Chapitre 2 - Corps et Eléments

Le « sens » de l’Homme

(separateur)

Hang-Ki Min

Hangkimin
Les figures de l’imaginaire

Jusqu’à l’époque actuelle, nombreux sont les artistes peintres ayant travaillé autour du thème du corps humain. Dominique Ingres, Gérard Garouste, Lucien Freud, Eric Fischl, et Jenny Saville, sont les exemples même d'artistes qui possèdent cet intérêt infatigable et persévérant pour l’étude du corps humain.

Lorsque l’on considère l’histoire de l’art, ainsi que l’histoire du monde occidental, on se rend compte que l’humanisme est la source même du mode de pensée. Et il est vrai que cette tendance a continué à nourrir le fond de pensée du domaine philosophique et artistique, créant ainsi un fondement solide de la conscience collective de création artistique. Par conséquent, l’homme a toujours voulu représenter le corps humain, et en partant de ce désir de représenter, a abouti à une réalité qui consiste à dépeindre et à reproduire l’essence de l’humanisme, tout en se délivrant de l’obligation tacite d’imiter et de reconstituer les formes de la réalité visible.

Les artistes mentionnés ci-dessus ont travaillé, avec leur point de vue original, dans le but d’exprimer l’esthétique de la structure du corps. A travers le corps humain qui sert de médium, ils ont créé un regard neuf et personnel du beau, ou un concept de dialogue plastique et esthétique : l’essence de l’humanisme. Par la suite, ils ont pu établir une dialectique autour de l’acte de création, que l’on nomme figuration, sans oublier l'évolution des représentations figuratives. Quoi qu’il en soit, le corps, a été et est toujours considéré comme l’élément primordial dans l’art figuratif. Que ce soit en tant que modèle ou outil même, le corps a le statut équivoque de produit et de producteur.

Quelle est la raison pour laquelle on pourrait évoquer ces artistes en observant l’œuvre de Hang-Ki Min ? On ne pourrait pas simplement mentionner la reproduction de l’état visible du corps sur une surface définie. Dans son travail, Min ne s’efforce pas de reproduire scrupuleusement les traits visibles du corps et cela mène vers une autre manière de concevoir son travail. La spatialité évidente servant de décor abrite des figures tout droit sorties de l’imaginaire. L’artiste impose-t-il d’autres problématiques que le souci de la copie du visible ? L’artiste voudrait-il instaurer un autre concept à travers son œuvre ? Il affirme ne pas privilégier de telles réflexions pendant son travail. Plus la raison, obsédée par ses questionnements incessants, cède le terrain à la vacuité, plus l’artiste affirme qu’il y a quelque chose d’essentiel qui remplace ces réflexions dogmatiques : le « sens » de l’homme.

Le résultat de la réduction de la place occupée par la raison est l’expansion manifeste du sens. Min, dans son travail, illustre ce désir de reproduire cet état de l’esprit où il constitue une sorte de consensus entre le sens et l’émotion, faisant abstraction de la reconnaissance systématique du réel et de l’emprise de la raison. Il montre dans son œuvre qu’il est possible de transmettre l’état psychique de l’artiste au moment de la création, tout en prenant compte de ses sentiments, de ses états d’âme et de l’univers de sa conscience. A travers ses peintures, il soutient la possibilité plastique de partager ces éléments grâce à une figuration libre où il décrit une réalité spirituelle grâce à une mise en scène purement imaginaire des figures.

Semin CHEON

Hangkimin Hangkimin Hangkimin
Peindre la sensation

Min peint la sensation. A travers des moyens expressifs, sensibles et délicats, il tente avec sa peinture de communiquer avec le spectateur. La recherche théorique n'est pas le fondement de sa pratique. L'essence de son travail est de donner à voir l’existence de la forme, d’abord imaginaire. Cette intuition prend source dans l'Aura et l’énergie incarnées en cette forme.

Ses toiles rappellent le travail de Francis Bacon en ce qu’elles utilisent la peinture comme un médium qui rend visible ce qui est invisible par nature. Cependant la peinture de Min n'emprunte pas le même système violent de destruction des représentations, au contraire, il s'attache à retrouver l'équilibre des formes.

Face à ses travaux, on ne ressent pas de décalage entre le moyen par lequel les images se manifestent à la surface, « les figures », et la notion de beau universel. Car nos émotions et nos jugements esthétiques ne sont pas très loin de ce qu’il propose. Par prudence, l'artiste n’ose détruire les formes afin de conduire le spectateur à des figures du réel. Les personnages représentés se situent toujours dans des espaces familiers, notamment ceux du salon et de la chambre. Ce sont des endroits intimes et Min y met de la lumière artificielle et des objets qui font volontairement signes vers une certaine contemporanéité. Ses tableaux se situent à mi-chemin entre un art classique et un art conceptuel, dans un entre-deux mystérieux.

Lee Da Yeon

Hangkimin
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