Sous forme de poésie plastique, les artistes explorent le souvenir. La maison-foyer est présente dans chacun des travaux. Etre attaché à un lieu, enraciné dans le passé : se rappeler un pays ou une histoire familiale ou au contraire se sentir déraciné, loin de ses attaches.
Chuang Hsin-I fabrique des maisonnettes de cire, loin de l’idée de sécurité et de stabilité que peut représenter la maison, elles sont ici, de par leur matériau soluble, destinées à disparaître. Chacune contient un message de l’artiste écrit sur une carte postale comme promesse d’un ailleurs.
Seon Kyung Son cherche de son crayon à retrouver le plan du quartier de son enfance. L’artiste souvent crayonne les yeux fermés pour se remémorer, pour faire remonter à la surface les images enfouies. Seon Kyung Son inscrit : « Enfance qui ne les quitte pas et qui fait de leur histoire l’histoire d’une répétition interminable de leur propre naissance », la boucle évoquée par ce texte rejoint la boucle vidéo utilisée par l’artiste pour composer avec les croquis de plan.
Lin Yu Ta avec de minutieuses sculptures reprend la forme du pilier central soutenant les maisons aborigènes à Taiwan puis la démultiplie. L’artiste travaille le plus souvent des matériaux naturels, ici le bois, fragile et friable évoque également par sa forme une colonne vertébrale, soutien du corps humain.