Recherches

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Dominique Cunin, CT-Hand, application (image 3D interactive) pour iPhone, EnsadLab, 2009.

Regardons autour de nous un phénomène qui semble traverser toutes les couches sociales. Songeons aux millions de personnes qui, en l’espace de quelques mois, ont inventé et assimilé une nouvelle gestuelle, celle de poser dans leur main un objet plat, dur, lisse, sans prises. Non sans humour, Dominique Cunin, chercheur à EnsadLab (centre de recherche nouvellement ouvert à l’École nationale supérieure des arts décoratifs, Paris), emprunte une image anatomique 3D de la main (obtenue par CT, computerized tomography, c’est-à-dire reconstruite à partir de coupes par résonnance magnétique nucléaire d’un sujet vivant) pour que le iPhone (ou le iPod, ou tout autre écran mobile, portable, manipulable, de cette génération) exerce sur la main qui le porte le tranchant de sa planéité de verre.

Voici ce que son auteur en dit :

« Parce qu’il est à la fois support de l’image et interface d’interaction avec elle, l’écran mobile instaure un nouveau rapport à l’image. En devenant réactive à nos gestes, l’image entre en résonance directe avec l’état physique de l’objet dans lequel elle prend forme : l’écran. L’objet représenté dans l’image tend à se confondre avec l’objet qui l’accueille. Dans un tel mouvement d’objectivation de l’image, la notion d’image-objet émerge naturellement et définit une interactivité. Ce qui permet ce nouvel état, cette fluctuation entre l’image et son support, c’est une manipulation qui passe précisément par la main. C’est d’ailleurs parce que l’écran tient dans la main, et parce qu’il y a transmission du geste de la main à l’écran que l’image-objet prend forme. Que ce passerait-il si l’écran transmettait à son tour son état à la main, en faisant d’elle un objet ? »

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Séminaire du 8 décembre 2009
Carlos Sena Caires, « Les conditions du récit filmique interactif » à partir du texte « Frontières du récit » de Gérard Genette (1966).

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Carlos Caires, Muriel-First Act (d’après le film d’Alain Resnais), installation vidéo-interactive, 2007.

Les analyses structurales du récit, notamment les études de Claude Lévi-Strauss (« Le structuralisme, c’est Lévi-Strauss »), de Roland Barthes, de Claude Bremond, de Tzvetan Todorov et de Gérard Genette entre autres, ont connu le désir d’épuiser les formes de l’explication. À partir de l’un des textes fondateurs de Gérard Genette sur la décomposition des textes littéraires (« Les Frontières du récit », 1966) nous considérons comment certaines définitions et/ou sous-catégories du récit peuvent servir de base à la compréhension et à la construction de stratégies narratives, interactives et de réception pour la mise en œuvre d’un autre genre de récit : le récit filmique interactif. Notre intervention porte également sur la présentation de divers travaux artistiques expérimentaux (Carrousel, Transparence, Muriel) qui sont à la base de notre recherche sur les conditions du récit filmique interactif, la construction de dispositifs interactifs engageants et l’étude de la réception.

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Communications 8, L’analyse structurale du récit (1966), repris dans la collection Points-Essais, Le Seuil, 1979.

pdf
Télécharger l’article de Gérard Genette, « Frontières du récit » :

Télécharger Communications 8 en entier : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/issue/comm_0588-8018_1966_num_8_1

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Aude Oliva, MIT

Le magazine Wired publie dans son numéro de mai 2009, cette démonstration de Aude Oliva, chercheuse au MIT, où l’on constate, une fois de plus, l’écart entre notre œil et notre cerveau… Car ce n’est pas uniquement une affaire de taille de l’image mais de qualité et de circonstances de la perception : distance, durée, connaissance préalable des images, etc.

Cliquer sur l’image ci-dessus
Photo: Monroe: Getty Images; Einstein: Corbis

On en donne ici une version qui utilise le simple changement d’échelle. Mais il faut aussi faire les expériences que décrit l’article.

