« Scènes Roumaines »

Vues par Audrey Lepage

Au septième étage de la maison Louis Vuitton située sur l’immense avenue des Champs Elysées, un espace culturel, libre d’accès, et riche en découverte artistique est visible. Cet espace dédié à la Fondation Louis Vuitton, s’applique depuis sa création en 2006, à réaliser trois expositions par an, avec comme thème le voyage. Pour cela, la directrice, et le commissaire d’exposition, Hervé Mikaeloff, se rendent dans le pays choisi, afin de découvrir et rencontrer les artistes qui y seront exposés. Ainsi, du 11 Octobre 2013 au 12 Janvier 2014, l’exposition présentée est : « Scènes Roumaines ».

Dans cette exposition, on découvre treize artistes qui viennent de deux villes différentes de la Roumanie. Bucarest, la capitale historique et Cluj-Napoca, située en Transylvanie, ville de la création contemporaine. Ces artistes, représentent trois générations. Malheureusement, ils sont tous mélangés au sein de l’espace culturel, et nous n’avons aucun moyen de les distinguer, car aucun cartel n’indique de dates auxquelles on pourrait se référencer.

La plupart des artistes présents ont utilisé la peinture à partir de photographies comme moyen d’expression comme Serban Savu, qui de son appartement prend plusieurs photographies, afin d’avoir une multitude d’arrêts sur image, qu’il regroupe en une seule et même peinture. Cette démarche lui permet de montrer à tous une scène de la vie quotidienne. Dans son œuvre The Tomato Garden, il va même jusqu’à réaliser une critique de l’ancienne génération. En effet, la nouvelle génération est représentée en haut du tableau dans la lumière, et elle regarde vers la droite, vers le futur, alors que l’ancienne génération est représentée en bas du tableau, dans l’ombre, ils regardent vers la gauche et nous tournent le dos, afin de nous faire comprendre qu’ils sont focalisés sur le passé.

Serban Savu,  The Tomato Garden

Serban Savu, The Tomato Garden

Effectivement, la Roumanie a une histoire particulière, et à travers ces œuvres les artistes tentent de nous faire partager leurs diverses expériences avec ce passé douloureux. L’artiste Adrian Ghenie, dans son œuvre Dr. Josef, par exemple, montre un tortionnaire nazi. Dans cette œuvre où sont mêlées la figuration et l’abstraction, il a pour objectif de montrer toute la cruauté et l’horreur que ce personnage a dû faire subir à ces victimes. Il utilise des couleurs vives, des empâtements très marqués, la déformation de la réalité, pour que l’on puisse y percevoir seulement la monstruosité et l’animalité qui émane de cet homme.

Oeuvre de Adrian Ghenie, Dr. Josef

Fort heureusement, certains artistes ont d’autres préoccupations comme Sergiu Toma, qui dans The Light at the Edge of Realm, nous permet de découvrir quelques traditions de village. Il nous immerge dans son monde en nous donnant une impression de rêverie.  Certaines zones de l’œuvre sont moins précises que d’autres. Les mains sont totalement floues, par exemple, pour qu’on réalise que ce n’est pas la réalité. Il s’agit d’un souvenir représentant une tradition roumaine.

Cette exposition a été réalisée de manière circulaire, cela nous donne une sensation de parcours à travers cette Roumanie méconnue. On a d’autant plus un effet de retour dans le passé, qui a pour but de permettre au spectateur de s’immerger dans le monde de ces artistes afin de mieux les comprendre.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.