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Le réseau Weibo, l’équivalent chinois de Twitter, joue un rôle important dans un type sans précédent de mobilisation démocratique en Chine. Ainsi, pour s’opposer, à Dalian, à l’installation d’une usine chimique dangereuse. Les réseaux sociaux répercutent en outre de nombreuses images de ces manifestations.


Une image comme on en a vu très rarement, à ce jour.

Pierre Haski  écrit le 14 août 2011 sur le site Rue89 :

Cet incident montre une nouvelle fois comment les réseaux sociaux et Internet en général ont un impact considérable sur la société chinoise et ses rapports avec les autorités. Et les tentatives de contrôle – les réseaux téléphoniques ont semble-t-il été bloqués un moment à Dalian dimanche – n’y font rien : la foule considérable réunie en peu de temps, et les milliers de photos qui circulent, et dont nous vous présentons une impressionnante sélection, montrent que le robinet d’informations est difficile à fermer.
http://www.rue89.com/chinatown/2011/08/14/environnement-une-manif-fait-ceder-le-gouvernement-chinois-217867

Sur Weibo, ses particularités par rapport à Twitter, son impact culturel et politique, lire :
http://chine.aujourdhuilemonde.com/weibo-une-revolution-en-marche-en-chine

Lire également cet article publié par Le Monde le 20 août 2011 :

Le fulgurant succès de Weibo, le  » Twitter  » chinois
Pékin Correspondant

Le site de microblogging du portail Sina a dépassé, mi-août, 200 millions d’utilisateurs
C’est la réponse de la Chine à Twitter, et elle fait un tabac. Proposé par le portail Sina depuis août 2009, le service Weibo (littéralement  » microblog « ) a dépassé, jeudi 18 août, les 200 millions d’utilisateurs – soit près d’un internaute sur deux en Chine, qui en compte 485 millions.
Le succès de la plus populaire plate-forme de  » microblogging  » (échange de messages courts) chinoise est à double tranchant pour le gouvernement : il a permis à la Chine, dont les systèmes de censure bloquent l’accès à Twitter, Facebook et YouTube et à ses géants d’Internet, de ne pas rester en marge des derniers développements technologiques et économiques du Web.
Tout en l’immunisant contre les effets les plus brutaux d’un outil de ralliement et de transmission de l’information, extrêmement rapide et incontrôlable, Sina Weibo pratique, comme toutes les sociétés Internet en Chine, une censure assez tatillonne de ses contenus et verrouille régulièrement le compte des utilisateurs jugés indésirables. Mais l’effet de masse que procure un tel réseau, et les spécificités techniques apportées par Sina – comme la possibilité d’insérer dans le message même des photos et des vidéos – ont largement contribué à élargir l’espace du débat public en Chine.
Dirigé par Charles Chao (Cao Guowei en chinois), Sina est coté au Nasdaq américain. La valeur de son action a doublé en un an, et Weibo représenterait la moitié de la capitalisation actuelle du groupe (6,1 milliards de dollars), selon les analystes. Sina a toutefois dû procéder à des investissements très lourds en publicité et en ressources humaines pour assurer le développement de son service de microblogging.
Ses revenus nets au deuxième trimestre ont été divisés par 2,5, comparé au même trimestre en 2010 ; mais son chiffre d’affaires a bondi de 20 %. Charles Chao souhaite désormais  » monétiser  » Weibo, notamment en trouvant le moyen d’y associer des revenus publicitaires. Sur ce créneau, il se positionne loin devant ses concurrents chinois. Baidu, le moteur de recherche chinois, qui a lancé en septembre 2010 son propre service de microblogging, a jeté l’éponge : les utilisateurs, qui avaient l’obligation de s’identifier, l’ont boudé.
Weibo, de son côté, garantit l’anonymat. Mais certains des utilisateurs qui fournissent les preuves de leur identité reçoivent alors un statut VIP, ce qui leur donne davantage de crédibilité. On y trouve les stars de la télévision et du cinéma – l’actrice Yao Chen a ainsi 10,8 millions d’abonnés. Mais aussi des commentateurs influents, telle la patronne de presse Hong Huang (3,2 millions de suiveurs), ainsi que des personnalités de la société civile (comme le journaliste d’investigation Wang Keqin).

Scandale
Les contestataires, qui se retrouvent interdits de Weibo, se réfugient sur… Twitter, bloqué en Chine mais accessible grâce au VPN (Virtual Private Network ou réseau privé virtuel). Weibo a l’avantage d’offrir plus d’espace que son homologue américain : les messages comportent jusqu’à 140 caractères chinois, soit l’équivalent de 280 lettres de l’alphabet, contre la moitié pour Twitter.
Depuis sa création, Sina Weibo n’a cessé de s’illustrer dans les événements qui ont fait débat en Chine. Les informations sensibles ont beau être purgées, elles ont le temps de circuler – ne serait-ce que quelques heures – surtout lorsqu’il s’agit de photos. Ce fut le cas, le 14 août, lors de la manifestation monstre de Dalian, qui dénonçait des risques de pollution.
Les plus hardis des microblogueurs prennent soin toutefois d’ouvrir deux comptes pour s’assurer que leur message est bien en ligne – et non effacé par la censure. Weibo est à l’origine, depuis quelques semaines, d’une polémique après qu’une jeune utilisatrice VIP, Guo Meimei, s’est mise à raconter à grand renfort de détails et de photos son existence luxueuse. Or, sur son profil était noté qu’elle dirigeait une société liée à la Croix-Rouge chinoise. Les internautes se sont mis à enquêter, spéculant sur ses relations avec un ponte de l’association. Malgré le scandale dans lequel est toujours empêtrée la Croix-Rouge de Chine, la jeune femme, elle, persiste et signe : elle vient d’annoncer qu’elle allait bientôt sortir une chanson… sur Weibo.