Look at the picture above and you see Albert Einstein. Now walk across the room. Suddenly, he morphs into Marilyn Monroe. Trippy, right? Aude Oliva, an associate professor of cognitive science at MIT, uses images like this one to study how our brains make sense of sight.
Our eyes pick up resolutions with both high spatial frequencies (sharp lines) and low ones (blurred shapes). By blending the high frequencies from one picture with the lows from another, Oliva creates images that change as a function of distance and time—allowing her to parse how humans absorb visual information. Turns out that we perceive coarse features quickly, within the first 30 milliseconds, and then home in on details at around 100 milliseconds. We also focus on the higher frequencies close up and register softer shapes from afar.
« It’s something we never think about, » Oliva says. « But we still don’t know how our brains digest new images so seamlessly and so rapidly. » The answer could help treat cognitive disorders or assist in the development of more-perceptive bots. Because, let’s be honest: What good is a robot if it can’t tell the difference between a sexy, troubled icon and Marilyn Monroe?

Au delà de l’expérience instructive et troublante (amusante), on peut se reporter au site du Department of Brain and Cognitive Science et noter à quel point l’approche cognitive est associée aux recherches sur les « nouvelles images ». Au demeurant, l’assemblage subtil Einstein-Marilyn est obtenu par des procédés numériques.

Remarque : la pratique des vignettes ou « imagettes » qui s’est universellement répandue avec les bases d’images, les hypertextes, et, plus récemment, avec les portraits et autres avatars pour réseaux sociaux, pourrait connaître une sérieuse mise en perspective si l’on mesure l’écart radical de contenu qui peut résulter d’une variation de dimensions.


Frédéric Joliot-Curie 1900-1958


Louis Althusser 1918-1990

Exemple sur un extrait de l’émission de la radio France culture, « Les matins », consacrée le mardi 14 avril 2009 à la situation des enseignants-chercheurs et des chercheurs. L’extrait commence avec l’intervention d’Alexandre Adler, chroniqueur de politique internationale, historien et universitaire (il fut enseignant en histoire à Paris 8-Vincennes). Les invitées sont : Sophie Wahnich, historienne, chargée de recherche au CNRS et Laurence Giavarini, maître de conférences, porte parole du collectif « Sauvons l’Université ».


Sophie Wahnich et Laurence Giavarini.
Photo M. Chalandon Radio France

L’émission est proposée à l’écoute différée par le site de France culture soit en flux direct, soit en téléchargement (abonnement = postcasting).
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/matins/index.php?emission_id=25060143
http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture/podcast/
Une fois « podcasté », le fichier a été recoupé (logiciel Audacity http://audacity.sourceforge.net/) puis chargé sur le serveur de « Arts des nouveaux médias ». Ce blog, réalisé sous WordPress, est actuellement équipé du plugin « Anarchy Media Player » qui permet d’appeler dans un environnement de lecteur Flash, par une simple ligne de code donnant le chemin, le son mp3.


Alexandre Adler

Pour écouter l’extrait, cliquer ci-dessous :

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Albert Fert. Photo Bruno Fert, Invisuphoto.

1. Préambule

Albert Fert est professeur, physicien, prix Nobel en 2007 pour la découverte de la magnétorésistance géante (partagé avec le physicien allemand Peter Grünberg), directeur scientifique au sein de l’Unité Mixte de Physique CNRS/Thales associée à l’Université Paris-Sud 11, membre de l’Académie des Sciences, médaille d’or 2003 du CNRS, lauréat du Japan Prize 2007 et du Wolf Prize 2007. Il a publié près de 300 articles, dont l’un figure dans le « top ten » des articles les plus cités de la revue Physical Review Letters. Ses découvertes dans le domaine des nanosciences sont notamment à l’origine de l’élaboration des têtes de lecture magnétique qui sont employées aujourd’hui dans tous les disques durs. En effet, depuis 1997, les têtes de lecture utilisent la magnétorésistance géante de multicouches magnétiques pour repérer les inscriptions magnétiques du disque. La performance de ces têtes a permis de multiplier par cent le volume d’informations stockées sur une même surface. Plus généralement, son apport à la spintronique, science qui considère l’influence du spin des électrons sur la conduction électrique, a ouvert de nombreuses perspectives dans le domaine de l’informatique et des communications. Les travaux d’Albert Fert et de ses collègues ont donc des conséquences très importantes pour les nouveaux médias qui nous occupent.

