Émilie Brout et Maxime Marion « Les nouveaux chercheurs d’or » à la galerie 22,48m2

C’est à la galerie 22,48m2 que Émilie Brout et Maxime Marion présentent leurs trouvailles. « Les nouveaux chercheurs d’or » est un rassemblement d’échantillons, un processus en cours, une réflexion sur l’image et le cybermédia. Constamment en évolution, la technologie ne cesse en effet de nourrir ces deux jeunes artistes qui la détournent. 

Vue de l'exposition "Regulus" à droite "Ghosts of your Souvenirs" à gauche

Vue de l’exposition
Émilie Brout & Maxime Marion, Les nouveaux chercheurs d’or, 2015, Regulus à droite, Ghosts of your Souvenirs à gauche, Galerie 22,48m2

Dans cet espace du 20e arrondissement de Paris, les oeuvres d’Émilie Brout et Maxime Marion se rapportent vite les unes aux autres. S’interrogeant notamment sur la manière de chercher des images et de transformer la recherche sur internet, le duo propose des oeuvres en constante évolution. Regulus (2015) s’affiche en hauteur, à l’angle de l’espace d’exposition. L’animation, rapide, appelle alors un regard curieux et présente une recherche basée sur un logiciel qui parcourt des sites d’images. Ce logiciel, répondant à des critères formels, sort alors des images répondant les unes aux autres avec un seul point commun décidé par les artistes. Ici, un cercle s’anime, à l’infini.

À l’opposé, en contrebas, une accumulation de produits technologiques à l’écran fissuré. Écrans de présentation d’un nouveau genre, ils ont la particularité de devenir également éphémères par la fragilité de l’objet et par leur durée de vie limitée. Les vidéos abstraites qu’ils présentent à travers Return of the Broken Screens (2015) racontent l’histoire unique de chaque écran par le choix des formes et des couleurs en fonction de leur capacité à activer leurs différentes parties.

Vue de l'exposition À gauche, "Return of the Broken Screens"

Vue de l’exposition
Émilie Brout et Maxime Marion, Les nouveaux chercheurs d’or, Galerie 22,48 m2, 2015
À gauche, Return of the Broken Screens

Jouant encore une fois avec les nouvelles applications et les possibilités de recherches d’images, Émilie et Maxime font des autoportraits, sans prendre de photos. Parcourant des lieux touristiques tels que Notre-Dame de Paris ou le pont Rialto à Venise, ils s’affichent sur les photos de touristes (seul ou à deux), en arrière-plan. Par l’accumulation, ces arrière-plans deviennent le sujet principal et le spectateur ne fait plus que les rechercher.

"Ghosts of your Souvenir"

Émilie Brout et Maxime Marion, Les nouveaux chercheurs d’or, 2015, Galerie 22,48m2
Ghosts of your Souvenir

En effet, grâce à la recherche géographique des photos postées sur internet, ils parcourent les sites Instagram et Flickr en recherchant par lieu et date leur image. L’espace présente l’oeuvre comme inachevée, en cours, avec les cadres encore vides des futures images à venir, disponibles lors d’une prochaine exposition.

Le travail de ces deux artistes réfèrent constamment à tout ce que nous utilisons ou oublions. Les images s’accumulent et disparaissent trop rapidement. Comme un jeu de piste, le duo prépare une oeuvre infinie.

Solène Simon

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