Brice Pedroletti © Le Monde

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« Un rêve, deux facs »
Article paru dans l’édition du Monde du 30 Mai 2008

Mai 68 a donné naissance à deux universités, celle de Vincennes, devenue Saint-Denis, et Dauphine, à Paris. Quarante ans plus tard, l’une est la fac des plus pauvres, l’autre celle des plus riches

Incroyable mais vrai : la fac qui sélectionne ses étudiants, celle dont les diplômés peuplent les entreprises du CAC 40, est née en 1968. Dauphine, qui a accueilli ses premiers étudiants il y a quarante ans dans les quartiers chics du 16e arrondissement de Paris, est bien la sœur jumelle de Vincennes, déplacée en 1980 à Saint-Denis, enfant terrible du mouvement de Mai, dont on sait mieux à quel point elle bouscula les codes universitaires. Lire la suite »

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Hiroshima-Nagasaki Four Years. Also Atomic Bomb Casualty Commission, October 10, 1949. Photographer: Carl Mydans. Life sous Google
On peut préciser : il y a, dans la collection accessible de Life, 8 clichés du même enfant sur fond de draps blancs. Ils révèlent une mise en scène, au demeurant intéressante, dans la logique de la mission politique et médicale aussi bien que de la mission photographique. Voir : Atomic Bomb Casualty Commission source:life


Gene Tierney. Actress Gene Tierney in sexy gown as she sits on set of her new movie Shanghai Gesture… October 1941. Photographer: Peter Stackpole. Life sous Google
On peut préciser : film de Josef von Sternberg.

Dans Le Monde du 5 décembre 2008, deux articles où il est question d’images : ils semblent contradictoires, mais peut-être pas tant que ça.

Dans sa « carte blanche » en dernière page, Caroline Fourest s’inquiète de « La démocratie des cerveaux disponibles » soit, concrètement, de la place et du rôle des journaux et des journalistes. L’« image » est d’emblée mise du côté des dangers : « Quand l’image, la pipolisation, l’anecdotique et la petite phrase dominent, il reste peu de temps pour aborder le fond. » Elle précise ensuite : « Le triomphe de l’image sur l’écrit favorise le fait-divers, le personnel et l’émotion au détriment de l’analyse, du recul et de la confrontation d’idées. » On comprend ensuite — parce qu’elles se font au stylo ? — que les seules images qui peuvent jouer un rôle éclairant sont les dessins d’humour : « Mais avec un peu de talent, le goût pour l’image peut être mis au service de l’esprit critique grâce à la satire et à l’impertinence. » À condition… — allusion faite à la récente « affaire Siné » à Charlie Hebdo —   « à condition de vouloir effectivement fortifier cet esprit critique et non conforter certaines pulsions infantiles, bêtes et méchantes. D’où la division au sein de la presse satirique, entre, d’un côté, celle qui veut vivifier la démocratie et, de l’autre, celle qui s’en moque, voire celle qui la vomit. »

Que les images, les photographies — ce sont elles qui dominent la presse et l’édition depuis des décennies et le numérique en renforce encore la présence et les effets — puissent être autre chose que l’anecdotique, le facile, le racoleur et l’expéditif, semble échapper à Caroline Fourest, à qui l’on reconnaît pourtant des qualités d’analyse et de clairvoyance militante. Que des photographies apportent des nuances, de la complexité, du contexte, du réel non immédiatement explicable, de l’intuition, semble inconcevable pour qui n’y voit que le subjectif et le factice. Que la photographie soit une construction, au détriment apparent de son objectivité, fait partie de ses facultés à encourager l’interrogation, pour qui veut les faire fonctionner dans une opération sensible et critique. Ainsi, bien des images « pipoles » en disent long sur ce qu’elles impliquent, tant elles donnent à toucher, par leur existence même, aux opérations qui les ont fait naître et diffuser.

Alors, si on retourne à la une, comment prendre l’annonce de la mise en libre consultation sur Internet de dix millions de photos de Life (par Google) ? Il faut rappeler que le magazine illustré américain, « qui fut le plus influent au monde dans les années 1930 à 1960 » avait cessé de paraître comme hebdomadaire en 1972 puis avait fermé définitivement en 2007. L’article du Monde souligne l’absence de légendes, de références d’auteurs, de classements, de sélection, l’impréparation apparente d’une opération de marketing contestée par les agences et les photographes : « Des images célèbres comme le portrait d’une migrante durant la dépression de 1936 aux États-Unis, par Dorothea Lange, ou le Débarquement en Normandie par Robert Capa, voisinent avec des variantes de photos connues et d’innombrables photos qui ont plus ou moins d’intérêt. Les noms célèbres succèdent aux anonymes, sans classement. »

La main mise totalisante de Google, de Getty et d’autres puissances commerciales de l’information peut appeler méfiance et dénonciation. La négation du potentiel informationnel, éducatif, politique, historique — et finalement artistique — des images obtenues par enregistrement et transmission (la photographie autrefois, Internet aujourd’hui), telle qu’elle semble se déduire du premier article, relève de l’aveuglement.

J.-L.B.


Liberation of Gertrude Stein. Author Gertrude Stein (R) walking with Alice B. Toklas (L) and their dog. France, 1944. Photographer: Carl Mydans. Life sous Google
On peut préciser : septembre 1944 à Culoz (Ain).

Liens :

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Télécharger l’article de Caroline Fourest

http://images.google.com/hosted/life

http://carolinefourest.wordpress.com/


Portrait photographique de Caroline Fourest.
[Photo prélevée sur Internet. DR]

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