2. Discours

Nicolas Sarkozy, Président de la République, a prononcé le jeudi 22 janvier 2009 au Palais de l’Élysée un discours à l’occasion du lancement de la réflexion pour une Stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation. Pour en prendre connaissance, on peut télécharger ce discours (pdf) ou bien consulter sur le site de l’Élysée, ce qui est plus instructif encore sur les capacités de mémorisation authentique des disques durs, son enregistrement vidéo : ici. On remarquera que si le texte « imprimé » a conservé le style de l’orateur, il « corrige » de nombreux détails et la plupart des on en nous. Voici deux extraits de ce discours où il est question d’Albert Fert et de son Prix Nobel :

« Nous avons des domaines d’excellence reconnus et enviés dans le monde entier, mathématiques, physique et aux sciences de l’ingénieur. Mais ces admirables chercheurs et ces points forts — j’ose le dire — ne sont-ils pas l’arbre qui cache la forêt ? Ne servent-ils pas parfois d’alibi aux conservateurs de tous poils, que l’on trouve à droite en nombre certain et à gauche en nombres innombrables. »
« Je l’avais appelé de mes vœux lors d’un discours prononcé pour célébrer le prix Nobel Albert Fert, symbole du mariage même de la recherche fondamentale du plus haut niveau et de l’innovation la plus performante. »


Nicolas Sarkozy et Albert Fert, 12 novembre 2007. Reuters.

3. Déclaration

Plusieurs professeurs, scientifiques de renom, dont le professeur Albert Fert, ont publié le 29 janvier 2009 la déclaration suivante :

Réforme des universités et de la recherche : des discours aux actes

Télécharger cette déclaration (pdf)

Depuis des mois, le gouvernement proclame sa volonté de réformer le système de l’enseignement supérieur et de la recherche pour le hisser au meilleur niveau mondial.

De nombreux représentants de la communauté scientifique, parmi lesquels des signataires de ce texte, ont manifesté un grand intérêt pour ce projet et ont proposé de nombreuses pistes de réflexion. Le ministère les a pieusement écoutés pour ensuite ne tenir aucun compte de leurs suggestions et remarques. Et les orientations finalement retenues, souvent en contradiction avec le but affiché, sont extrêmement préoccupantes.

Ainsi, alors que l’objectif affiché est l’excellence de nos universités et de notre recherche, alors que Mme Pécresse a proclamé sa volonté de porter nos meilleurs établissements aux premiers rangs du fameux classement de Shanghai, comment comprendre que les réductions d’effectifs annoncées touchent notamment les universités les mieux placées dans ce classement ? Lire la suite »

Mots clés :

Boris Yankovsky, formes de sons de voix humaines et de différents instruments de musique. Recherches acoustiques sur les spectres et formants. Tracé original du système d’enregistrement de son Kinap de Shorin, 1935.

À voir au Palais de Tokyo (jusqu’au 18 janvier 2009)

Dans la très intéressante exposition « D’une révolution à l’autre. Carte blanche à Jeremy Deller », on peut s’intéresser de près à la section « 1918 – 1939 Son Z /» qui documente un aspect trop mal connu des recherches des domaines croisés des arts et des technologies dans la Russie (l’URSS) des années 1920. On y reconnaitra des préoccupations typiques du Constructivisme : l’alliance, voire la fusion des divers arts entre eux; l’harmonisation des relations entre sciences, arts, économie, politique et société.

Dans le domaine musical, c’est tout un ensemble de découvertes primordiales qui portent sur les ondes électromagnétiques, les sons synthétiques et électroniques. Le cinéma, art de technologies nouvelles à l’époque, est notamment le lieu de diverses tentatives de création optiques de sons.

Ces artistes et scientifiques, qui anticipent de nombreuses innovations des domaines de la communication, de la cybernétique, de la psychologie, la sémiotique, etc. autant que du domaine de l’art et des sciences et technologies attachées à l’art, seront réprimés par le pouvoir, rentreront dans le rang, tenteront d’effacer leur participation aux recherches et expérimentations de l’« avant-garde ».

