Are You Doing, Odalisque with Cactus and Fishbowl). L’écran est souvent au centre de la composition, parfois disposé entre les différents personnages représentés. Que représentent ces outils électroniques pour vous ?

L’écran est souvent au centre de mes dessins, car il est au coeur de mon quotidien et de celui de nombreuses personnes. Il y a toujours un écran à proximité (l’iPhone, l’ordinateur). De plus, j’ai vécu une relation amoureuse à distance où l’appareil a joué un rôle crucial. Je pouvais seulement communiquer avec mon petit ami par téléphone ou par Skype. Cette expérience m’a beaucoup marqué. Il me semble qu’il est normal aujourd’hui d’avoir ce type de relation, où les nouvelles technologies sont au cœur des échanges.

Odalisque with Cactus and Fishbowl, Jennifer May Reiland, Colored pencil on paper, 9 x 12 in, credits to the artist

Odalisque with Cactus and Fishbowl, Colored pencil on paper, 9 x 12 in, credits to the artist

Selon vous, les nouvelles technologies auraient engendré un nouveau format de relation ?

Oui. Auparavant il était impossible d’avoir une relation amoureuse avec autant de proximité tout en étant très éloignés physiquement. Cependant, les machines peuvent aussi avoir un impact néfaste sur les relations. Par exemple, mon petit ami actuel travaille dans un bureau, moi aussi. On discute par messages la journée et lorsque l’on se rejoint le soir on se rend compte que l’on a déjà abordé beaucoup de sujets par textos. On est plus proche et en même temps plus loin l’un de l’autre.

Qualifieriez-vous votre travail de politique ?

Je suis beaucoup l’actualité. Lorsque je peins, j’écoute tout le temps les actualités à la radio. De plus, je suis une personne politisée. Je suis libérale et démocrate. Comme tout le monde, je suis très inquiète à propos de tous les conflits qui se déroulent au Moyen-Orient. Après je suis artiste, pas une politicienne, mais il est important pour moi de soulever ces problèmes.

Comment procédez-vous pour représenter les personnages que vous mettez en scène dans vos peintures ? Avez-vous recours à des modèles vivants ?

Lorsque je travaille sur des grands personnages, je demande toujours à des modèles de poser pour moi. J’essaye la plupart du temps de travailler avec des amis, car je trouve que l’échange est plus fructueux. Pour les petits personnages, je m’inspire d’images que je trouve sur internet.

Bien que votre travail soit intime, vous arrive-t-il de participer à des projets qui ne sont pas personnels ?

Oui, je réalise parfois des illustrations pour des projets extérieurs. J’aime aussi travailler ainsi. J’ai parfois besoin de m’échapper de mes idées et de me concentrer sur autre chose. J’ai récemment fait une illustration pour un livre de poésie. C’était très enrichissant, j’ai pu trouver de nouvelles sources d’inspiration.

Les œuvres que vous créez dévoilent une part de votre intériorité. N’est-ce pas dérangeant de les exposer ?

Les personnes qui observent mes peintures sont souvent surprises ou gênées par mes travaux. Quand je peins, je suis seule, mais en confrontant mon travail à un regard extérieur, je prends conscience de la charge émotionnelle et intime que je mets dedans. À vrai dire, je suis souvent contente de me séparer d’une œuvre lorsque je l’ai finie. Je passe plusieurs mois à travailler dessus et à la fin je n’arrive plus à la regarder. Ce qui est étonnant c’est que je suis assez timide, mais lorsqu’il s’agit de mes œuvres je ne ressens pas de gène. Lorsque je finis une peinture, elle est à la fois très intime et en même temps le fait de construire quelque chose de total me permet de prendre de la distance par rapport à elle. Je crée un objet qui devient autonome. C’est un peu comme accouchement. Mes productions finissent par avoir une existence propre.

1Un écrivain argentin de prose et de poésie. Ses travaux dans les champs de l’essai et de la nouvelle sont considérés comme des classiques de la littérature du XXe siècle.

2Universitaire et romancier italien. Reconnu pour ses nombreux essais universitaires sur la sémiotique, l’esthétique médiévale, la communication de masse, la linguistique et la philosophie, il est surtout connu du grand public pour ses œuvres romanesques.

3La principale œuvre, composée tout au long de sa vie de solitude, est un récit épique illustré de 15 143 pages appelé The Story of the Vivian Girls, in What is known as the Realms of the Unreal, of the Glandeco-Angelinnian War Storm, Caused by the Child Slave Rebellion. Il y raconte la violente guerre entre les Angéliques et les Hormonaux (source Wikipédia).

4Communauté protestante, très conservatrice, qui est née dans le sud des États-Unis (source Wikipédia).

5Le roman décrit la Première Guerre mondiale vue par un jeune soldat volontaire allemand sur le front ouest. Ce livre est devenu un symbole du pacifisme allemand et subira un autodafé pendant la Seconde Guerre mondiale (source Wikipédia).

Website de l’artiste: http://jennifermayreiland.com/ 

Julia Gomila

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