Observer la ville d’un point de vue différent. S’arrêter, prendre le temps de voir ce que l’on ne voit pas d’habitude. Ou modifier l’espace urbain pour qu’il devienne son utopie personnelle. Cindy Théodore photographie l’îlot 8 de Saint-Denis. Plutôt que de faire ressortir l’aspect gris, anguleux de l’architecture, la photographe cherche à mettre en lumière les éléments naturels entourant, débordant des immeubles. Des branches, des feuilles, des fleurs envahissent ainsi les habitations du quartier et nous renvoient une image « zen » du lieu, loin du tapage médiatique.

Li Hui nous plonge dans une vidéo contemplative. Réalisée à partir de photographies montées les unes après les autres sur une lente cadence. Nous voyageons, nous sommes derrière la vitre d’un véhicule, place passager et regardons défiler la route doucement, par temps gris et pluvieux. Evoquant l’ailleurs, l’entre-deux, l’œuvre empreinte d’une certaine mélancolie peut nous proposer également un moment d’introspection.

Mahemutijiang Wumaierjiang grâce aux techniques de retouche d’image transforme la ville. Il emprunte des buildings, tours, bâtiments d’architectes à différentes villes du monde. Ces bâtiments, symboles de contemporanéité, de pouvoir, imposantes par leurs tailles et les matériaux dans lesquels ils sont créés sont réintroduits sur des vues 3D du territoire de Saint-Denis, ville française ayant peu de prétention architecturale depuis les années 1970, jusqu’au récent projet du Grand Paris. En fusionnant deux territoires, il modèle une ville utopique.

Le projet architectural d’aménagement d’un quartier de la ville de Xi’an en Chine par Wang Guang-Chun tente de réintroduire la nature au sein de constructions traditionnelles qui ne la prennent pas toujours en compte. « Le plus beau bâtiment du monde, sans la présence de plantes, n’est qu’un ensemble glacé, raide, sans vie » est comme un appel aux nouvelles politiques écologiques.