Articles by SamuelU

You are currently browsing SamuelU’s articles.

Par Samuel Urbanet

Billie Joe (doesn't) Wants You by LeSamBeuk

 

     On sait tous que la politique américaine, c’est pas top, personne n’aime Trump, il a pourtant été élu, pareil pour W.Bush à l’époque. Étant français, je n’ai pas mon mot à dire sur les choix des américains, même si de toute façon, aucun choix n’était le bon.

     J’ai décidé ici de parodier l’affiche de recrutement de l’armée américaine pendant la Première Guerre Mondiale, qui représente l’Oncle Sam, pointant du doigt le spectateur, en remplaçant ici le personnage par Billie Joe Armstrong, l’emblématique chanteur guitariste du groupe de punk rock Green Day, le tout avec les couleurs de leur septième album, American Idiot, connu pour son avis tranché sur la politique de George W.Bush, à l’époque de sa sortie. Aujourd’hui encore, Armstrong reste opposé à la politique américaine, cette fois ci à Donald Trump, et à ses liens avec le Ku Klux Klan et la NRA, le personnage était donc parfaitement approprié. La phrase écrite sur l’affiche est une référence au morceau Armerican Idiot.

La technique que j’ai utilisé pour faire l’affiche est appelée « photobashing » et consiste à dessiner/peindre par dessus une photo.

Pour voir l’affiche en haute qualité, c’est ici : Ne soyez pas idiots !

On voit des références partout, dans le domaine du manga et de l’animation japonaise, mais pourtant, peu de gens en occident connaissent vraiment cette oeuvre fondatrice qu’est Jojo’s Bizarre Adventure, son style graphique unique et ses références musicales.

Jojo’s Bizarre Adventure est donc un Shônen écrit et dessiné par le mangaka Hirohiko Araki depuis 1986, édité chez Shūeisha (Delcourt-Tonkam en france), publié dans le magasine Weekly Shonen Jump entre 1987 et 2005, et dans le Ultra Jump depuis 2005, ainsi qu’adaptée en animé par le studio David Productions, et répartie en plus de huit parties avec chacune son époque, son style graphique et son personnage principal, dans lesquelles nous suivons les aventures des membres de la famille Joestar à travers le temps et le monde.

Mais pourquoi donc cette oeuvre est-elle si particulière ?

Tout d’abord, l’époque de début de cette série est très importante : en effet, les années 80 marquent les débuts du Shônen, genre de manga d’action, qualifié comme destiné à un public de jeunes garçons (d’ou le nom, « Shônen » signifiant « Garçon »), avec des oeuvres comme Hokuto no Ken (83-88), Dragon Ball (84-95), ou encore Berserk (89-Présent). On peut donc comprendre pourquoi JJBA est considéré comme une oeuvre fondatrice.

Ensuite, JJBA présente des caractéristiques, autant sur le plan visuel que sur l’écriture, qui participent à démarquer ce manga des autres oeuvres, à commencer par son style graphique unique, en constante évolution depuis 32 ans, avec un côté excentrique très particulier, et des scènes de violence très bien réalisées.Résultat de recherche d'images pour "JJBA art style evolution"

Évolution du style de dessinRésultat de recherche d'images pour "jojo part 1 art style"

Extrait de la partie 1 (1986)Résultat de recherche d'images pour "josuke vs kira manga"

Extrait de la partie 4 (1995)Résultat de recherche d'images pour "jjba part 8 art style"

Extrait de la partie 8 (2012)

De plus, l’auteur ayant fait une formation de styliste dans sa jeunesse, il a pris l’habitude de donner un style vestimentaire original et excentrique à ses personnages, cette particularité se ressent surtout dans les cinquième et sixième parties, Vento Aureo et Stone Ocean.Résultat de recherche d'images pour "jjba part 5 protagonists"

Personnages principaux de la partie 5  (1995)

D’autres caractéristiques de ce manga sont les nombreuses références à des acteurs ou des musiciens placées par l’auteur dans les noms ou les pouvoirs de ses personnages : par exemple, un des antagonistes principaux s’appelle Dio Brando, en référence au musicien Ronnie James Dio, ainsi qu’à l’acteur Marlon Brando, on notera aussi le visage de l’antagoniste de la partie 4, ressemblant à celui de David Bowie.Résultat de recherche d'images pour "yoshikage kira david bowie"Résultat de recherche d'images pour "yoshikage kira david bowie"la sixième partie, Araki va même jusqu’à donner des noms de marques de vêtements à ses personnages, comme par exemple « Hermès Costello », « D and G » ou encore « Sports Maxx »

Araki ne fait pas que s’inspirer d’artistes et de marques, mais il inspire aussi d’autres mangaka, comme par exemple Akane Shimizu, auteur de Cells at Work, qui s’est inspiré du style d’Araki au moment de dessiner les Naive T, mais on trouve bien d’autres exemples, comme le look de Yugi, dans les premiers volumes de Yu-Gi-Oh, rappelant celui de Jotaro, personnage de la partie 3, ou encore One Piece, ou chaque personnage possède un pouvoir propre dont il fait ce qu’il veut. Ces références, appelées « Jojo References », sont d’ailleurs devenues un meme sur internet, très populaire chez les lecteurs de JJBA, qui voient des Jojo References partout.Résultat de recherche d'images pour "naive t cell cells at work"

Extrait de Cells at Work

Résultat de recherche d'images pour "jojo pose part 2"

Extrait de la partie 2

Enfin, la dernière particularité de cette oeuvre est le message, la volonté que veut faire passer l’auteur. En effet, Araki avait pour volonté d’écrire une oeuvre Humaine, voire Humaniste, pour le citer :

« Je dessine JoJo sur le thème de « l’hymne à la vie », « la grandeur de l’être humain ». Je tiens à ce que mon héros aussi vienne à bout des dangers sans recourir à des machines ou la technologie, mais au moyen de son propre corps. C’est parce que je suis de l’avis que les sciences ne font pas forcément toujours le bonheur de l’homme. »

Araki veut donc faire passer un message d’espoir, montrer que rien n’est impossible, notamment grâce à la détermination de ses personnages, nous émouvoir par l’humanité de ses personnages, mais aussi nous faire voyager et découvrir des cultures, les différentes parties se passant partout à travers le monde.

En conclusion, Jojo’s Bizarre Adventure est une oeuvre bien faite, bien écrite, incontournable, fondatrice et intemporelle, qui a su gagner le coeur des Japonais depuis 32 ans, et qui gagne peu à peu celui des occidentaux, pour devenir une référence mondiale.