Frank Popper, 19 février 2008 à l’INHA

Rencontre avec Frank Popper

Mardi 19 février 2008 à 18h00, à l’INHA, salle Vasari, 2 rue Vivienne, 75002 Paris.
Discussion publique avec Frank Popper autour de son actualité éditoriale.
Débat co-animé par Jean-Louis Boissier, Richard Leeman, Claire Leroux et Sylvie Mokhtari sur une invitation de l’INHA et de la revue Critique d’art.
Rencontre accompagnée de la présentation de documents extraits du fonds Frank Popper conservé aux Archives de la critique d’art.


Frank Popper au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, au cours de la préparation de l’exposition Electra, en octobre 1983 (photo Jean-Louis Boissier).

Biographie (extrait du site Archives de la critique d’art)

Né le 17 avril 1918 à Prague, Frank Popper a successivement vécu à Vienne, Londres, Rome et Paris où il s’est établi définitivement en 1955. Après avoir étudié aux Universités de Londres, Rome et Paris-Sorbonne, il a obtenu, en 1966, un doctorat d’Université en Esthétique avec une thèse sur « L’image du mouvement dans les arts plastiques depuis 1860 » et, en 1970, un doctorat d’État intitulé « L’art cinétique ». Les doctorats ont été obtenus à la Faculté des Lettres et des Sciences humaines de l’université de Paris-Sorbonne.
Depuis 1962, il fait partie de l’Institut d’Esthétique et, au début de 1969, il est parmi les fondateurs du département Art de l’université de Paris 8 – Vincennes où il dirigera le département Arts plastiques de 1970 à 1983. En 1976, il est nommé professeur titulaire d’Esthétique et Sciences de l’Art et, en 1985, professeur émérite, dans cette même université.

Une première réflexion de Frank Popper, amorcée dans un article du Courrier de l’Unesco en 1963 et élaborée dans plusieurs ouvrages, notamment Naissance de l’art cinétique (Paris, Londres, Greenwich, Conn. 1967-1968) et Die kinetische Kunst (Cologne, 1975), a porté sur les manifestations de la lumière et du mouvement dans l’art moderne et en particulier sur les œuvres optiques, les œuvres cinétiques tridimensionnelles (machines et mobiles) et les œuvres lumino-cinétiques. Frank Popper a pu constater que les artistes se servant de techniques et matériaux nouveaux pour créer ces œuvres ont transformé l’image du mouvement dans l’art en un véritable art du mouvement.

Plusieurs expositions organisées par ses soins, notamment Kunst-Licht-Kunst au Stedelijk Van Abbemuseum à Eindhoven (1966) et Lumière et Mouvement au Musée d’art moderne de la Ville de Paris (1967), ont pu en faire la démonstration.

Parmi les nombreuses études de Frank Popper concernant les artistes cinétistes, la monographie sur Yaacov Agam connaît sa 4e édition (1990).

Ces travaux, à la fois théoriques et pratiques, ont fait de Frank Popper l’éminent spécialiste de l’art cinétique. Par la suite, il s’est attaché à démontrer que les notions d’environnement et de participation du spectateur dans les arts convergeaient fortement depuis le milieu des années 1960 et il a tenté de redéfinir les relations entre l’artiste, le théoricien et le spectateur à partir de cette constatation dans un ouvrage intitulé Art, Action et Participation: l’artiste et la créativité aujourd’hui (Paris, Londres, New York 1975-1980).

Enfin, l’étude de la mutation des relations entre artiste et spectateur à partir des nouvelles formes de l’art contemporain (art conceptuel, art réaliste et social, art de l’environnement, art de l’électronique et de l’informatique) l’a amené à s’intéresser aux arts technoscientifiques et aux arts de l’interactivité, en particulier à l’utilisation artistique du laser, de l’holographie, de la vidéo, de la télécommunication et de l’image numérique.

Le catalogue de l’exposition Electra: l’Électricité et l’électronique dans l’art au XXe siècle, Musée d’art moderne de la ville de Paris (1983-1984), conçue par Frank Popper ainsi que son ouvrage L’Art à l’âge électronique (Paris, Londres, New York 1993) témoignent de cet intérêt pour un art qui permet à l’action et à la pensée techniques et esthétiques de se rejoindre. Depuis 1993, Frank Popper a publié une série d’articles dans différents ouvrages collectifs et périodiques en langue française, anglaise et allemande au sein desquels il étudie la visualisation, la médiation culturelle et la double créativité artistique et scientifique à l’heure des nouvelles technologies. D’autre part, il s’est livré à un travail de réflexion sur sa vie, sur l’art et la critique d’art, dans l’ouvrage Réflexions sur l’exil, l’art et l’Europe: entretiens avec Aline Dallier paru aux éditions Klincksieck (Paris) en 1998.

Actualité éditoriale de Frank Popper:
Frank Popper, Art, action et participation: l’artiste et la créativité, Paris: Klincsieck, 2007, (Collection d’esthétique)
Frank Popper, Écrire sur l’art: de l’art optique à l’art virtuel, Paris: L’Harmattan, 2007, (Histoires et idées des arts)Frank Popper, From Technical To Virtual Art, Cambridge: The MIT Press, 2007

In From Technological to Virtual Art, respected historian of art and technology Frank Popper traces the development of immersive, interactive new media art from its historical antecedents through today’s digital, multimedia, and networked art. Popper shows that contemporary virtual art is a further refinement of the technological art of the late twentieth century and also a departure from it. What is new about this new media art, he argues, is its humanization of technology, its emphasis on interactivity, its philosophical investigation of the real and the virtual, and its multisensory nature. He argues further that what distinguishes the artists who practice virtual art is their combined commitment to aesthetics and technology. Their « extra-artistic » goals — linked to their aesthetic intentions — concern not only science and society but also basic human needs and drives.

Defining virtual art broadly as art that allows us, through an interface with technology, to immerse ourselves in the image and interact with it, Popper identifies an aesthetic-technological logic of creation that allows artistic expression through integration with technology. After describing artistic forerunners of virtual art from 1918 to 1983 — including art that used light, movement, and electronics — Popper looks at contemporary new media forms and artists. He surveys works that are digital-based but materialized, multimedia offline works, interactive digital installations, and multimedia online works (net art) by many artists, among them John Maeda, Jenny Holzer, Brenda Laurel, Agnes Hegedus, Stelarc, and Igor Stromajer. The biographical details included reinforce Popper’s idea that technology is humanized by art. Virtual art, he argues, offers a new model for thinking about humanist values in a technological age.


MIT Press
A Leonardo Book
ISBN:0-262-16230-X
504 pp., 154 illus.