Lire : André Smirnov & Lubov Pchelkina, « Expérimentations sonores et musique électronique dans la Russie du début du XXe siècle. », Palais/, n° 7, automne 2008, pp. 67-77.

Le variophone d’Evgeny Sholpo, 1934, utilisant des disques découpés.
[Photographies faites dans l’exposition par J.-L.B.]

Ci dessous, un extrait du Dossier pédagogique à télécharger ici dans sa version complète en pdf.

Effervescence

Réalisée par Jeremy Deller en collaboration avec Matt Price, écrivain et éditeur de Birmingham, maintenant installé à Londres pour le compte de la Albion Gallery, et Andrei Smirnov, fondateur et directeur du Centre Theremin à Moscou, cette partie interroge les différentes collaborations qui ont existé dans la Russie des années 20 entre avant-garde, innovation technologique et recherche scientifique, ainsi que leurs conséquences sur les nouvelles modalités de production artistique et industrielle. Cette section comprise en 1918 et 1939 commence avec la fin de la Première Guerre mondiale et se termine au moment où commence la Seconde Guerre mondiale. Lire la suite »


Exposition du 19 novembre au 6 décembre 2008
Galerie d’exposition, Ensad, 31 rue d’Ulm, Paris 5e
[photo Nicolas Nova — cc]

Toutes les informations sur le site :

http://www.mobilisable.net/

Une exposition

Masaki Fujihata
Orchisoid
, installation robotique, 2001
Morel’s Panorama, installation vidéo numérique, 2003
Landing Home in Geneva, installation vidéo numérique, 2005
19 novembre — 6 décembre 2008
Galerie d’exposition de l’Ensad
Du mardi au samedi, de 12h à 19h
Entrée libre

Un colloque (5 sessions)

Amphithéâtre de l’Ensad
Entrée gratuite, dans la limite des places disponibles

19 novembre 2008, 16h — 18h
Mobilité, invention technologique et invention artistique
avec Masaki Fujihata, Pierre-Damien Huyghe, Jean-Louis Boissier

26 novembre 2008, 16h — 18h
Cartographie relationnelle
avec Boris Beaude, Bureau d’études, Philippe Vasset, Gwenola Wagon

26 novembre 2008, 19h — 21h
Pervasive art
avec Lalya Gaye, Usman Haque, Nicolas Nova, Samuel Bianchini

3 décembre 2008, 16h — 18h
Paysages technologique
s
avec Pascal Amphoux, Thierry Davila, Esther Polak, Andrea Urlberger

3 décembre 2008, 19h — 21h
Mobilité et reconfiguration urbaine
avec Frank Beau, Christian Tarpin, Valérie Châtelet


[Photo Nicolas Nova — cc]

Mobilisable

L’Ensad (EnsadLab), en coopération avec l’Université Paris 8 (laboratoire Esthétique des nouveaux médias) et l’École nationale supérieure d’architecture de Toulouse, avec le concours la Haute école d’art et de design- Genève (laboratoire Formes de l’interactivité) et de l‘ University of the Arts in Tokyo (Graduate School of Film and New Media), organise une opération artistique, scientifique et culturelle, centrée sur le thème de la mobilité et intitulée Mobilisable.

Le terme mobilisable est pris dans tout l’éventail de ses significations. Mobile désigne la possibilité de mouvement, la mise en mouvement, la cause du mouvement. Mobilisable est la faculté de ce qui peut être rendu mobile.

L’opération vise à éclairer et à illustrer les mutations artistiques qu’impliquent les médias du déplacement et de la localisation, l’émergence du paysage technologique, les nouvelles formes de cartographie et de récit, les nouvelles modalités de la dialectique mobile-immobile, les nouveaux instruments de l’exercice de la mobilité. Le terme mobilisable qualifie alors des formes artistiques et des œuvres, mais aussi de possibles comportements des artistes et du public, de la collectivité engagée dans de tels processus artistiques, scientifiques et culturels.

