Chapitre 2 - Corps et Eléments

L’Empreinte de l'eau

(separateur)

Semin Cheon

Semincheon
Plastique / symbolique

Dans sa série L’Empreinte de l'eau, Semin Cheon explore les possibilités de deux problématiques essentiellement photographiques. L’eau est placée dans son travail au cœur même de la création. Elle sert de moteur représentatif et de médium.

A l’évidence, elle explore la nature de l’élément de l’eau à l’aide de moyens réduits au strict minimum. Les figures sont formées par les différents aspects de l’eau, de manière totalement involontaire. Dépouillées de toute tentative de narration, les photographies de Semin Cheon représentent l’eau comme un élément porteur d’émotion et de souvenir. L’eau devient l’enjeu de l’expressivité. Contrairement aux artistes tels que Bill Viola, Ange Leccia ou Nils Udo — qui intègrent l’eau comme un agent environnemental ou un support indispensable de la —, Cheon emploie le jeu de l’ambivalence représentative et symbolique suggérée de manière délicate. Tel un fragment de souvenir ou un instant de l’émotion esquissée dans son for intérieur, les photographies d’eau de Cheon naviguent entre les eaux troubles que l'on retrouve dans les œuvres graphiques et les images photographiques, à savoir le dilemme existant entre la représentation et l’enregistrement. La volonté de prendre une vision très graphique et le désir de faire parler l’élément eau, comme un état visible de l’état psychique d’un individu, touche particulièrement l’observateur. L’expressivité photographique de Semin Cheon est profondément marquée par ce désir de traduire la symbolique essentielle de l’âme par un jeu de figuration lumineuse et graphique.

Lee Da Yeon

Semincheon Semincheon Semincheon
Sur le temps et la trace

Semin Cheon exploite avec minutie la fonction d’observation de la photographie. Elle enregistre avec minutie chaque étape de la gestation des formes aléatoires. Que ce soit la vision séquentielle de l’eau (surface ou divers mouvements séquentiels) qu’elle propose, ou dans les images où elle fixe la trace formée par une simple goutte d’encre qui coule avec ou sans lenteur, Cheon adopte un mode opératoire constant, c’est de saisir avec justesse l’instant fragmenté. Il ne s’agit pas de l’affaire de l’instant photographique, mais de la dialectique du temps enregistré.

De la forme d’indice, les images de Cheon acquièrent un statut d’icône : les empreintes de l’eau, par le jeu de lumière ou par les traces d’encre, imite le dynamisme cinétique du temps. En fragmentant le temps par des images de type séquentiel, Cheon opte pour la vision fluide cinématographique à l’instar d’Etienne-Jule Marey ou d’Eadweard Muybridge. Or, ce ne sont pas des mouvements coordonnés ou une étude morphologique qui sont représentés : l’artiste se livre à un exercice de style où les mouvement aléatoires, à l’image de l’aspect insaisissable de notre psyché, de toutes sortes de réminiscences, sont observés, puis transcrits sur le support photographique. La poétique des images de Cheon est traduite dans ces transcriptions du temps à travers ces empreintes. Elle réduit la réalité temporelle aux substances séquentielles au moyen de l’observation photographique.

Hang ki Min

Semincheon Semincheon
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Le trait de la mémoireDevenir
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