Sound Mirror 360° par Khaled Razgallah et Mourad Mersini

Khaled Razgallah / Mourad Mersini

Projet: SOUND MIRROR 360°

Aujourd’hui la crise des domaines très variés, ainsi l’espace public est devenu une sphère sensible de telle sorte que les choses ne se passent plus comme auparavant, d’où les équipements et les infrastructures utilisés par l’état ne répondent pas suffisamment aux besoins de la population en pleine crise.

Notre projet consiste à couvrir la mobilisation étudiante, qui a eu lieu le 5 mars 2020, à l’aide d’une caméra filmant à 360 degrés et ayant a deux objectifs opposés, afin d’obtenir une image panoramique et de projeter les vidéos obtenues sur une forme sphérique pour tenter de détourner le processus du tournage et de projection.

Afin de concevoir une image panoramique, il faut se référer au  « Panoscope » qui a été conçu par l’artiste Luc Courchesne à la fin des années 1990. C’est un dispositif de prises de vue permettant de réaliser des images panoramiques. Le Panoscope mène l’image vers une dimension tridimensionnelle et produit un environnement totalisant d’où le dispositif panoscopique, placé sur l’objectif, qui permet à l’artiste de créer des images sans point de fuite.

Ensuite, dans «Le portrait d’Arnolfini» qui est considéré comme l’une des peintures les plus originales et complexes de l’art occidental, on trouve un autre exemple de prise de vue. Il s’agit d’une peinture à l’huile sur panneau de chêne peinte en 1434 par le peintre néerlandais Jan van Eyck. Il s’agit d’un double portrait qui représenterait le marchand italien Giovanni di Nicolao Arnolfini et sa femme, vraisemblablement dans leur maison à Bruges, en Belgique. Il est connu pour sa beauté, son iconographie complexe, sa perspective géométrique orthogonale et l’expansion de l’espace d’image avec l’utilisation d’un miroir (vu au milieu supérieur de la peinture).

 

Le miroir de forme convexe est placé comme un œil au centre de la composition, ce qui ajoute vraiment au mystère et à l’étrangeté et renvoie à une immersion fictionnelle. Qui sont les deux personnes vues entrant dans la pièce? Le miroir a pour effet de comprimer l’espace, mais de l’agrandir en même temps, et d’amener le monde extérieur au cadre photo au cœur de la composition.

Aujourd’hui le miroir de forme convexe qui est un miroir courbé, éventuellement sphérique, dont la partie extérieure est réfléchissante et qui fait diverger des rayons incidents parallèles, peut être utilisé comme miroir panoramique, comme ceux placés sur les carrefours dangereux et sorties de garage, gare routière ou certains rétroviseurs de véhicules, sont connue sous le nom de miroir de sécurité.

Pour notre projet, il s’agissait de créer un espace de projection visuel et sonore se manifestant entre l’installation et les spectateurs. L’espace y tisse une interaction entre une démarche expérimentale qui transporte le spectateur dans des lieux géographiques, psychologiques et optiques, et la notion des lieux dits indisciplinés, sauvages ou inaccessibles dans le temps ou dans l’espace.

 

La dimension sonore dans ce travail se met en forte complémentarité avec la dimension visuelle dans le but d’atteindre un certain niveau de concordance plastique, en suivant la même ligne directrice  et en rapprochant les techniques de prise audiovisuelle, d’où le son a été capturé  avec un zoom H1n, ce qui assure une prise en 360° avec un couple de microphones X-Y, et en suivant les déplacements de la caméra  au moindre mouvement. Depuis le parcours de la mobilisation du 5 mars 2020, et jusqu’au début du confinement, la réalisation du travail sur les prises sonore et visuelle se faisait en parallèle, mais cette coréalisation a été rompue dans la phase de postproduction  dans le but d’exercer chacun  sa  perception  et de façonner sa propre  vision en se basant sur la mémoire et la matière enregistrée.

Avant de commencer le traitement et  le mixage des sons, nous posons la question suivante :

Que veut-on mettre en avant à travers ce  travail de son ?  Ou plutôt  qu’est-ce qui doit être reflété à travers le son ?

L’écoute (dérochage) est  la partie la plus importante dans un travail sur le son, bien avant de commencer le mixage sur le logiciel, et ce, pour avoir un certain recul par rapport à la matière sonore : on  essaye tout d’abord de désynchroniser la mémoire auditive de l’écoute.

Sound Mirror 360° est un projet qui consiste à refléter l’image d’un mélange d’émotions, de réflexions et de critiques dans un cadre bien précis et en lien direct avec l’actualité et des événements  réels.

Le projet se présente dans sa dimension  plastique sous forme d’installation audiovisuelle composée de deux travaux explicitement séparés et implicitement en forte complémentarité. L’installation présente une projection vidéo sur une forme sphérique neutre d’une dimension de 80 cm en circonférence.

Dessin technique du projet :

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