Avec l’affirmation du suffixe -able, porteur de potentialités, Mobilisable se réclame d’une forme de manifestation déjà conçue en 2004 avec Jouable (art, jeu et interactivité), associant approches théoriques et expérimentations artistiques, journées d’étude, workshops, expositions et publications.


Télécharger le flyer

Télécharger le programme de Version bêta au format pdf (456ko).

Consulter le site de Version bêta au CIC

Version bêta — Expérimentations en cours, Centre pour l’image contemporaine, Genève, 31.10.2008—14.12.2008

Documents

Après une première plateforme, conçue en septembre 2007, qui devait déboucher sur la constitution d’un comité de programmation appuyé sur le postgrade Immédiat de la Haute école d’art et de design, Genève, ce texte, rédigé au début du mois de mars 2008, répondait à la demande d’André Iten, fondateur et directeur du Centre pour l’image contemporaine, Genève, d’une proposition d’orientation et de méthode pour que se tienne, en dépit des difficultés administratives et politiques que rencontrait le centre, la 8e édition de la biennale Version, consacrée aux nouveaux médias dans l’art contemporain depuis 1994.
JLB

Scénario pour Version Bêta, 17 mars 2008

Dans les circonstances de 2008, le Centre pour l’image contemporaine invite à produire une Version Bêta. On peut y voir une forme de modestie ou d’ironie. On peut y reconnaître la marque de son ambition. Depuis sa création, la biennale Version s’est attachée à repérer et à montrer des œuvres d’art visuel impliquant les nouvelles technologies numériques. Après Version 1.0 en 1994, le titre s’est décliné autour de thèmes comme l’anticipation (1998), le jeu (2000), l’espace construit (2002-2004), l’animation (2006).

Si Version s’est annoncée d’emblée comme « un laboratoire de recherche qui est sans cesse en quête de ce qu’il démontre », elle s’est confrontée à la problématique de propositions de l’art contemporain constamment mises en question par la pression de nouveaux médias, par le désir de chercheurs, artistes et inventeurs, d’assumer le devenir critique de ces nouveaux médias. Alors que le numérique est devenu le contexte et les circonstances de toute activité, il ne s’agit pas simplement de mettre des nouveaux médias dans l’art, ni même de faire un art des nouveaux médias. Il s’agit de faire des nouveaux médias en artiste, d’être artiste en nouveaux médias. Dès lors, s’il ne s’agit pas seulement de renouveler l’art en lui injectant de nouveaux moyens, de nouveaux outils, de nouveaux sujets, il peut s’agir d’en déplacer les frontières jusqu’à considérer des expériences, des entreprises, des événements comme apparentés à l’art, comme relevant du projet artistique.

Terme en usage pour la numérotation des logiciels, version bêta désigne un prototype qui a su pousser l’expérimentation jusqu’à se produire sur le devant de la scène, mais qui annonce son imperfection, peut-être provisoire, peut-être sans remède, qui commence sa diffusion mais auprès d’utilisateurs avertis de leurs risques. Aboutissement dans le champ de la recherche, il lui reste peut-être une métamorphose à faire pour aboutir vraiment, pour trouver sa pleine destination et son emploi effectif. Pour autant, la version bêta intéresse et elle se plaît aux démonstrations, pour elle-même et pour connaître d’autres mutations encore. Quant à l’art, ne serait-il pas une façon de s’en tenir à la version bêta ?

C’est une réponse peut-être trop simple, mais elle a sa rationalité : pour montrer l’expérimentation à l’œuvre dans les arts des nouveaux médias, pour repérer les foyers et les inspirateurs de ces recherches et de ces créations, Version Bêta se tourne vers les lieux, les laboratoires, les collectifs où s’exerce explicitement une recherche orientée par l’art. Sans l’ambition de dresser ni un état, ni un bilan, elle pense trouver son originalité et sa pertinence en faisant appel à des observateurs attentifs et impliqués, à des correspondants, un peu partout dans le monde.

On peut s’attendre à ce que des thèmes émergent : ils sont le fruit des conjonctions actuelles : temps réel et processus, espace et temps, génératif et interactif, actuel et virtuel, localisation et mobilité. Mais le thème de Version Bêta s’identifiera d’abord à ce Bêta. Il s’inscrit dans les conjonctions classiques de la poésie et de la technique, de la recherche et de la création, de l’amateur et du professionnel, de l’individuel et du collectif. Il désigne encore la position d’un producteur acteur et spectateur de l’époque  du temps réel et des réseaux.

La manifestation est construite en cinq plates-formes :
L’exposition (installations, dispositifs, démonstrations)
Les projections (programmation de vidéos et supports numériques)
Les performances (actions, v-jing, musique)
Les workshops (productions sur propositions, compétitions)
Les conférences (tables-rondes, exposés, confrontations)

Correspondance

Mail de André Iten à JLB, le 31 mars 2008 :

Cher Jean-Louis,
Encore merci pour ton texte qui résumait bien nos diverses discussions et donnait une approche conceptuelle et introductive largement suffisante à nos intuitions et réflexions actuelles. Je te rappelle qu’il me faudrait encore les emails du comité de programmation afin que je puisse les convoquer pour la prochaine séance. Et pour autant que tu les aies ?
Je te remercie encore beaucoup de tes précieuses réflexions et me réjouis encore que nous puissions à nouveau collaborer à ce projet. C’est un  grand plaisir intellectuel et amical.
A bientôt
André

Mail de JLB à André Iten, le 31 mars 2008 :

Cher André,
Merci pour tes remerciements.
— Maintenant on va travailler ensemble à cette Version bêta.
À bientôt,
Jean-Louis

Message du 23 juillet 2008 :

Mort d’André Iten (Article dans ce blog)

Envoi du comité de programmation, 12 septembre 2008 :

Après la disparition soudaine et si douloureuse pour tous d’André Iten, Version bêta, conçue à son initiative et avec lui, est un hommage à son inventivité et à sa générosité.

Samuel Bianchini, Potential Flag, installation interactive, 2008, dans Version bêta
Documentation disponible : http://www.dispotheque.org/indexfr.htm

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Ryoji Ikeda, installation V≠L, installation V≠L,2008

Le Laboratoire, Paris : Dans une salle sombre, deux très longs plateaux de papiers, presqu’au sol, dans une lumière blanche. Ils présentent une trame très fine, un « tweed » noir et blanc. En s’approchant, en regardant avec une loupe, on comprend qu’il s’agit de chiffres imprimés, minuscules. L’un des plateaux contient un nombre aléatoire, une suite de chiffres limitée par la dimension de l’impression. L’autre affiche parallèlement un nombre premier, nombre gigantesque mais fini, et on en voit effectivement la fin.

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Dark designs – Sombres desseins à la Maison d’Ailleurs, Yverdon-les-Bains (Suisse), du 14 au 24 octobre 2008

Un projet de la Maison d’Ailleurs et de la HEAD, Genève
http://www.dark-designs.net/index.html

Symposium  « Art technologie et conspirations »
avec la participation de : Anne Zeitz  (EdNM, Paris 8), « Le Point aveugle de la surveillance »

Exposition « Sombres desseins-Dark Design » conçue par Daniel Sciboz (HEAD, Genève) avec :
Benoît Billotte, Patrick Tschudi, Nicolas Field, Mark Pasquesi, Museng Fischer, Samuel Dahan, Roman Urodovskikh, Angela Marzullo, Renaud Marchand,  Israel Antonio Ospina, Laura Seguy,Emilie Brout et Maxime Marion, Mayumi Okura, Cheong Kwon, Oh Eun Lee, Dominique Cunin, Adriana Caso Sarabia.

Contributions d’étudiants, chercheurs et doctorants de Paris 8 Esthétique des nouveaux médias, EA 4010, AI-AC, et Ensad Lab) :


Émilie Brout & Maxime Marion, The Road Between Us, Programme de cartographie dynamique et site internet, 2008


Dominique Cunin, Vides d’ombres, Installation interactive, 2008


Mayumi Okura, Fictions, Installation interactive, 2007


Laura Séguy,  30:33:37, Collection de motifs pour textile, 2008

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